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Cher Fiodor,

L’enseignement doctrinal justifiant le « verus Israël »   et « l’abolition de la Thora » sont-ils  confirmés  par Pie XII, sous couvert de l’Infaillibilité pontificale, dans l’Encyclique Mystici-corporis-Christi ? »

Vous répondez négativement, au motif « que l’infaillibilité n’est mise en œuvre que  lorsqu’un pape l’invoque expressément en proclamant un dogme. » Je ne pense pas que vous ayez raison, car l’infaillibilité  a été expressément invoquée par le pontife,  comme je vais tenter de l’établir.

En effet, l’infaillibilité s’applique  en  relation   avec la volonté du Saint Père, qui,   se prévalant, (ce qui, en l’occurrence,  fut le cas,) de ses  qualités  de Docteur et  Pasteur de l’Eglise,  signale explicitement sa volonté d’affirmer que le contenu de son propos relève de la mise en œuvre de « l’infaillibilité. »  Monseigneur Perrier,  évêque de Tarbes et Lourdes (Alateia, chercheurs de vérité)  expliquera plus bas, les conditions d’exercice de l’infaillibilité pontificale. Vous noterez que,  pour l’Encyclique dont nous parlons, Pie XII s’étant  attaché à se présenter simultanément dans ses fonctions de Docteur et Pasteur, confirme que  ses intentions  restent sans ambiguïté : il entend impliquer le recours à l’infaillibilité, en s’exprimant ex-cathedra, condition requise pour le bénéfice du dogme adopté  par l’Eglise Romaine au XIXèm siècle.

Les conditions doctrinales sont donc réunies pour soutenir que le pape Pie XII entendait que son « propos » soit reconnu « protégé et confirmé  par l’infaillibilité pontificale. La constitution dogmatique Lumen gentium (21 novembre 1964)(wikipedia)  adoptée par le biais conciliaire,  souligne  « Le Pontife romain, chef du collège des évêques, jouit, du fait même de sa charge, de cette infaillibilité quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles, et chargé de confirmer ses frères dans la foi, il proclame, par un acte irrévocable, tel point de la doctrine »

Monseigneur Périer commente : « Le pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine en matière de foi ou de morale doit être tenue par toute l’Eglise, jouit… de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que soit pourvue son Eglise lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi ou la morale. »

Dans l’Encyclique « Mystici corporis christi » Pie XII s’exprime-t-il ex-cathedra ? La réponse est « OUI » sans aucun doute possible, me semble-t-il, puisque le pape, en effet, s’exprime dans les conditions et qualités requises pour donner à l’Encyclique, dont il est l’auteur,  le caractère d’infaillibilité. Je cite cet extrait de l’Encyclique  Mystici corporis christi, le confirmant :

« Après avoir, Vénérables Frères, dans l’explication de ce mystère qui embrasse notre union mystérieuse avec le Christ, éclairé les esprits de la lumière de la vérité, comme Docteur de l’Eglise universelle, Nous croyons conforme à notre charge pastorale de stimuler aussi les âmes à aimer ce Corps mystique d’une charité si ardente,  qu’elle se traduise non seulement en pensées et en paroles, mais aussi en œuvres. »   Le style et la syntaxe du passage cité permettent  de considérer qu’à  la totalité de l’Encyclique les mentions s’appliquent.

J’ouvre ici une parenthèse  pour montrer par ces deux citations extraites de l’Encyclique,  l’insistance du pape à employer les termes choisis pour que s’applique l’infaillibilité : « Mais notre charge pastorale est le principal motif qui nous invite à traiter actuellement avec une certaine ampleur cette éminente doctrine. Nous avons considéré comme un devoir de notre charge pastorale d’exposer……. la  doctrine du Corps Mystique de Jésus Christ. Page 33 d’un document portant les armoiries vaticanes, pagination omise pour les deux dernières, facilement repérables par l’emploi de « rechercher » sur votre PC,  en reproduisant les phrases.

Le jugement  rédhibitoire porté contre les juifs et le Judaïsme, dans cette Encyclique  semble donc, jusqu’à démonstration contraire,  engager la doctrine de l’Eglise Romaine, en dépit des efforts louables manifestés par les amis d’Israël pour en soutenir  le contraire.

Je cite, cet extrait de l’Encyclique, capital, au demeurant, à bien des titres : l’abolition de la Thora !


