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Certaines attitudes estiment être dans « l’ordre des choses » que d’affirmer et d’entretenir l’usage de superlatifs permettant de soutenir que, d’une manière générale, les Catholiques ont eu, au cours de l’histoire en général et de la Shoah, en particulier, une responsabilité plus affirmée que les Chrétiens venant de l’Eglise Réformée. La caricature devenant excessive,  pourrait entraîner le jugement que porte Talleyrand sur tout ce qui est excessif, à savoir qu’il reste insignifiant, mais la gravité du sujet en repousserait la légèreté inhérente aux bons mots. Voyons d’abord et plutôt sur quoi reposent les appréciations  de la Réforme sur les Juifs en insistant sur un point essentiel :

Catholicisme et Protestantisme induisent, par la   rivalité sous jacente, entretenue et nourrie contre les Juifs, par la théorie de la substitution, une compétition inévitable et de durée  indéterminée qui installant l’antisémitisme aussi bien dans les pays Catholiques que dans les régions protestantes, transformera l’aide et l’assistance aux Juifs  accordées  par les meilleurs en une Résistance qui, partant de l’individu gagnera parfois  les couches profondes de la société.                                                                                                                            

Dans mes diverses interventions sur le sujet, je commencerai par l’esprit, la culture et, ce n’est que vers la fin, que les conséquences aidées par la connaissance et l’expérience, seront mises en évidence.

Les textes sacrés ont ceci d’avantageux qu’on peut les interpréter diversement avec autant de bonheur, ce dont les théologiens ne se sont pas privés. En s’émancipant de l’histoire sociale, l’histoire des idées est devenue une forme de théologie dans laquelle le fantasme idéologique remplace la rigueur scientifique. A cet égard, l’idée antisémite constitue un cas d’école.

Une chronique, dans ces mêmes colonnes  postulait l’origine luthérienne du génocide nazi et l’auteur  incriminait « le rôle de Martin Luther dans le déclenchement de la Shoah. :

« …les Juifs sont un peuple de débauche, et leur synagogue n’est qu’une putain incorrigible. On ne doit montrer à leur égard aucune pitié, ni aucune bonté. Nous sommes fautifs de ne pas les tuer ! … » Wikipedia.  Une mentalité telle chez le fondateur du protestantisme Allemand ne peut pas, ne pas laisser de traces.

« Le peuple juif n’a pas besoin, selon lui, d’être diabolisé, il est le diable. Aussi pour nettoyer cette porcherie maléfique, il donne une méthode de purification en huit points. Une sorte de solution finale avant la lettre… ».

Pour nous livrer doctement cette vérité première :

« L’abomination n’aurait pu hélas se dérouler ailleurs qu’en Allemagne, par la faute de son plus grand théologien. »

Curieusement construite, cette dernière phrase semble regretter que les écrits de Martin Luther aient empêché le génocide d’être perpétré ailleurs qu’en Allemagne !  Il faudrait donc croire qu’ils avaient laissé ces textes cheminer dans leur subconscient avant de les redécouvrir au XXe siècle.

On trouve là un exemple des élucubrations dans lesquelles l’antisémitisme est considéré comme une idée qui progresse, se perfectionne et se recombine jusqu’à déboucher sur le génocide nazi. On peut alors attribuer à Hitler un grand nombre de maîtres à penser, jusqu’à Voltaire incriminant les juifs pour leur fanatisme religieux, en passant par Pierre le Vénérable, abbé de Cluny au milieu du XIIe siècle, dilatant l’universalisme chrétien en diabolisant juifs et musulmans dans des termes qui n’ont rien à envier à ceux de Luther.

Et plus récemment, parce que tout cela n’est pas exempt d’arrière-pensées politiques, Mahomet et ses démêlés avec les juifs de Médine. Les nazis ont d’ailleurs eux-mêmes ouvert la voie à ces « recherches » en collationnant dans toutes les directions, des écrits confortant leurs idées.

Comment ne pas voir pourtant, que le surgissement du nazisme est avant tout le reflet des blocages affectant la société allemande au seuil du XXe siècle. David Schoenbaum publiait en 1966 sa thèse « La Révolution brune » décrivant les transformations subies par celle-ci entre 1933 et 1945.  Il faut reconnaître qu’analyser le nazisme comme une révolution, c’est-à-dire comme la destruction de structures sociales entravant la marche vers le progrès, a de quoi choquer ceux qui considèrent l’histoire comme une discipline morale.


