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Depuis quelques décennies on assiste à une modification radicale   de l’idéologie,   telle  qu’elle  était proposée par les mouvements de jeunesse d’inspiration sioniste  à la jeunesse vivant en dehors d’Israël. Les responsables de ces mouvements venus d’Israël, fondaient leur action sur une formation rigoureuse d’obédience pionnière,  dont la vie au kibboutz était l’aboutissement.

Aujourd’hui, cette formation, abandonnée depuis l’arrivée de la droite au pouvoir en Israël, a laissé le champ libre à un enseignement de type essentiellement religieux, dont les maîtres ne sont pas nécessairement formés, voire volontaires  pour « convertir » à l’idéal sioniste. Il s’en suit un « embourgeoisement »  ainsi qu’un risque majeur d’assimilation, pour les jeunes  de ces mouvements intégrés au paysage culturel des pays où ils vivent.

Ces mouvements de jeunesse rattachés aux grands partis politiques israéliens se distinguaient, cela va sans dire,  d’abord par un sionisme militant,  qu’accompagnait la variante  laïque ou religieuse.  Les plus représentatifs étaient le DROR, l’HACHOMER ATSAÏR, pour les laïques et le BNE AQUIVA pour ceux qui se réclamaient de l’observance religieuse. En se « convertissant, » progressivement à la mentalité de ces nouveaux  mouvements de jeunesse qui proclamaient leur attachement au Judaïsme,  sans pour autant militer pour un sionisme engagé, ces mouvements « abandonnaient la place » aux dispensateurs de l’enseignement religieux, supprimant, les  ingrédients fort appréciés d’une jeunesse saine :  la rivalité et de la concurrence !

La renonciation progressive  à l’idéal de vie communautaire du kibboutz,   qui a marqué l’arrivée de la droite au pouvoir en Israël,  n’aurait pas dû entraîner l’éloignement des mouvements de jeunesse sionistes. Ceux ci auraient du survivre à l’effacement de la gauche, parce que leur impact dépasse les notions droite/gauche.  Quant à la droite, elle ne s’est pas distinguée par une grande clairvoyance, en se félicitant de l’abandon d’une formation qui, bien que d’inspiration socialiste, avait cependant fait ses preuves. Ce combat stupide privait ainsi les jeunes Juifs d’une formation qui, entre autres,  aurait permis à certains d’entre eux, de ne pas tomber dans le piège de confondre colonialisme et idéal de vie pionnière.

Désormais, la connaissance de l’histoire et de l’idéologie sionistes sont  laissées à l’initiative individuelle.  Des carences rédhibitoires marquent obligatoirement  l’ignorance de ces valeurs politiques essentielles, et  la jeunesse  juive, n’ayant, pas d’autre choix, si elle veut se maintenir es qualité, que d’opter pour un engagement de type religieux, il était prévisible que,  l’absence de choix entraînerait,  parmi le cortège d’inévitables fatalités,  l’assimilation d’une partie non négligeable de cette jeunesse aux préoccupations exclusives de la société ambiante.                                                                        

A l’époque où opéraient les envoyés de l’Agence Juive, pédagogues émérites, et sionistes de qualité, tous les éléments du choix et de la décision étant réunis,  la jeunesse se trouvait  hissée à un niveau de responsabilité  tel que, se maintenir en France ou émigrer en Israël, devenait  la résultante d’une décision mûrie et non l’expression affective d’un engagement qui ne résisterait pas aux premières difficultés d’intégration en Israël.

L’abandon de cette formation sioniste amènera à ce mépris de l’identité qui établit qu’il n’est pas dans l’ordre des choses que de jeunes Juifs « étudient et commentent » l’héroïsme de Jean Moulin, en ignorant que Mordéhaï Anilewitz a pris à 18 ans la tête de l’insurrection armée  au ghetto de Varsovie…                                            

Le combat ultime qu’auront  à mener les Juifs de France, sera la lutte pour le maintien de leur  identité. Or, la partie ne pourra s’engager  avec des perspectives de victoire, tant que ceux-ci ignoreront l’histoire du Renouveau national juif. La défense des Juifs passe invariablement par les diverses facettes de la condition juive. La conscience  du sionisme demeure lettre patente  de la noblesse d’être Juif.

Une Réponse à “Les fatales conséquences de l’abandon de l’éducation sioniste et pionnière !”

  1. Asher Cohen dit :

    Vous soulevez ici des questions importantes, notamment la question collectivisme/individualisme.

    Je voudrais rappeller qu’en 1962, le choix de la France par la majorité des Juifs d’Algérie n’est pas un choix rationnel, résultat d’une décision longuement murie, (mais je ne développe pas ici).

    Je voudrais souligner qu’il y a plusieurs types de collectivisme.

    -le collectivisme Israëlien est celui d’un Peuple réel qui n’a pu se maintenir que, notamment, grâce à un fort nationalisme sur lequel, dès le début du Christianisme, insistait avec vigueur, Rabbi Akiba. C’est un collectivisme d’adhèsion, parfaitement consenti.

    -Mais il y a d’autres collectivismes, tels Russes ou Français.
    Les Russes ont pratiqué le Colonialisme sur les peuples de l’Ukraine, du Caucase, et de l’ Asie Centrale. Ils leurs ont imposé un collectivisme dont ils ne voulaient pas. Et, à l’effondrement de l’URSS, ces peuples n’ont pas hésité à se séparer des Russes.
    Les Français ont aussi essayé d’imposer, par la force, le collectivisme à des gens qui n’en voulaient pas. A partir de là, tout collectivisme a pris une connotation négative. Je suis convaincu que dans les années 60, la majorité des Juifs d’Algérie voyaient très négativement la vie collective en Israël, mais ils ne se séparaient pour autant de la France.

    De plus, la France assimilationiste n’allait pas favoriser la conscience du Sionisme. La responsabilité du développement de cette conscience échoît à Israël.

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