Arnold Lagémi

Grâce à l’une de nos lectrices, Martine, nous est envoyé un magnifique film de LCP, « Dieulefit, villages des Justes » d’Alexandre Fronti et Guillaume Loiret qui met en avant et, en relief,  un héroïsme d’exception, méconnu, voire inconnu.   http://www.lcp.fr/emissions/docs-ad-hoc/vod/6675-dieulefit-le-village-des-justes

En effet, ce village à la population catholique et protestante,  accueillit  2500 Juifs, hommes, femmes, enfants, vieillards, poursuivis par les nazis,  sans débat, sans explication mais seulement, parce que « c’était naturel. Aucun Juif caché à Dieulefit, ne fut inquiété ou dénoncé !

Durant quatre ans, ce village devint, selon l’expression de Pierre Vidal Naquet,   « la capitale de la vie intellectuelle française : de nombreux et célèbres artistes s’y rencontraient. « Ce village sera aussi la capitale de la Résistance Française à Vichy et aux nazis »

L’aide aux Juifs persécutés ne s’accompagnait d’aucune controverse. Des êtres humains étaient dans la détresse, Juifs ou pas, il fallait les sauver. Et la secrétaire de Mairie fabriqua de fausses cartes d’identité sous le conseil des…gendarmes qui indiquaient la meilleure place pour les tampons…

Le grand rabbin de France, Gilles Bernheim se rendit, il y a peu, à Dieulefit, où son père fut caché.

Ce document tourne autour de la singularité de la commune qui abrite, aujourd’hui encore, une école, dont les fondatrices Marguerite Soubeyran et Catherine Krafft  réalisèrent une pédagogie au service d’enfants en échec. Marguerite Soubeyran fut reconnue  Juste des Nations. En effet, dès Janvier 1943, elle organisa une résistance armée en recrutant « ses troupes » parmi les réfractaires du « travail obligatoire. »

Nous connaissions Chambon sur Lignon, mais Dieulefit, non ! Par quel procédé,  une initiative d’un tel héroïsme a-t-elle été cachée ? Une action d’une telle envergure est-elle seulement  évoquée dans les manuels  d’histoire ?

Il est grand temps de rectifier !