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De tout temps, en exil surtout, dès l’apparition d’une idée nouvelle ou d’un projet innovant pouvant impliquer l’adhésion ou le rejet des Juifs, surgissait toujours des ruelles du mellah ou des venelles du ghetto, le vieux fichu de la « grand-mère juive, » qui n’hésitait pas à lancer la question, géniale synthèse d’un processus opératoire, qui tout en ignorant Descartes ou Montaigne, avait su emporter du livre de la vie, les pages encore sanglantes de la naïveté d’Israël.


Ces pages écrites avec le souvenir de la chair meurtrie rappelaient qu’un des ennemis les plus implacables d’Israël,  reste cette propension innée à transformer les chimères en vertus et les « vues de l’esprit » en principes.


Les yiddisches mamés, les mamies tunes et les autres,  édifièrent ainsi, bien avant les revendications des suffragettes, un véritable bunker de l’identité hébraïque, qui devait protéger de l’inconstance et, à dissuader de la hâte,  l’adoption de telle ou telle « invention » ou « découverte, avant de recourir,  au préalable, à  toute forme possible d’assurance et  investigation rigoureuse.


Ces grand-mères, trésors d’intuition et d’intelligence, savaient utiliser les réserves affectives de leurs interlocuteurs, pour « faire passer » un enseignement qui parvenait aux mêmes conclusions  que celles des grands maîtres,  sans les contraintes  qu’elles impliquent. Elles dispensaient ainsi des connaissances essentielles qui, n’ayant jamais fait l’objet d’études, avaient recours, cependant,  à l’anecdote pour asseoir et ancrer ce qui leur paraissait devoir l’être.


Golda Méïr, écrivait  dans son « journal, »  qu’elle n’a pas souvenir que sa grand-mère lui ait parlé de sionisme. Par contre, lorsque le thé était amer, parce que, sans sucre, la grand-mère répétait inlassablement : « C’est, pour ne pas oublier l’amertume  de l’exil ! »


Effectivement, poser la question : « Est-ce bon pour les Juifs ? » impose des fatalités souvent porteuses d’heureuses conséquences. D’abord par le distinguo  visant à conforter l’irrémédiable différence des projets  respectifs de société et saper les illusions de rédemption universelle  qu’avait apporté, par exemple, l’homme nouveau,  né au XVIIIème siècle.


« Est-ce bon pour les Juifs ? » oblige à ne jamais perdre de vue que ce qui est bon pour les uns peut être funeste pour les autres ! La question est donc,  de plus, détentrice d’un passeport d’exclusivité qui sous tend la nécessité de prendre en compte les priorités de la Nation Juive.


Enfin, cette interrogation se veut pédagogique,  dans la mesure où elle souligne la solitude du peuple juif et réduit à sa seule appréciation le redoutable privilège de déterminer « ce qui est bon pour les Juifs. »

3 Réponses à “Savons-nous encore répondre à la question, « Est-ce bon pour les Juifs ? »”

  1. elyane dit :

    ça c’est une sacré bonne question!!!
    ma grand-mère maternelle (paix à son ame) se la posait constamment en yiddish, c’est dire que dans notre enfance on l’a entendue cette question…et aujourd’hui comme je suis de bonne humeur… je dirai que nous ne sommes pas si seuls, nous avons derrière et avec nous LE PEUPLE JUIF, et ISRAEL!!! qui a dit déjà « la solitude ça n’existe pas)?…bon…ce commentaire était aussi l’occasion de vous dire…LE HAIM ARNOLD!!! et tant qu’il y aura des Hommes tels que vous et d’autres, alors nous ne serons jamais seuls!!!

    • Chère Elyane,
      Vous avez inversé les réalités!
      C’est vous, bien plus que moi, qui, par vos « saintes » et « saines colères, faîtes mordre la poussière à nos détracteurs.
      Vous ne me connaissez pas suffisamment mais dans mes placards vous ne trouverez pas de brosse à reluire. Ce que je dis, c’est ce que je pense.
      Vous êtes précieuse Elyane, prenez soin de vous car on a besoin de bras qui relèvent et élèvent. Des scribouillards, utiles je vous l’accorde, on en trouvera toujours!!!
      Léhaïm et grosses bises.

  2. elyane dit :

    Alors vous et moi, on ne pourra pas monter un commerce de brosses à reluire…en revanche un commerce de bons et gros balais faits de gros crins…si vous voyez ce que je veux dire…on a de quoi faire!!

    Et on ne sera jamais seuls!
    LE HAIM ARNOLD , et moi aussi..grosses bises!

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