Quarante ans plus tard, les historiens ont beaucoup travaillé sur la description des crimes

nazis ainsi que l’analyse des processus de décision politique et de mise en oeuvre, mais peu progressé dans le domaine des déclencheurs sociaux. Parce qu’une chose est de traîner devant les tribunaux les auteurs d’actes racistes et les fauteurs de tueries. Une autre chose est de comprendre les causes profondes de cette tranquille industrie du meurtre qui a sévi sur l’Europe entre 1940 et 1945. )

Berjac janvier 2010

« Le Monde. Editions Abonnés)

5 Réponses à “La persécution anti juive dans les sociétés catholico protestantes.”

  1. Tim Larribau dit :

    Cher Monsieur Lagémi,

    Une première nuance me parait capitale. Si le mot « Catholicisme » définit essentiellement une Eglise Catholique Romaine monolithique, homogène et hiérarchisée pyramidalement, le mot « Protestantisme » recouvre bien autre chose. Le protestantisme est en constante évolution et se compose de multiples mouvances, elle-même composées de plusieurs branches qui sont d’ailleurs souvent très méfiantes les unes des autres malgré leur proximité idéologique. J’ai coutume de dire, et je pense que ce n’est pas faux, qu’il n’y a pas de Protestantisme mais DES protestantismes, presque autant qu’il y a de protestants. En introduisant la responsabilité individuelle de chaque chrétien devant Dieu et en insistant sur l’exercice personnel de la lecture des Ecritures et de la prière pour en comprendre les sens, le protestantisme a généré le corpus idéologique le plus hétérogène et le plus indiscipliné qui soit, au point qu’il devient même difficile de justifier l’expression « corpus idéologique » pour le définir.
    S’il existe autant d’églises et congrégations protestantes, qu’est-ce que le protestantisme et comment le définir? J’introduirais les définitions suivantes:
    -Les églises et congrégations appelés protestantes sont avant tout des églises chrétiennes (parce que centrées autour de la personne de Jésus Christ) d’origine et de tradition culturelle protestante et nationale (les protestants français n’ont pas la même culture que les protestants anglo-saxon, d’où beaucoup d’incompréhension).
    -Le Protestantisme n’est pas une religion mais bien un état d’esprit, une culture, presque une philosophie dans la mesure ou elle est basée sur le doute. Le protestantisme existe dans la pensée de Martin Luther lorsqu’il remet en cause le commerce des indulgences et la doctrine de l’Eglise sur le salut des âmes. Le protestantisme existe dans la pensée de Jean Calvin lorsqu’il remet en cause l’institution du Christianisme et la définition même de l’Eglise (ec clesia, « hors de », qui définit ceux qui se sont mis à part pour Christ soit l’ensemble des croyants). Le protestantisme existe dans la pensée de John Wesley quand il remet en cause les fondements de la vie chrétienne et de « l’identité » chrétienne. Le protestantisme existe dans la pensée de John Nelson Darby quand il remet en cause les systèmes religieux humains et les fondements du fonctionnement des rassemblement de chrétiens en tant que corps. Bref, le protestantisme est un état d’esprit qui considère la Vérité trop grande pour être comprise et embrassée dans son ensemble et qui pratique une remise en cause permanente de ce qui est institué en dogme par les systèmes religieux ou par les habitudes. Les seuls « dogmes » que le vrai protestant accepte sont très simplifiés et résumés dans le credo « Sola Fide, Sola Gratia, Sola Scriptura » que l’on pourrait traduire pratiquement en « La Foi en la Grâce énoncée dans l’Ecriture » ou, de façon plus élaborée « L’Ecriture, Parole de Dieu, proclame que la seule voie du salut des hommes se trouve dans la Grâce de Dieu accordée à l’humanité au travers du sacrifice de son Fils Jésus-Christ, dont la mort expiatoire et la victoire sur la mort par sa résurrection doivent être acceptées par la Foi. »
