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A mes anciens élèves,

Je ne sais pourquoi aujourd’hui, j’ai envie de vous parler !  Pointe de nostalgie ? Besoin de partager un regret ? D’en atténuer les effets ? Non, je ne crois pas que le sentiment, quand bien même, il participe à ma démarche, en soit la raison, terme que je n’aime pas,  précisément, en raison de sa connotation scolaire : « Quelles sont tes raisons ? Donne moi les raisons qui  etc…» Mais je ne vous écris pas pour faire de la littérature !


Je pense, depuis longtemps, qu’avoir eu la charge de former, d’instruire, d’éduquer,  laisse des traces plus fortes que tout autre type de relation. Parce que « recevoir » un enfant qui, dans le circuit dit « classique » ne s’adaptait pas, c’est engager un pari, prendre le  risque d’initier un combat contre des forces malfaisantes, dont au départ, on ne mesure ni l’ampleur dévastatrice ni les dégâts déjà occasionnés mais contre lesquelles la lutte sera sans merci car « détruire » le sentiment d’échec, d’insuffisance qui torture un enfant, c’est probablement une  des plus belles batailles qu’un homme puisse entreprendre, parce qu’il ne reste plus grand-chose aux nostalgiques de l’exotisme qui rêvent encore de combattre les dieux…Et le combat contre l’échec, c’est tout ce qu’il nous reste de la lutte contre les démons !



Et puis cette bataille assure d’un souvenir durable dans la mémoire de l’enfant, parce qu’elle restera dans son journal  des coups portés,  l’une des formes les plus atroces des  guerres de survie qu’il dut engager. L’une  des plus mystérieuses, des  plus redoutables aussi, celle de risquer de s’habituer à l’humiliation qui masque les victoires du destin dans une soumission apparente.

Les plus perspicaces auront débusqué les raisons (encore ce mot !) de cette démarche. Et je sais que ceux qui, parmi vous gardent de moi le souvenir d’un « vieux grognard » sauront discerner dans les difficultés que la vie, grande pourvoyeuses d’anges mais aussi d’affreux démons, jettera sur leur chemin,  l’ombre du « vieux grognard » qui ne cesse (c’est très volontairement que je n’emploie pas le passé) de leur dire, de leur redire, jusqu’à l’agacement : « Ne lâche pas, ne lâche rien car tu es plus que ce que les « démons »  t’ont persuadé que tu étais. Tu es debout ! Alors bats toi, arrache ton image de vainqueur que ton adversaire cache comme un trophée honteux et regarde ces lauriers, aux heures de découragement.

Ils te donneront  force et courage.

Quant au « vieux grognard »  il te conserve tes victoires avec le souvenir d’un Austerlitz éternel, d’un Wagram permanent. Car,  te voir prêt à stopper la marche du destin pour la changer en réussites, succès et attestations de prospérité  le conduisent à agiter en ta direction, en témoignage d’affection, les souvenirs de toi qui lui permettent d’estimer que si sa vie ne fut pas continuellement une marche triomphante, grâce à toi, elle a pu mériter sans vanité, les « trompettes de la Renommée.

Voilà ce qu’aujourd’hui, je voulais vous dire !

Voilà,ce qu’aujourd’hui, je voulais t’écrire !

Et, pour rappeler, de bons souvenirs, j’espère : https://www.youtube.com/watch?v=RQaU7DYC9IQ

2 Réponses à “A mes anciens élèves! Chaque jour est un combat!”

  1. elyane dit :

    Dommage que je n’ai pas rencontré, un « grognard » comme vous, à une époque scolaire tumultueuse …
    mais bon…c’est si loin…dommage quand meme…
    Aujourd’hui je salue ce « grognard »…avec affection, et je lui dit
    LE HAIM ARNOLD!!

  2. Nathalie Arpino Très cher Directeur, moi qui vous dois tant, je vous envoie une bise avec mon profond respect et toute mon affection. L’ESED restera, avec la naissance de ma fille, une des étapes la plus importante et la plus décisive de ma vie. Elle n’est que doux souvenirs, mais de ces souvenirs qui durent et qui font du bien.

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