« D’abord la mort du Rédempteur a fait succéder le Nouveau Testament à l’Ancienne Loi abolie ; c’est alors que la Loi du Christ, avec ses mystères, ses lois, ses institutions et ses rites, fut sanctionnée pour tout l’univers dans le sang de Jésus-Christ. »

Ces propos sont d’une extrême gravité car, ayant été proclamés, sauf erreur,  sous couvert de l’infaillibilité pontificale, ils ne s’appliquent pas seulement à l’époque où ils furent entendus mais s’éloignent de la contingence historique pour rejoindre le domaine des vérités éternelles ou extra temporelles.

Je poursuis la citation papale : « …. sur le gibet de sa mort il annula la loi avec ses prescriptions (32), il cloua à la Croix le  » chirographe  » de l’Ancien Testament (33), établissant une Nouvelle Alliance dans son sang répandu pour tout le genre humain (34). »

« Alors, dit saint Léon le Grand en parlant de la Croix du Seigneur, le passage de la Loi à l’Evangile, de la Synagogue à l’Eglise, des sacrifices nombreux à la Victime unique, se produisit avec tant d’évidence qu’au moment où le Seigneur rendit l’esprit, le voile mystique qui fermait aux regards le fond du temple et son sanctuaire secret, se déchira violemment et brusquement du haut en bas (35).

Page 10 de l’Encyclique – Edition  du Vatican

Enfin si l’on m’objecte qu’une intervention sous couvert d’infaillibilité doit déboucher sur une vérité dogmatique, n’est-on pas fondé à estimer que « l’abolition de la Thora » par Pie XII, agissant ès qualité de Docteur et Pasteur est précisément le dernier pas d’une démarche dogmatique, dont la cohérence impose d’elle-même le fondement du remplacement d’Israël par la nouvelle alliance,  conséquence fatale de « l’abolition de la Loi de Moïse », principes dogmatiques, s’il en fut !

Je redoute d’avoir probablement éclairé d’une lumière bien affligeante, les motifs ayant conduit à écarter la Déclaration de Repentance des évêques de France qui insistaient sur la nécessité d’une réforme doctrinale, condition préalable et incontournable au rapprochement d’une l’Eglise « triomphante » et d’une Synagogue obstinément « aveugle » !!!

Le contenu dramatique de cette analyse s’accommoderait d’une erreur  qui ruinerait son contenu. Mais, erreur, y a-t-il ?

3 Réponses à “Pie XII, « docteur, pasteur » infaillible, pouvait-il abolir la Thora, sans rompre avec Israël et les Juifs ?”

  1. Fiodor dit :

    Ce que je redoutais (cf. mon commentaire du 11 mai sur «Un rapprochement théologique…») est en train de se produire : nous nous renvoyons la balle en y mettant de plus en plus d’effet (il m’est arrivé, jadis, de jouer au tennis). Est-ce bien encore cette recherche de la paix à laquelle vous m’invitiez (cf. votre réponse du 13 mai à un de mes commentaires sur le même article) ? Je me prends à en douter…
    Je m’apprêtais à répondre, avec toutes les références doctrinales nécessaires, à votre affirmation – à mes yeux «fondamentaliste» – de la prétendue infaillibilité dont serait revêtue une phrase de Mystici corporis. J’avais déjà sorti de ma bibliothèque quelques volumes : le « Gervais Dumeige», le «Denzinger», le «Dictionnaire critique de théologie», etc., lorsque j’ai reçu un courriel d’un ami, docteur en théologie, professeur de dogmatique dans une grande université. Il avait pris connaissance de nos échanges, en particulier de votre dernier article comportant la réfutation de mon point de vue sur l’infaillibilité. Je ne peux mieux faire que de citer quelques lignes tirées de son message :

    «…Tu es aussi patient que saint Dominique avec les cathares ! Franchement c’est du pipeau ce qu’il [désolé, mais il parle de vous] avance sur l’infaillibilité; ce que tu dis me paraît parfaitement juste (…) Et puis il y a quand même plus grand que Pie XII !: « Pas un iota de la Loi ne passera » (Mt), « La Loi est sainte » (Paul), « L’alliance avec Israël n’a jamais été révoquée » (Jean-Paul II, synagogue de Mayence, 1980) (…) Et puis ces faits massifs: Jésus n’a pas cessé d’aller à la synagogue ou au Temple. S’il avait voulu cesser d’être Juif, c’est une bien drôle attitude. Et les apôtres ? Il n’ont rien compris, même après la Pentecôte et le don de l’Esprit, puisqu’ils ont continué de fréquenter les synagogues des décennies après! (…)»

