Une démission hâtive aux contours sacrificiels sinon suicidaires. Un « fautif » qui détermine lui-même une sanction expéditive et radicale. Un tribunal rabbinique bien silencieux, dont aucun de ses membres, apparemment, n’a dissuadé Gilles Bernheim de quitter son poste. Une sévérité et un lâchage exemplaires qui interpellent les chefs du Judaïsme Français : Est-ce seulement Gilles Bernheim que sa démission engage ? Le maintien d’autres intérêts imposait-il que le Grand Rabbin sacrifiât sa carrière ?
Les « fautes » du Grand Rabbin de France pour les affaires que l’on sait auraient pu donner à la communauté juive de France, l’occasion de démontrer qu’elle dispose de moyens permettant notamment à un homme de la trempe de Gilles Bernheim, de ne pas être écarté définitivement de la vie publique : l’activation de la Halakha ou loi rabbinique.
Car, pour graves que furent et demeurent les fautes commises, il n’appartenait pas au Grand Rabbin de se faire justice en s’excluant définitivement des instances rabbiniques. Un grand rabbin n’a-t-il pas droit à une « mise à l’épreuve » pour une durée qu’auraient fixée les juges rabbiniques ? Ce mode réparateur et rédempteur n’était-il pas préférable à une auto-sanction qui, abandonnée à l’appréciation du « fautif » laissait prévoir une rigueur extrême afin d’éviter la suspicion de la complaisance ?
Pourquoi la mansuétude et la compassion soutiennent, prêtres, évêques et archevêques fautifs, et s’éclipsent-elles quand l’accusé est fils d’Israël, Grand Rabbin de surcroît ?
Que les fautes soient reconnues et punies par un châtiment définitif et expéditif qui ne laisse aucune place au débat contradictoire, qui n’accorde à Gilles Bernheim aucune perspective de retrouver ses fonctions, assimile cette affaire et son dénouement bien plus à un désir singulier d’en « finir au plus vite » qu’à établir et démontrer la justesse de la décision.
La brutalité qui caractérise cette lamentable et affligeante issue ne s’apparente que de très loin à une œuvre de justice. Bien au contraire, l’éviction du Grand Rabbin de France, outre qu’elle paraît excessive et avoir été imposée, semble indiquer une disproportion entre la faute et sa sanction. Le plagiat devient une faute irrémissible et soutenir « être agrégé » quand on ne l’est pas, transforme le manquement en attitude criminelle ! Et, pour ces deux fautes, le Grand Rabbin de France est condamné à la relégation perpétuelle !
Si tous les hommes sont égaux devant la loi, pourquoi la classe politique ne s’applique t-elle pas la même sévérité ? Si la gravité d’une faute dépend de son préjudice, celui causé par Gilles Bernheim semble sans consistance, comparé à certaines déviances ministérielles ou au mensonge présidentiel de maintenir l’Algérie dans la France, et, parvenu au pouvoir, de conduire cette province française à l’Indépendance en causant malheurs et frustrations aux Français qui faisaient confiance !
Le roi David a-t-il été destitué après le crime et l’adultère ? Le prophète Nathan n’a-t-il pas indiqué les moyens d’amendement ? Pourquoi a-t-il été choisie pour l’affaire Bernheim, une procédure radicale qui, par l’absolu de ses conséquences laisserait sous entendre que la mesure est habituelle, générale et applicable à tout le monde ?
Pourquoi le Grand Rabbin de France est-il mis au placard si vite ? Pourquoi n’a-t-il pas le droit de s’amender publiquement ? Cette proposition de sauvetage a-t-elle seulement était envisagée ?
Des questions qui resteront au fond des tiroirs…
Nous vivons une époque terrible ou les accusateurs sont des personnages très déplaisants même lorsqu’ils ont raison sur le fond. Hier, lors d’un Dvar Thora à l’occasion d’un Yahrzeit, nous avons parlé de la paracha de Metsora qui est un texte très curieux pour nous. Notre orateur nous a expliqué que cette maladie, confinée à Eretz Israel, devait être examinée par le Cohen et non pas par un médecin, car ce n’etait pas une lèpre physiologique mais une sorte de lèpre morale (Maimonide en parle comme d’une maladie non-physiologique). Elle ne provient pas d’une faute classique comme la transgression du chabbat mais d’une faute morale: médisance et calomnie, cupidité, ego démesuré et sentiment de toute puissance. Ce sont des fautes bien partagées par les accusateurs et les accusés de nos jours, dont à mon grand regret le rabbin Bernheim. A l’époque biblique, le Cohen devait aller au fond des choses avec le malade et si celui-ci ne réalisait pas qu’il avait mal agi, le faire sortir de la ville et parfois pour très longtemps. On dit que le roi Ouzia qui avait voulu être aussi grand prêtre avait vécu ainsi dans une cabane a l’entrée de la ville de Jérusalem pendant 25 ans avant qu’il comprenne et se repente de sa faute.
J’espère que le grand rabbin Bernheim saura s’amender publiquement et sera à nouveau ecouté, meme s’il n’a plus la fonction de Grand Rabbin, car son départ laisse les Juifs de France avec un grand vide.
Cette curée sent très mauvais…il ne me semble pas que le Rabbin Bernheim mérite autant de haine, il n’a tué personne, et meme si il n’est pas agrégé de philo, il a en a très largement les capacités.
et ça me rappelle ce que disait Jean François Khan, » on lèche, on lynche, on lache »..
Au delà de tout, cet homme ne mérite pas qu’on le cloue au piloris,
j’en connais d’autres bardés de diplomes, et qui ne sont en réalité que de sales types, peu fréquentables. et j’ai horreur que l’on s’acharne de cette façon sur un homme. du coup, je me mets d’office de son coté, excepté si c’est un assassin ou un terroriste ce qui revient au meme. alors ça y est…il juste bon à etre jeté aux orties?
Enfin… tout cela me dégoutte profondément, et je me dis que décidément ce monde est pourri. et pour tout vous dire, ça me révulse à un point tel que j’en ai des crampes à l’estomac…
LE HAIM ARNOLD!
Toute cette histoire laisse un goût de cendres. Dans la balance, la justice voulait que soient pris en considération certes la faute – qui relevait plus d’une erreur d’appréciation – mais aussi tout ce que Gilles BERNHEIM a apporté au judaïsme français durant tant d’années. Le fait de l’avoir laissé assumer seul sa propre condamnation me fait penser à du « Ponce Pilatisme », et je soupçonne des intérêts cachés qui ne sont pas à l’honneur du Rabbinat français.
Gardons nous de cette tendance pseudo-intellectuelle à vouloir laver plus blanc que blanc et à cette lâcheté qui nous fait abonder un peu trop facilement dans le sens de nos détracteurs inconditionnels.