Arnold Lagémi

D’où vient cet effroi qui agite le monde depuis que les Juifs décidèrent la fin de l’exil ? Que  chaque peuple ait sa terre, sauf les Juifs, ne dérangeait personne et nous ne pouvions ignorer qu’un Juif qu’on n’oblige plus à rendre des comptes, marcherait vers sa terre, avec sous un bras  un arrosoir pour ses racines et sous l’autre, un de ses livres où ceux de sa race  trouvent courage force et patience.

Alors pourquoi leur promettre un « foyer national » ? La liberté pour les peuples et l’errance pour les Juifs, c’était notre idéal, notre sécurité.  Les nationalismes du XIXème siècle, les volontés d’émancipation de tous les peuples asservis visaient l’édification d’une Nation. Les Juifs en ont profité. Ce qui fut accordé fut insignifiant. Le « Foyer National de Balfour » se voulait  « ghetto national »  C’était cependant beaucoup. Ce « foyer » est aujourd’hui dans le peloton de tête des grandes puissances. Sois maudit Balfour !  Les Juifs doivent être sous contrôle ! Pourquoi ?

Au mellah ou dans le ghetto, on les « tenait »  nos Juifs. En deçà des frontières d’une nation libre, c’est l’aventure qui nous guette, parce qu’un Juif libre, n’a plus d’entraves pour redevenir prétendant à poursuivre le royaume de David. Le Juif errant est de partout et de nulle part. S’il se fixe sur une terre, la sienne de surcroît, c’en est fini de notre exclusivité. Et puis, dire la vérité nous rabaisserait.  Avouer sa  peur que l’Etat Phare retrouve sa place, la première, c’est revendiquer notre suicide.

Herzl est né pour notre malheur. Il a persuadé  les Juifs qu’ils ne seraient eux-mêmes que chez eux. « En leur disant « si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve, il a réveillé des forces terribles et redoutables. Et, fait unique, exceptionnel et insolite : La génération la plus meurtrie de l’histoire juive a édifié l’Etat d’Israël !

Et puis, notre volonté de contrarier ce rêve a été signée du sceau de la médiocrité et de l’indigence, pour ne pas dire plus. Qui croit vraiment au droit des Palestiniens ? Prenez la balance de justice. Mettez sur un plateau Arafat, Abbas et Cie. Sur l’autre plateau, déposez seulement la Bible, pas un livre d’histoire post biblique, non, seulement la Bible. Arafat, Abbas et Cie rejoindront dans un nuage les grandes illusions mythologiques. Les « sachant » n’ignorent pas que la réalité palestinienne n’a de contenu que dans la conscience politique, pas dans la réalité historique La Palestine est l’apanage de l’ignorance et le combustible de la haine.

On ne pourra cacher longtemps encore, (on s’essouffle déjà) qu’il n’y a pas plus de Palestine que des poules nanties de molaires ou d’incisives. Heureusement que,  de Gaulle, personnification de l’authentique Occident, nous a sauvés  la mise, en décrétant que les Juifs avaient volé la terre arabe. On n’est pas dupes cependant. Il a préféré s’allier à un mythe plutôt que de composer avec l’Etat d’Israël. Il faut bien reconnaître que pour les Chrétiens,  la naissance d’Israël, c’est le dépôt de bilan  et l’aveu d’une faillite.

C’est vrai qu’on a peur. Parce que ces imbéciles de nazis en voulant anéantir les Juifs en ont fait des victimes éternelles à qui on ne pouvait plus parler de « foyer national », nos civils n’auraient pas suivi. Il fallait un Etat Juif, pour atténuer les souffrances de la Shoah. Et ce fut le vote de l’ONU…Et le commencement de la décadence !

On a surtout peur de payer la facture de tout ce qu’on leur a fait endurer. Il faut nous comprendre. Si D.ieu est avec eux, ce que nous craignons, nous sommes fichus. Ce qu’ils ont fait en soixante ans, en état de guerre, relève du…prodige ! Un de leurs présidents, Weizmann disait : En Israël, ne pas croire au miracle, c’est ne pas être réaliste. » Ce que nous comprenons aujourd’hui, c’est que rien ni personne n’empêchera le triomphe d’Israël !

De Pharaon à Cyrus, de Pompée à Capet, de Pétain à etc… une terre, a-t-elle été autant désirée pour tous et tant maudite pour les Juifs ? Pourquoi ?

Et, en vérité, ce qui nous affole le plus, c’est que nous étions habitués à voir les Juifs tendre la main. Cela nous réchauffait le cœur et nous rassurait. Aujourd’hui, ils ont troqué les guenilles pour des vêtements de gloire car ils répètent trop souvent les paroles d’ouvrages qu’on a eu la faiblesse de les laisser conserver : « Im ein any li, mi li ! » ce qui veut dire : « je ne compte que sur moi ! » Ils vont vers la gloire et nous vers …

Le gouvernail de l’Occident n’est plus en mains !