    Dussé-je être excommunié, je maintiens que Pie XII s’est improprement exprimé lorsqu’il a parlé de «l’ancienne Loi abolie». En disant cela, je suis en bonne compagnie (Jean-Paul II, cité ci-dessus).
    Pour conclure, j’en reviens à un vœu déjà exprimé dans vos colonnes : «Ne découragez pas les chrétiens qui vous lisent». Et je vous laisse avec les derniers paragraphes du texte d’une conférence que j’ai donnée, il y a quelques mois, à Bruxelles, sur «L’Eglise et les religions non chrétiennes, en particulier le judaïsme»:

    «Il reste maintenant à réfléchir, de manière plus profonde, la relation particulière qui existe entre le judaïsme et le christianisme. Grâce aux avancées que je viens d’évoquer, il est désormais possible de se poser cette question comme faisant partie du mystère même de Dieu et de son dessein providentiel. C’est la perspective de saint Paul, dans les chapitres 9 à 11 de l’Epître aux Romains. On peut même aller plus loin en valorisant la différence, actuellement irréductible, qui subsiste entre le juif et le chrétien. Pourquoi ne pas réfléchir la coexistence du judaïsme avec la foi chrétienne en termes de partage de dons, en considérant que les uns comme les autres sont au service de la même promesse de Dieu?
    Si on veut bien entrer dans cette perspective du partage de dons, il s’agira, pour les chrétiens, de reconnaître que la Première Alliance portée par le peuple juif continue de jouer un rôle dans l’économie du salut. Pour les juifs, il s’agira de reconnaître que le christianisme peut constituer un développement légitime de la foi d’Israël.
    Autrement dit, il s’agit de reconnaître que la relation judéo-chrétienne oblige les juifs comme les chrétiens à se définir en incluant l’autre dans son identité. Pour les chrétiens, en considérant les juifs comme leur racine. Pour les juifs, en acceptant de reconnaître dans les chrétiens un fruit issu de leur arbre. Comme le dit Jean-Marc Aveline, cette altérité dit quelque chose du ‘sens divin de ce qui humainement nous sépare’.
    On voit que ces approches nouvelles changent la perspective avec laquelle nous pouvons concevoir la mission et le témoignage de l’Eglise par rapport à nos frères juifs. C’est Joseph Ratzinger qui, à la fin du siècle dernier, posait cette question: ‘La foi chrétienne, si on lui laisse son exigence intérieure et sa dignité, est-elle apte, non seulement à tolérer le judaïsme mais, bien plus, à l’accepter dans sa mission historique?’ (‘Israël, l’Eglise et le monde. Leurs relations et leurs missions’, dans L’unique alliance de Dieu et le pluralisme des religions, 1999).»
    Shalom.

    • « l’Encyclique « Mystici Corporis Christi » (1943) a « aboli le Judaïsme ! »

      A L’ATTENTION DE FIODOR ET DE SON AMI PROFESSEUR DE THEOLOGIE

      Je rappelle que l’objet de la controverse était de mettre en évidence la contradiction entre vos appréciations et la Doctrine de l’Eglise Romaine, laquelle, selon l’Encyclique « Mystici Corporis Christi » composée par Pie XII en 1943, relative au dogme du « corps mystique » a entériné l’abolition du Judaïsme.

      Cette Encyclique, dont l’autorité se fonde sur l’infaillibilité pontificale, engage la Doctrine de l’Eglise Catholique pour le présent et l’avenir. Elle considère que la Loi de Moïse a été abolie.

      En liminaire, je vous redis que mon objet est d’engager une réflexion sur une affirmation doctrinale à laquelle vous vous opposez, offrant pour argumentation, la ressource qu’offre la digression, quand bien même alimentée par les jugements tout aussi illustres que leurs auteurs mais étrangers aux bases d’estimation qu’a fixées l’Eglise catholique pour définir la Doctrine et le Magistère.

      Avant d’entrer dans la réplique et ses articulations, je dois, manifestement, faire part de ma surprise, que, me demandant de ne pas « décourager » les Chrétiens qui me lisent » alors que mes propos non insultant mais ne concédant rien au mensonge, vous manquiez, de délicatesse, au point de na pas comprendre, qu’ayant été, durant près de vingt siècles, humiliés, torturés, convertis de force par l’Eglise Romaine, nous restions réservés et surpris, d’une volte face si brutale et déplorions que son caractère si tardif, nous impose une exigence élémentaire de vérification, d’information, de justice, qui ne peuvent s’acclimater d’un « découragement éventuel, quand l’interlocuteur essaie de comprendre comment une tradition se fondant sur l’Amour peut demander d’être « ménagée », quand, pour ce qui la concerne, elle est passée du Juif honni, maudit, au « frère aîné » objet d’affection, sinon davantage…Il y a de quoi surprendre, non ?

