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La pratique religieuse en France, qu’elle soit chrétienne ou juive s’accommode des rigueurs d’une République laïque par divers aménagements dont il ne semble pas qu’ils devraient durer.


Les Chrétiens, par le calendrier, qui reste fondé, structuré et planifié sur des assises chrétiennes,  peuvent, en effet,  sans gêne, ni entrave,   pratiquer leur culte, au sein d’une société qui, pour laïque qu’elle soit, signale la plupart de ses jours fériés par l’appellation religieuse qui les désignait depuis l’origine. Noël, l’Epiphanie, Pâques, les Rameaux, le Mardi gras, ont gardé leur symbolique religieuse, dans l’espace public notamment, même si le cadre et le contenu de cette symbolique  apparaissent  comme une transgression, ou, du moins, une contradiction  avec les principes de la laïcité.


Les Juifs ne sont pas oubliés dans les largesses républicaines.  Les Recteurs d’Académie, tout comme les Inspecteurs, par exemple,  accordent souvent aux  étudiants Juifs,  le bénéfice du report d’examens, de concours ou autres obligations, lorsque ceux-ci doivent se dérouler durant les grandes fêtes de Roch Hachana, Kippour ou Soukot. Parfois même, les lycéens pratiquants sont autorisés à titre exceptionnel, lorsqu’en hiver, le  Chabat tombe très tôt, à sortir plus tôt, sous réserve de certaines conditions.


La laïcité ne porte pas en l’état,   ombrage aux pratiques religieuses. Toutefois, la perspective de difficultés prévisibles par  l’arrivée  aux côtés des deux grandes religions,  d’une troisième, qui se trouve être l’Islam, mais désignerait  aux mêmes risques potentiels  toute autre religion,  notamment par la rupture d’un certain équilibre,   conduira, probablement,  le gouvernement à revoir et réviser sa position concernant les applications pratiques de la loi sur la laïcité.


En effet, et, dans la mesure où  les accommodements évoqués plus haut seraient maintenus, les Musulmans seraient, légitimement en droit de considérer que les avantages accordés  aux Juifs et Chrétiens,  constituent un précédent devant  également s’appliquer à leurs propres requêtes.



Depuis  des siècles,  Christianisme et Judaïsme constituent  l’environnement religieux français à l’égard duquel le gouvernement a consenti, au fil du temps quelques bénéfices dérogatoires qui ne remettaient pas en question le principe acquis de la laïcité mais visaient à satisfaire des pratiques connues et familières à la culture ambiante.


Selon une élémentaire équité, les fidèles d’une autre  religion  qui se positionnerait aux côtés des deux autres existantes,  ne sauraient  être privés de ces mêmes bénéfices ou avantages. Rien n’empêcherait alors  la présentation de requêtes similaires formulées par d’autres « entités religieuses » notamment d’origine extrême orientales,  déjà présentes en France,  et vis-à-vis desquelles aucun motif ne viendrait s’opposer à la pratique.


Si en l’occurrence le problème est posé par l’Islam, il ne signifie pas une personnalisation exclusive du risque,  car la question concerne toute  forme de religiosité pouvant licitement bénéficier, à l’instar des deux autres de dérogations exceptionnelles.  Celles-ci pourraient  modifier  l’équilibre des concessions que la laïcité a consenties mais  dont le dépassement pourrait compromettre une  co-existence sereine, résultante d’efforts respectifs et mutuels.


Toute laisse à prévoir que le gouvernement ne se hasardera pas à s’exposer aux revendications  d’autres courants spirituels ou religieux et préfèrera amorcer un processus de restrictions plutôt que d’accentuer concessions et libéralités.  Dans un souci d’équité, il renforcera très certainement,  les dispositifs existant déjà  et,  certaines « libertés exceptionnelles » risquant d’être annulées, la loi sur la laïcité en sortirait  raffermie. La République confirmerait ainsi un de ses grands principes : « Tous les Français sont égaux devant la loi »


Restent que s’opposeront  des habitudes et des traditions. Si les Juifs de France doivent s’attendre à une pratique religieuse acrobatique, il sera difficile, voire  impossible, de modifier l’impact spécifique de l’environnement culturel qui a consacré le caractère chrétien de la France, fût-elle devenue une République laïque !

Une Réponse à “L’Islam pourrait-il indirectement faire naître une laïcité renforcée et rendre la pratique juive difficile ?”

  1. elyane dit :

    …Et on redeviendra des Marannes?

    Non mais on régresse gravement, c’est pourquoi de plus en plus de juifs préfèrent inscrirent leurs enfants dans des écoles juives!
    j’ai bénéficié de cet enseignement, alors…si l’école de la république n’est pas capable de mettre un terme à ces chantages…..
    et si on devait à nouveau faire de l’acrobatie, alors quelle déception!

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