    Ces principes qui me paraissent essentiels étant posés, il me parait aussi important de ne pas réduire le protestantisme allemand au Lutherianisme. La première nuance majeure du protestantisme est immédiate, entre Martin Luther et Jean Calvin, et le Calvinisme, bien que davantage présent en France et dans le monde Anglo-Saxon, a aussi pénétré l’Allemagne et les pays scandinaves, certes dominés par le Lutherianisme. L’image d’une église protestante allemande unie dans la tradition lutherienne est essentiellement fausse, le protestantisme allemand n’ayant pas échappé à l’histoire mouvementée des divisions, réveils et évolutions du reste du protestantisme. Enfin, je crois important de briser l’idée d’une allégeance « papale » des Lutheriens à Martin Luther. S’il est indéniablement une figure fondatrice, son influence et ses écrits sont loin d’être dominants, surtout au 21ème siècle. L’ordination de pasteurs féminins ou la célébration de mariages de même sexe tend à montrer à quel point le Lutherianisme n’est pas resté figé sur l’enseignement et la vision du XVIème siècle de Martin Luther. Hélas, même, pourrait-on dire sur certains points.
    Dans la quantité assez impressionnante du travail écrit de Martin Luther, ses écrits antisémites pourraient être qualifiés de « détail », sans vouloir paraphraser Jean-Marie Le Pen. Il ne s’agit certainement pas d’un élément central ou pivot de sa pensée. J’approuve, sur cette question, la position de 1985 des instances Lutheriennes mondiales qui ont tenu à remettre l’antisémitisme, indéniable, de Luther dans le contexte du début du XVIème siècle, époque qui vient de voir l’expulsion des Juifs d’Espagne, après celle de France et d’Angleterre. Les Juifs sont, en Europe, soumis à un racisme généralisé et à un mépris fait de préjugés et de discrimination systématique, d’un simplisme affligeant mais pas très éloigné de celui appliqué aux Roms dans la France de 2013. Il est regrettable que l’esprit supérieur de Luther ne sait pas se secouer de cet endoctrinement populaire antisémite mais, à sa décharge, il n’a jamais, pour sa part, prétendu à l’infaillibilité.
    Les références nazies à l’antisémitisme de Luther sont elles aussi des simplifications affligeantes mais guère étonnantes de la part de ces maîtres de la manipulation et de la communication socio-politique. Que Julius Streicher parle de Luther comme d’un maître à penser pourrait être risible si ce n’était aussi tragique et Martin Luther, imprégné comme il l’était des Ecritures, n’eut certainement pas apprécié et encore moins approuvé le mélange nauséabond de traditions païennes germaniques et de principes chrétiens détournés à des fins de manipulation des masses, qui ont constitué le mirage spirituel nazi.
    La personnalité même de Luther doit aussi être prise en compte. Un être d’exception, à n’en pas douter, mais d’une psychologie complexe et sombre, empreinte d’épisodes dépressifs profonds et sévères signes d’une grande instabilité émotionnelle, à laquelle il faut rajouter bien entendu les stigmates d’une vie d’opposition, de conflits, d’affrontements, de regrets et de déceptions. A la fin de sa vie, Martin Luther est, au mieux, un vieil homme acariâtre dont les écarts de colère et de langage ordurier sont notoires. Il est, par exemple, très lourdement tourmenté par la mort d’une de ses filles à l’âge de 8 mois, un traumatisme déjà important pour une personne stable d’esprit, a fortiori pour un homme avec la psychologie de Luther. Bref, les propos antisémites de Luther ne peuvent pas être sérieusement invoqués autrement que comme une excuse ou une justification, malsaines et détournées, par les propagandistes nazis, parmi tant d’autres, dans le but d’inscrire artificiellement leur action dans la marche naturelle de l’Histoire.
    Si je suis prêt, évidemment, à étudier l’influence des penseurs protestants antisémites sur le drame de la Shoah, je pense qu’il faut aussi étudier l’une des conséquences indirectes du protestantisme dans l’atténuation de l’antisémitisme, à savoir l’éducation, notamment par l’alphabétisation des populations dans le but de pouvoir lire la Bible pour soi-même. Mais avant d’aller plus loin, peut-être dois-je vous laisser vous exprimer sur ce que je viens de dire.

