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En hébreu Satann veut dire l’ennemi, plutôt pris en qualité d’adversaire, d’opposant. Qui est-il ? Où réside t-il ? Précisons que croire, admettre  son existence n’est pas une des 613 mitsvots. On peut réfuter, contester son existence, sans pour autant s’extraire de la Loi. S’il est difficile de le définir, d’abord parce que les textes n’en parlent pas, il n’est pas plus aisé de définir son rôle. Tout ce qui s’oppose au projet de l’histoire, tel que défini par la Thora, peut être désigné par le terme Satann. La question relative au contour de cette entité, à son action dans le monde amène à des réponses nous laissant sur notre faim.

Alors Satan existe-t-il ? Je l’ignore ! Par contre, le mal relève d’un principe qui, s’opposant au dessein d.ivin, est l’objet  d’une appellation consacrée : le Yétser Hara : le mauvais penchant ! C’est par ce biais que nous nous approchons de ce que la Tradition Juive entend par le mal qui se traduit toujours par le « penchant. »



Satann, ou yétser Hara est indissociable de la nature humaine où il se trouve et parfois règne ! Satann, n’est pas ce funeste bouc qui terrorise. Accepter une existence autonome pour le roi de la malfaisance, c’est affirmer l’indépendance de l’homme par rapport au mal. C’est, à priori, estimer que l’homme est bon et juste de naissance et que toutes les tentations auxquelles il sera soumis, exalteront, ou non,  la   mise en marche du « mauvais penchant,  » contre lequel l’homme doit lutter. Le diable, c’est l’homme ! Si Satann avait une autonomie, nous serions dans l’idolâtrie !

Pour être plus en adéquation avec la terminologie biblique, disons qu’il y a des individus dont la dépendance au mal est si aiguë qu’ils sont des « diables » sans pour autant plonger dans le polythéisme en leur  reconnaissant l’autonomie.

La plupart des religions sont tombées dans la tentation du dualisme, en personnifiant le mal sous l’allure d’un monstre. Ainsi, l’homme doit être protégé, non contre les forces négatives qu’il porte, mais contre une puissance céleste, spécialisée dans « les coups tordus » qui saura séduire et persuader de l’intérêt  à la suivre et l’imiter. Ainsi selon les cultures, il sera Belzébut, toujours à la recherche de l’innocence afin de l’initier au vice ou Faust, signataire d’un contrat avec le diable qui lui accordera l’éternité (prérogative exclusive du M.aître du monde) en échange du don de son âme.


Le diable est un reliquat de l’Antiquité, dont l’existence est plus un mythe qu’autre chose, même si les rabbins mettent en garde contre le sorcier ou la sorcière, dépositaires d’un  pouvoir mystérieux et singulier. La méfiance pour les diableries est à rapprocher, outre l’implication  humaniste évoquée plus haut, de toutes les interdictions sur la pratique des sciences occultes, source de distractions et de déviances diverses.

Ce rapprochement laisse planer une certaine suspicion interrogative sur « l’existence du diable » qui,  s’il existe,  n’a aucune similitude avec le monstre de nos mythologies, tout en demeurant, le symbole, la force emblématique et dispensatrice des forces visant à nier l’homme et son salut. En l’état, le bon sens et un regard critique sur l’histoire humaine, nous font bien plus penser pour la désignation du diable, à l’homme dégénéré par la perte du sens moral, qu’évoque St Exupéry en voyant « en chacun de ces hommes, Mozart assassiné. »


Homme et diable ?  Homme ou diable ? L’homme seul est concerné !

3 Réponses à “Faut-il croire au diable ?”

  1. Simon dit :

    Cher Monsieur Lagemi
    Je vous cite zekharya ,chapitre 3 . la hapthara de la paracha béaalothékha que que nous lirons dans une semaine .
    « Il me fit voir le grand prêtre yeouchoua debout devant l’ange de hachem, le satan se tenait à sa droite pour l’accuser .Hachem dit au satan : »Hachem te réprouve ô satan oui Hachem te réprouve, lui qui a élu Yeroushalaim .Celui ci n’est pas un tison sauvé du feu ?
    Selon ce que je me souviens avoir appris , le satan serait le mauvais penchant , l’ange de la mort , l’accusateur .
    Bien à vous
    Simon

    • Il me semble que vous vous souvenez bien. Ces dévoilements de l’identité » du Satan entrent dans la conception rabbinique. Merci de votre visite. Vos commentaires seront toujours appréciés.
      Bien cordial Chalom

  2. elyane dit :

    Et si tout simplement celui que vous appelez le diable, n’était en réalité que notre mauvaise conscience, notre part d’ombres…
    je ne crois pas au diable, je crois aux mauvais penchants de l’homme, les mauvais, les assassins, les nazis….ce sont eux le diable,
    le mauvais coté humain…comme les 2 faces de Janus , ou bien le bon Jekkyl et le mauvais Hylde ou l’inverse….1 homme coté soleil, un autre coté noir….toujours la meme histoire…le libre arbitre..
    Le Haim Arnold!!

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