      Vous affirmez que « ce que je dis est du pipeau et, comme pour vous rassurer « On a quand même plus grand que Pie XII ! » Concédant ainsi à votre interlocuteur une prétention fondée à s’être exprimé dans une catégorie sinon proche de la vérité, du moins ne relevant pas intégralement de l’erreur.

      Si ce que j’affirme est néanmoins « pipeau » dans votre évaluation peu élégante, l’appréciation de « On a quand même plus grand que Pie XII » confère à mon raisonnement une reconnaissance, même restreinte dans votre estimation de la vérité. Car, dès lors que vous opposez à ma démonstration un complément ayant valeur d’échelle évaluative, vous accordez à celle-ci, une reconnaissance qui, pour n’être pas exemplaire n’en reste pas moins effective, puisque positionnée dans la hiérarchie des « aveux de vérité. »

      Pour le fond, ainsi que je vais tenter de l’établir, l’indigence de votre argumentation s’explique par des considérations ne présentant que peu de liens avec l’essentiel de notre différend.

      Vous ne semblez pas admettre que Pie XII s’exprime dans les l’Encyclique « Mystici corporis sancti » sous une forme, dont le caractère EX CATHEDRA s’impose à plus d’un titre. Ex cathedra, « depuis la chaire) fait référence au statut du pape, seul fondé à dispenser, définir et authentifier l’enseignement de la Doctrine Catholique. Or, NOTRE CONTROVERSE PORTE PRECISEMENT SUR LA DOCTRINE ESSENTIELLEMENT !

      Vous ne semblez pas admettre également ce principe essentiel du Magistère définissant qu’ une règle, un principe, un enseignement affirmés par le souverain pontife, sous les conditions suivantes, leur contenu relève du bénéfice de l’infaillibilité : le pape doit s’exprimer ex cathedra , pour ce qui touche à la forme, et pour le fond, il doit estimer, enseigner et juger, ès qualité de Docteur de l’Eglise, et de Pasteur de celle-ci.

      L’Encyclique « Mystici Corporis Sancti » remplit pleinement ces conditions, alors que tous les exemples que vous citez ne sauraient engager la doctrine de l’Eglise, puisque non exprimés dans les formes requises à cet effet ?

      Jean Paul II ou Benoît XVI ont – ils fait valoir leur point de vue sur les Juifs, dans les formes définies par le Magistère pour engager l’Eglise, telles que Pie XII les a réalisées afin de conclure à « l’abolition de la thora ? La réponse est non ! Sans le moindre doute ! Extrait de l’Encyclique :
      « Après avoir, Vénérables Frères, dans l’explication de ce mystère qui embrasse notre union mystérieuse avec le Christ, éclairé les esprits de la lumière de la vérité, comme Docteur de l’Eglise universelle, Nous croyons conforme à notre charge pastorale… » Ou :

      « Nous avons considéré comme un devoir de Notre charge pastorale d’exposer à tout le peuple chrétien, dans cette Lettre encyclique, la doctrine du Corps mystique de Jésus-Christ . »

      Non, rien des obligations fixées par le Magistère n’a été pris en considération par les témoignages que vous citez. Leurs auteurs étant des papes qui n’ignoraient pas les conditions imposées pour accorder à leur point de vue l’infaillibilité, tout porte à croire qu’ils entendaient limiter leur intervention à « l’avis personnel ». Cet enseignement dogmatique sur l’abolition de la Thora, révélé donc sous cette forme singulière et très particulière autorise à penser que le souverain pontife entendait que s’appliquât à son égard le bénéfice de l’infaillibilité

      Or, votre appréciation visant à accorder à la Thora un statut non limité dans le temps vous honore toutefois, à la seule condition que vous ne confondiez pas « avis personnel » et Doctrine de l’Eglise, laquelle doctrine est pleinement engagée dans l’Encyclique « condamnant les Juifs et la thora »

      Par ailleurs, la notion même de « corps mystique » faisant référence à l’incorporation des divers membres qui la constituent, il n’est pas étonnant que le pape ait été conduit à définir et confirmer la « règle » relative à la « déchéance » du peuple juif remplacé par la Nouvelle Alliance.

