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Persuadé que ce témoignage serait de nature à conforter  certains lecteurs, voire réconforter d’autres,  où tout simplement permettre une réflexion sur un thème inhabituel quoiqu’essentiel,  j’ai, depuis la réception de ce courrier, multiplié, demandes insistantes, requêtes suppliantes et démonstrations sincères,  pour que,  Jean Raymond, mon « ami de toujours » ainsi désigné depuis le premier jour où je fus convaincu de ses sentiments à mon égard,  m’autorisât à publier cette lettre. Sa réponse vient d’arriver, précédée de cette mention sibylline : « Pour notre triomphe sur la « bête. » Je la reproduis, ci-après. Bien entendu, je lui réserve une réponse appropriée, que les lecteurs pourront, d’ores et déjà, faire précéder de leurs  appréciations.

Pour Arnold, mon complice du premier jour !

Je suis ton cheminement depuis ta première publication. Pas très tendre avec les miens,  mais ton action envers Pie XII m’a rempli de stupeur. Bref, je t’écris pour réagir à une constante qui s’entremêle à chaque ligne que tu noircis à l’aide de ton clavier  depuis que cette saloperie de maladie te prive de cette musique de la plume sur le papier.  Ah ! Tu en as fait des jaloux quand tu partais avec ton stylo,  pour une symphonie sans fin, la tête plongée dans ta « disserte » alors que la plupart des élèves tentaient un combat inégal pour atteindre seulement la compréhension  du sujet.

Je tourne autour du pot, vas-tu penser, mais ce n’est pas évident de lancer une flèche qu’on sait d’avance invincible. J’y vais ! Ton assurance dans tes affirmations, qu’elles touchent le social, l’historique, le philosophique ou le psychologique font du Judaïsme, soit le lien exclusif vers la transcendance, soit la magistrale démonstration d’une pathologie que j’appellerais le « syndrome de l’Election. »

Tu sais que pas un jour ne passe sans que volontairement ou non, nous offensions « le trône de Miséricorde. Cet état de régression occasionné par le pêché, nous « bouffe » jusqu’à la moelle par la culpabilité qui en découle. Et sans la Confession, telle que nous Catholiques la   pratiquons et qui,  je te le rappelle, nous permet de nier le moment de la faute, en revenant au temps qui précédait le pêché, nous nous sentirions disqualifiés de manière telle, que la durée indéterminée de l’éloignement rendrait  périlleux et présomptueux toute prétention à poursuivre et atteindre tout ou partie de la vérité.

Vous Juifs, ignorez les vertus de la Confession qui est un « sacrement de pénitence et de réconciliation, » qui apporte, tout à la fois, la réconciliation avec nos semblables et la certitude que nous sommes « blanchis. » Tu as bien lu, la « certitude » ! Comment peux-tu donc prétendre tenir un discours de vérité, si tu n’as pas l’assurance que les fautes commises sont assurément pardonnées ? Ne crains tu pas que ton propos ne frise  le sacrilège, parcequ’entaché  de l’impureté  engendrée par  les fautes, erreurs ou pêchés ? Comment peux tu persévérer  dans ton combat sans être certain que ton repentir, quand bien même sincère,  a été agréé ?  A l’époque des sacrifices, on pouvait être sûr, mais maintenant ?

Ta réponse  permettra de me convaincre, soit de votre relation privilégiée avec « la Source vive » soit de la nécessité d’un surcroît de compassion.

Je te redis mon amitié.

Jean Raymond

NB/Je ne suis ni antisémite ni antisioniste !

La lettre s’arrête là. Ma réponse sera, vous vous en doutez,  plutôt sévère. J’espère que vos commentaires iront dans le même sens.

2 Réponses à “Lettre de « mon ami de toujours » sur la « stratégie du pardon. »”

  1. Naibed dit :

    Il y a du vrai, dans cette lettre.

  2. Asher Cohen dit :

    C’est un article incroyablement provocateur avec beaucoup d’émotion dans cette aggressivité. Quelques éléments de réponse en sachant qu’il me faudrait plusieurs pages pour tout traîter.

    « lancer une flèche que l’on sait d’abord invincible »: le Chrétien se prend pour Dieu. Chez les Juifs, personne n’est Dieu, invincible, sur cette Terre. Nous portons la Kippa en reconnaissant qu’il y a des choses au dessus de nous, des données métaphysiques telles le soleil, le corps humain etc… qu’à la différence des faits de la main de l’Homme, nous devons accepter comme telles.

     » la pathologie dite Syndrôme de l’Election »: nous ne nous prosternons devant personne d’autre que Dieu. Nous devons donc ne compter que sur nous-mêmes, penser de manière indépendante et rejeter tout conformisme. Notre gloire a toujours été de nous différencier des autres Nations. Et si nous avons persisté, en exil, durant 18 siècles, c’est que nous avons heureusement refusé de commettre les fautes des autres Nations.

    « nous offenserions le trône de miséricorde »? Je n’ai pas un Dieu d’ Amour qui me pardonne. J’ai un Dieu de Justice qui par la Vie comme valeur suprême a défini le standard de Bien et de Mal. Si je fais Bien, je gagne. Mais si je fais Mal, la Réalité ne me pardonnera jamais pour de bons motifs. Je suis, à la différence du Chrétien, totalement responsable de mes choix et actions.

    « la confession permet d’atteindre la vérité »: Je n’ai de comptes à rendre qu’à la Réalité, donc à Dieu. Chaque année pour Kippour je réalise mon autocritique morale et le bilan de l’année écoulée. Je me juge moi-même et non par des standards subjectifs et extérieurs à ma personne. Comment peut on corriger ses erreurs sans en avoir tiré les leçons? Le Juif Disraeli disait: « je n’ai jamais connu de meilleur enseignant que l’adversité ». Quand est-ce que les Français ont été capables d’introspection? Pour Vichy ou pour la Colonisation? Quelles leçons ont-ils tirées de leur passé?

    Oui nous avons une relation privilégiée à la « Source Vive ». Il y a un millénaire Ibn Gabirol a écrit « la Source de Vie » (Mékor Hayim en Hébreu). Nous maintenons une volonté de comprendre indomptable, une relation sans faille à la Réalité, refusons de soummettre notre intellect à la peur et rejetons toute culpabilité irrationnelle.

    Depuis 2 millénaires les Chrétiens sont dérangés par ces Juifs qui ne pensent pas comme eux. Pour se rassurer sur eux-mêmes et se donner l’illusion d’avoir raison, ils n’ont rien trouvé de mieux que de les persécuter. Comme c’est petit!

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