    • NON ! LES ECRITS ANTISEMITES DE LUTHER NE SONT PAS UN « DETAIL ! »
      Vouloir situer l’antisémitisme de Luther dans le contexte de l’époque, tout comme, considérer, relevant du « détail » ses écrits antisémites, au regard de la masse de textes dont il est l’auteur, me paraissent irrecevables, au motif que la « conscience morale » n’est pas quantifiable !
      Aussi, la volonté d’atténuer la haine témoignée à l’égard des Juifs a un arrière goût singulier de réhabilitation, parce que l’attitude de Luther, fondant l’antisémitisme, quelle que soit son amplitude, est rejetable et condamnable. L’antisémitisme ne se jauge pas en fonction d’une échelle ! Il est intolérable, en soi, et par principe !
      Par ailleurs, Catholicisme, Eglises Réformées et Protestantismes (l’emploi du pluriel ou du singulier ne modifie pas l’histoire !) ne peuvent dissimuler ou réduire le ressentiment commun, manifesté depuis l’origine, à l’égard des Juifs qui, refusant de reconnaître la messianité de Jésus, entraient en Résistance, afin de maintenir leur identité et leur…survie. Ceux-ci ne purent compter que sur eux-mêmes, la P.rovidence et l’aide précieuse de Chrétiens, Catholiques ou Protestants qui surent préserver par leur courage, l’honneur de leur Eglise !

      Comparer l’un avec l’autre me paraît inutile et stérile, dès lors qu’on ne se distrait pas de l’essentiel. A savoir, que toute forme de Christianisme, s’oppose, par essence, au Judaïsme !

      Enfin, l’invite à se pencher sur la personnalité de Luther, afin de dresser un portrait psychologique permettant de mieux appréhender les raisons de son comportement, est une proposition pour le moins « étrange. » On attendrait de la victime, qu’elle fournisse des arguments défensifs à…l’antisémitisme !!!

      • Tim Larribau dit :