      Cette « déchéance » affirmée donc, sous couvert de « l’infaillibilité pontificale » authentifie, de manière explicite, la non incorporation du peuple juif au « corps mystique » et semble désapprouver toutes les affirmations et conclusions contraires s’y opposant. Elle interpelle quant à leur « validité » les considérations antagonistes formulées à ce sujet par Vatican II. Puisque celles-ci s’opposant à « l’abolition de la Thora » soutenue, toutefois, sans équivoque, dans « Mystici corporis sancti. » proclamée par le pape ès qualité de Docteur, sous les conditions requises, pour être à l’abri de critique ou contestation.

      Quand vous opposez « l’abolition de la Thora, » telle qu’exprimée dans les conditions requises pour bénéficier de l’infaillibilité à l’appréciation personnelle de Jean Paul II : « L’alliance avec Israël n’a jamais été abolie » ou l’image émouvante« Jésus n’a pas cessé d’aller à la synagogue » vous risquez non seulement de « décourager » les Juifs dans leur souhait de rapprochement, mais, permettez moi d’oser, vous portez aussi atteinte au Magistère de l’Eglise Catholique. Car, soutenir que « Pie XII s’est improprement exprimé en parlant de Loi abolie », c’est nier le dogme de l’Infaillibilité pontificale, oubliant que Pie XII a parlé ès qualité de Docteur et Pasteur.

      Enfin quant à votre allusion relative « au partage des dons », une telle perspective sous entendrait que la Loi de Moïse est incomplète pour parvenir à son objectif de rédemption Universelle, ce qui n’est pas le cas. Toutefois, si vous persistiez dans votre jugement sur Pie XII, estimant erronée, voire infondée « l’abolition de la Loi de Moïse » et que, par ailleurs, vous êtes prêts à confirmer votre désir d’accepter, ainsi que Joseph Ratzinger le suggérait, « Israël dans sa « mission historique » c’est qu’ayant pris acte de l’indissociable rupture entre l’authentique Alliance conclue au Mont Sinaï et « tout » ce qui prétend l’avoir remplacé, vous n’avez pas manqué d’en avoir prévu l’irrémédiable changement que cette perspective entraînait pour vous dans cette approche nouvelle de la vérité.

  2. Cher ami,
    Merci pour cette excellente étude qui récapitule bien des aspects essentiels à l’impossible rapprochement des deux doctrines. Je précise bien des « doctrines », car si les hommes ont la sagesse d’admettre l’insurmontable divergence, la part d’humanité que chacun porte en soi pourra rejoindre celle de l’autre et, peut être, la fraternité l’emportera sur la volonté de conversion.
    Il est singulier d’observer qu’après des siècles de persécution, de décisions discriminatoires, l’Eglise Catholique, sans joindre aux paroles les gestes réparateurs, tente de se rapprocher d’Israël, en faisant la grimace si Israël n’obtempère pas.
    Aller jusqu’à nier, comme j’ai tenté de le démontrer, l’infaillibilité pontificale dans « l’abolition du Judaïsme » opérée par Pie XII dans l’Encyclique « MYSTICI CORPORIS SANCTI » décision qui contrarie les projets de rapprochement mais qui oblige à prendre conscience qu’une « abolition » du Judaïsme décidée par un pape dans l’exercice de ses prérogatives pontificales est une réalité que nul homme, nul Chrétien ne peut surmonter.
    A mon modeste niveau, j’ai pu, ainsi que ceux qui me lisent, constater que l’Eglise est bien plus attachée au maintien de réalités humiliantes et infamantes comme la « synagogue honteuse » de « la cathédrale de de Strasbourg et d’ailleurs, qu’elle ne tente de réparer les préjudices causés.
    Enfin que certains Chrétiens s’étonnent des réserves bien légitimes manifestées par les Juifs à l’égard de la Doctrine, confirme la volonté de déguiser l’histoire. Tout comme a été évincée la Déclaration de Repentance des évêques Français, rare document qui mettait en cause la doctrine, dans les rapports « douloureux » causés par l’antisémitisme, tout laisse à déduire, que le discours sur la fraternité judéo chrétienne n’est pas prêt d’être validé par les initiatives concrètes, à la mesure des manquements, que la Justice attend et qu’Israël espère.
    Merci de votre intervention et n’oubliez pas! Au fond du couloir, vers la droite, nous avons un vestiaire. Soyez aimable. Laissez y votre modestie!!!

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