AUX JUIFS DE FRANCE. PARTIR SOUS LA MENACE N’EST NI FUITE NI ABANDON. C’EST DE LA LÉGITIME DÉFENSE!
FAÎTES DRESSER UN ETAT DES LIEUX SI VOUS JUGEZ QUE TELLE EST LA RÉALITÉ.
Tout en prenant des mesures de sauvegarde et de protection, le tout, conformément à la loi, les dirigeants de la Communauté doivent avant « d’abandonner le terrain, et, de faire la partie belle, à ceux qui se préparent à soutenir que les Juifs, par leur fuite, ne faisant pas pas confiance en ceux qui les dirigent, n’ont pas donné l’occasion et les délais minima au gouvernement de prendre les mesures qu’imposait la protection des biens et des personnes.
Il faut informer les pouvoirs publics de l’urgence de mesures sécuritaires, faute de quoi, un délai raisonnable écoulé, seront établis des « constats » ou « états des lieux » attestant que « partir » s’inscrit dans un processus de « légitime défense » motivé par la situation de péril à laquelle les Juifs sont confrontés.
Il ne s’agit pas d’accuser les pouvoirs publics mais de démontrer qu’en dépit de la volonté sincère de protéger et sauvegarder, les Juifs prennent acte de la certitude du danger de mort qui les menace.
L’accélération, la fréquence et la multiplicité des voies de fait qui transforment le « quotidien » en véritable « guerre urbaine » ne présentant plus les gages d’élémentaire sécurité,que garantissent les lois de la République, les Juifs de France, du moins, certains, après avoir fait constater les périls réels et sérieux qui les exposent aux pires éventualités, sont contraints désormais aux mesures conservatoires, dont la première est de quitter leur cher pays sous la contrainte, se réservant le droit éventuel d’y revenir, une fois la paix civile rétablie.
Ils confirment leur attachement filial à la République Française et déplorent avec affliction le sort immérité et cruel qui les atteint.
Vous parlez des délais qui n’ont pas été accordés au pouvoir pour remédier à cette situation de guérilla urbaine. Cependant, il s’agit bien dans cette affaire de pompiers qui non seulement ont allumé l’incendie et tardent à l’éteindre, mais qui de surcroît l’alimentent. Ce sont les gouvernements français successifs et leurs médias qui ont incité le réveil de la haine contre les Juifs sur leur territoire. En faisant détester Israël, l’Etat, ils ont par extension fait haïr tout ce qui porte son nom. Le parti-pris médiatique et la propagande au détriment d’Israël qui est contraint de partir en campagne contre les terroristes, au cours de la première guerre du Liban, a changé la configuration de la société en quelques jours, comme je le développe dans mon livre Comme l’amandier en hiver. Au départ, la violence était surtout verbale, et les Juifs se voyaient subir des procès conduits par leur entourage. Ajoutez à cela la machination Doura (le faux reportage d’un enfant arabe ayant prétendument servi de cible pendant trente minutes à l’armée israélienne), et vous assistez à la recrudescence de l’antisémitisme le plus virulent.
Cet incendie, allumé et alimenté sans cesse par un flot ininterrompu d’images à sens unique, n’est pas pris au sérieux par un pouvoir qui fait semblant de ne voir dans ses implication qu’un communautarisme, une lutte intercommunautaire, le tout fondé sur une importation de conflit.
En quinze en pour remonter au second catalyseur de la haine, ou en trente-trois si nous remontons au premier, nous en sommes venus à cette situation invivable au sens propre pour les Juifs, qui, à ce stade, s’ils veulent échapper à la haine, n’ont plus d’autre choix que de devenir des Juifs cachés (à savoir ne fréquentant ni les boutiques cachères, ni les écoles juives, ni les synagogues, et ne portant aucun signe distinctif, pas même une mézouza sur l’ouverture de leur maison) ou partir.
Cordialement
Vous attribuez à des actes malveillants « l’état des lieux » qui conduit les Juifs à envisager de quitter la France. La justesse de votre analyse me gêne cependant par l’excès d’une part, votre acte d’accusation adresse grief, sans nuance à tout ce qui est Français. Et, par ailleurs, un oubli essentiel, qui à lui seul et déjà entraîne les historiens à considérer que le moment est arrivé où les réserves émises jusque là doivent laisser place aux chefs d’accusation dramatiques parce qu’ils impliquent une responsabilité sans partage: L’absence d’une réforme pédagogique, en chaque classe du collège et lycée et ce, dès la Libération qui aurait expliqué la longue histoire de l’anti Judaïsme Français, devenu antisémitisme; la prévisibilité du régime de Vichy et, enfin l’antisionisme inauguré par de Gaulle en 67.Nous touchons là le triple motif qui entraîne à la dérive cette France qui fut aussi, celle de Danton et Barnave, celle de Clémenceau et Jaurès, celle de Foch aussi, cette France, objet de notre affectueuse reconnaissance, qui ne se reconnaîtrait pas dans la caricature d’aujourd’hui. Avec mon bien cordial chalom.