        Bonsoir,
        Il ne s’agit absolument pas de réduire la portée ou d’atténuer les idées de l’antisémitisme de Luther mais simplement d’apporter des éléments de réflexion sur le contexte d’époque et sur sa personnalité, non pas pour excuser mais pour comprendre ou tenter de le faire.
        En parlant de « détail », (je me doutais bien que cette notion ferait réagir), je veux simplement attirer l’attention sur le fait que l’axe central, la ligne directrice de la pensée de Luther ne sont pas l’antisémitisme. Alors que l’oeuvre et l’action d’Hitler peut en effet être résumées à l’antisémitisme, il ne peut en être autant pour Luther dont le travail était centré sur son affrontement avec l’Eglise.
        Mais, tout en tentant de comprendre les circonstances de l’antisémitisme de Luther, je dois avouer que l’incompréhension s’approfondit. En en parlant avec mon père, nous avons considéré qu’il est significativement incompréhensible que Luther ait des opinions antisémites si tranchées alors qu’il est l’auteur d’un commentaire de l’épître de Paul aux Romains qui présente clairement le peuple d’Israël comme le peuple de Dieu. De même, sa traduction de la Bible lui a fait lire, méditer et analyser tout l’Ancien Testament et l’Evangile de Matthieu, à destination des Juifs. Comment Luther peut nourrir une telle haine pour un peuple aussi central dans le foi qu’il cherche à vivifier et à réformer est singulièrement incompréhensible.
        Plus largement, il faut l’affirmer, le message chrétien est un message d’amour de Dieu pour tous les hommes sans distinction. C’est d’ailleurs un Dieu miséricordieux et plein d’amour que recherche Luther au début de sa quête qui le mènera à la rupture avec Rome. Comment concilie-t’il ce message d’amour et d’ouverture avec ses propres préjugés raciaux et antisémites? Voilà un mystère qu’il a sans doute emmené dans sa tombe.
        Mais à ceux qui veulent voir dans les propos antisémites de Luther le point de départ d’un processus qui aboutit à la Shoah, je propose de considérer que l’antisémitisme de Luther est bien davantage une conséquence, des siècles de préjugés racistes issus de l’obscurantisme de l’époque et des limites intellectuelles et morales de l’homme, perceptibles avec une vision globale de sa personnalité, même s’il est hasardeux de vouloir pénétrer la psychologie d’un homme disparu depuis cinq siècles. Il faut aussi considérer que Luther écrit ses principaux brulôts antisémites à la fin de sa vie et que ses premiers écrits sur les Juifs sont plutôt bienveillants, notamment son traité sur la judéité de Jésus. Il se passe quelque chose dans la vie de Luther qui le fait totalement basculer dans une haine brutale et crasse et ce basculement, aussi radical, ne saurait être expliqué uniquement par le rejet des juifs de Jésus ou de la conversion. J’avance donc encore l’idée de son instabilité psychologique, propre à le faire basculer dans une haine irrationnelle.
        Enfin, je trouve pour ma part étrange de ne vouloir admettre aucune explication de contexte et de psychologie pour Luther alors qu’en incriminant Luther dans le comportement des Nazis quatre siècles plus tard, on admet des explications de contexte et de psychologie pour ces derniers qui d’ailleurs, à mon avis, en ont nettement moins que Luther.
        Je ne suis guère d’accord avec la vision de chrétiens qui tiennent rigueur aux juifs de rejeter le Christ. Là encore, j’estime que cet argument du rejet du Christ n’est qu’une excuse invoquée pour masquer des sentiments viscéraux beaucoup plus basiques de racisme obscurantiste. Les premiers chrétiens sont des juifs et il serait intéressant d’essayer d’estimer à quel moment la proportion de chrétiens gentils a dépassé celle de chrétiens juifs.
        Le refus des juifs de Christ m’apparait être une élucubration, bien trop élaborée pour la masse des fidèles chrétiens qui n’ont pas accès à l’Ecriture avant le protestantisme. Elle m’apparait, par contre, parfaitement plausible comme justification détournée (et donc authentiquement hérétique) du désir de pouvoir temporel des des papes totalitaires, puis des rois chrétiens. « Le Juif », l’étranger parasite sans racines, avec son refus de la pensée unique chrétienne et son refus d’une assimilation complète, est principalement un danger pour l’hégémonie politique de l’Eglise et des pouvoirs politiques. Le quidam européen du Moyen-Age, quant à lui, rejette par réaction humaine naturelle tout ce qui n’est pas comme lui et tout ce qu’il ne comprend pas, ce qui lui apparait comme un danger.
        L’antisémitisme est, pour moi, la manifestation de tout ce que l’humain peut nourrir d’ignorance crasse et d’occlusion d’esprit. Ses multiples tentatives de justification, qu’elle soient le mythe de « l’assassinat de Jésus », le rejet du christianisme par les Juifs, les écrits de Luther, la « trahison » de Rethondes, le Protocole des Sages de Sion ou l’antisionisme « palestiniste » ne sont, en définitive, que cela: de multiples tentatives de justification redondantes qui se recoupent en de nombreux points.

  2. Hanna dit :

    Quand en 1935, Hitler a promulgué le corpus de toutes les lois antisémites, il ne savait pas comment la population allemande réagirait. Alors, dans les journaux des Länder à majorité catholique, il l’a fait mettre en page sur une colonne face à une autre colonne de lois antisémites, celles de l’Eglise. Dans ceux des Länder à majorité protestante, il a simplement fait rappeler les textes de Lüther et personne n’a bronché.
    Amicalement,

  3. Tim Larribau dit :

    Bonsoir Hanna,
    J’objecte quelque peu sur votre phrase « personne n’a bronché », par rapport au contexte de l’époque. Qui, déjà en 1935, pouvait broncher sans être cloué au pilori d’une société déja acquise aux thèses hitlériennes, par adhésion, par indifférence coupable ou par lâcheté? Les rares qui pouvaient encore étaient vite étouffés par la brutalité des SA, puis broyés par la montée en puissance du nazisme dans toutes les strates de la sociiété comme de la fonction publique.
    Mais pourtant, certains ont effectivement bronché. La création des églises confessantes, notamment sour l’impulsion de Karl Barth, ont rassemblé entre 6000 et 7000 pasteurs qui ont rejeté le nazisme et ses théories. La plupart des congrégations protestantes ont subi des divisions sur le principe de l’adhésion ou non aux thèses du pouvoir.
    Il ne faut pas négliger cet aspect des choses dans l’approche de ce problème.

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