Nous allons, pour cette première approche, tenter de définir les moyens d’acquisition du savoir chez les Juifs et les Occidentaux en posant la question essentielle : le savoir dépend-il de la seule sollicitation de l’intelligence et de la raison ? Y a-t-il d’autres interpellations, de type esthétique, par exemple, qui permettraient l’enrichissement par le savoir sans le concours exclusif de l’intelligence ?
A propos du droit de propriété, par exemple ! Il est fait mention, dans le Talmud, d’une définition du droit de propriété, échappant partiellement, mais de manière significative, à la perception occidentale de la même réalité. A propos d’un taleth (châle de prières) qui aurait été trouvé et, vis-à-vis duquel les rédacteurs du Talmud se demandent qui est le propriétaire. Parmi les questions posées, une renvoie directement à notre problème, en l’éclairant de manière singulière et originale.
Un des maîtres de la Michna dit : « Il appartient à celui qui l’a vu en premier. » Voir et acquérir se situeraient donc sur la même perspective. Abandonnons la suite de la démonstration talmudique et ne dépassons pas l’invitation à la réflexion qu’impose une telle interrogation. Le droit de propriété, l’appartenance, la possession, dans la Civilisation Occidentale, répondent à cette interrogation par une approche rationnelle. « Une chose est possédée en étant acquise » Cette vision, de l’au-delà du droit, nous renvoie aux fondements philosophiques, générateurs de cette conception.
L’acquisition, reste donc un procédé rationnel, étroitement lié au consentement. Que l’acquisition ait été effective par une procédure d’achat, de vente, ou de donation, l’individu, concerné par la réception a manifesté, acquiescement, ou consentement ; bref, son acceptation dépend du libre exercice de sa volonté, expression rationnelle de l’accord ou du désaccord.
Or, les Maîtres du Talmud nous apprennent qu’il existe un moyen autre d’acquérir : Voir, avoir vu ou être vu. La vision, constituerait, par le fait de s’exercer, la reconnaissance d’un droit de propriété sans que le propriétaire ait pu être consulté. Laisser voir « ce qui nous appartient, » que le contenu soit d’ordre physique ou non, peut devenir, dans cette optique, une hypothèque pour le « voyant. » A la lumière de cet enseignement, il ne paraît pas excessif d’admettre que nous avons acquis une partie, non négligeable, de notre « patrimoine intérieur » par un véritable larcin, une authentique razzia sur notre environnement.
La justification de la propriété par la vue nous est confirmée par la certitude d’une « possession » non négligeable, dont nous sommes, bien malgré nous, détenteurs, composée d’images, d’idées, d’impressions, de sensations qui, par devers nous, sont un acquis, un capital déterminant de notre personnalité. Or, ces éléments devenus partie intégrante de notre capital, n’ont pas été acquis par les moyens usuels d’appropriation.
Cette définition inhabituelle de la propriété se fondant sur « la vue » est une indication importante du Talmud, mettant indirectement en garde, notamment, parents et éducateurs, sur la nature de ce que nous laissons voir aux enfants et qui s’intègrera dans leur patrimoine. La civilisation d’Occident, se fondant bien plus sur l’avoir que sur l’être, n’a pas reconnu à cette possession, à cet « avoir sans consistance physique » le statut de la chose possédée.
La « primauté de la raison » Descartes en tête, reçoivent là un sacré coup. Qu’en est-il de ce que nos « entendons » ou de ce que nous sentons ? Le raisonnement le plus élaboré a-t-il le pouvoir de ressusciter l’enfance, comme l’odeur des confitures ? » Mais c’est là, une « autre histoire » comme dirait Kipling !
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L’usucapion est un des moyens d’acquisition sans contrat de la propriete…lorsque la possession paisible et tranquille au vu de tous a fait son oeuvre une fois passee la prescription.
Mais au commencement de l’usage ou de la jouissance du bien acquis, il y a eu manifestation de la volonté du vendeur et de l’acheteur, c’est à dire CONTRAT.
je trouve un talith Il est beau je le prend et l utilise le shabbat mais apres reflection je vais au commissariat si le proprietaire ne le revendique point au bout d un an il m appartient et je vais avec lui au kotel Prenons un autre ex.je vois un portable je n y touche point car le proprietaire va deja le chercher Il y a 3 semaines j avais perdu mon portable en me promenant comme personne ni a touche mon fils l a retrouve Dany qui n a point tres bien compris votre article