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Il est singulier d’observer que la grande « affaire » internationale du XIXème siècle Européen, de nature et de portée révolutionnaires,  fut celle qu’énonça Hertzl au premier congrès sioniste de Bâle en 1897 : « Im Tirtsou, lo agada » « Si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve ! »

En d’autres termes, le projet sioniste, c’est-à-dire, la Restauration de la Nation juive restera « la grande affaire » de la fin du XIXème siècle européen, qui tout en apportant une réponse à l’antisémitisme, bouleversera radicalement la nature du rapport entretenu jusque-là par les Nations et les Juifs dispersés, dont Balfour ébauchera les contours en  confirmant par sa fameuse déclaration  de 1917 que l’Angleterre ne s’opposait pas au projet sioniste.


Toutefois, des forces contraires opposées aux Juifs,  ayant compris que le sionisme était un des plus dangereux alliés des Juifs qui soit, parce que seul, détenteur du pouvoir de réveiller les consciences assoupies, se constituèrent.


Or, il est, tout à fait, extraordinaire de constater que, quelques années après le Premier Congrès sioniste,  qui restera la première initiative nationaliste juive, depuis l’époque romaine,  s’élaborait, s’édifiait, et se perfectionnait le plus universel et le plus destructeur projet d’anéantissement du peuple juif qui se concrétisa par l’arrivée au pouvoir en Allemagne d’Adolph Hitler !!!

C’est moins la survenue du nazisme qui pose question que le temps de sa naissance qui, précisément correspond au renforcement du sionisme politique, seule entité susceptible de se transformer en Etat Juif!  Si l’on voulait neutraliser le sionisme par des moyens radicaux, aurait-on agi différemment ?


De là à affirmer collusion ou complicité serait, peut être confondre pas accéléré avec démarche de géant. Tout de même, des faits précis interpellent. Comment comprendre que Meïn Kampf, qui se voulait « projet de gouvernement » et non manifestation de science-fiction, ne fut condamné par aucun Chef d’Etat, excepté Pie XII ?

Comment accepter qu’un projet politique, dont l’essentiel du dessein était la « solution finale » soit reconnu par la terre entière, dans le même temps où le peuple juif prenait conscience de la nécessité de se reconstituer en Nation ?


Comment faire taire l’interpellation lancée à Roosevelt, Churchill, Staline ou de Gaulle qui restèrent silencieux, tant vis-à-vis des intentions anti juives d’Hitler connues depuis 1925, que de la mise à exécution du projet de mise à mort des Juifs, dont le Chancelier du Reich ne dissimula pas l’importance de l’enjeu,  dès son arrivée au pouvoir en Janvier 1933.  Car, il faut le dire et le redire : l’essentiel de la doctrine nazie est la disparition des Juifs !

Un vaste consensus condamnant le nazisme s’imposait.Or, il y eut consensus mais autour d’un silence si singulier, que le monde concentrationnaire, apparaîtra comme le fruit pourri d’une indigne complicité.


Comment comprendre autrement qu’on ait osé renvoyer vers l’enfer, Hambourg, en l’occurrence, ce bateau, l’Exodus, chargé de civils,  rescapés de la tentative d’ élimination anti juive, la plus radicale de toute l’histoire ?


La naissance quasi simultanée du sionisme politique et du nazisme restera une des questions les plus lourdes de sens de l’histoire contemporaine.

Texte publié ce jour et mis en ligne par procédé technique programmé.

4 Réponses à “Pourquoi a-t-on laissé le nazisme répondre au sionisme ?”

  1. elyane dit :

    Très très lourde…et il faudra du temps pour en démonter tous les mécanismes…mais notre histoire est si lourde….

    LE HAIM ARNOLD!!

  2. luc nemeth dit :

    Bonjour.
    En ce qui concerne la naissance du sionisme, il n’y a pas de doute : ce fut bien un épisode d’actualité -antisémite-, à savoir le spectacle de la foule criant « à mort » lors de la dégradation de Dreyfus, qui constitua pour Herzl l’événement fondateur (et non des motivations religieuses etc., antérieures). En ce qui concerne en revanche le nazisme il ne faisait que s’inscrire, sur cette question, dans des courants existants : antisémitisme religieux (accusation de déicide), économique (assimilation du juif à l’argent), politique (thème du complot) ; sur le terrain concret les pogromes étaient déjà une réalité connue, et on ne pouvait concevoir le passage au stade de l’extermination de masse. Ce fut surtout par sa formulation « raciale » que l’antisémitisme nazi présenta un caractère de nouveauté mais sur ce point aussi force est de constater qu’il s’inscrivait dans une tradition existante, présente dès la deuxième moitié du dix-neuvième siècle dans toute une soi-disant anthropologie qui visait à faire du « facteur juif » un facteur de… dégénérescence.
    Les négationnistes brandissent parfois avec gourmandise les citations de ces « savants », d’autant que certains… étaient juifs ! C’est là un point auquel je me suis intéressé à travers mes recherches sur Lombroso. Loin de moi l’intention de chercher des circonstances atténuantes à ce pompeux-cornichon, et à ses divagations à base de brachycéphales et de dolichocéphales… Disons tout de même et à sa décharge que pour lui, comme pour d’autres de la même mouvance : l’affaire Dreyfus servit de signal d’alarme (là où les pogromes tzaristes n’avaient aucunement joué ce rôle). Car il comprit que l’antisémitisme n’est pas une opinion, mais une voie de faits. Et si après « l’Affaire » il continua d’écrire des sottises sur la question (d’autant qu’il entretenait avec ses origines un rapport proche de cette haine de soi souvent aujourd’hui brandie abusivement par les juifs-de-droite mais qui dans son cas, était bien réelle) il mit de l’eau dans son vin, allant jusqu’à faire précéder de l’affirmation « comme nous l’avons toujours affirmé » les propos par lesquels en fait… il revenait diamétralement, sur ce qu’il avait écrit autrefois…
    Bien cordialement

    • Non, l’affaire Dreyfus ne fut pas « l évènement fondateur du sionisme » Le mouvement sioniste précède l’affaire. Tout au plus, l’affaire hâta un processus devenu inéluctable.
      Quant à l’Allemagne, si l’existence de ligues anti juives est confirmée; la SOLUTION FINALE évoquée dans Meïn Kampf reste l’élément novateur dans un antisémitisme ambiant: L’anéantissement total du Peuple Juif ne fut l’ambition d’aucune formation, sauf celle d’Adolph Hitler!
      Cordial Chalom

      • luc dit :

        Cher Arnold, je suis en désaccord à peu près… total : jusqu’à l’affaire Dreyfus, Herzl était un juif à peu près aussi assimilé que l’on pouvait l’être ; et si vous voulez parler de ses précurseurs je crois pouvoir dire que s’il n’y avait eu qu’eux c’est jusqu’au mot… « sioniste », qui ne ferait pas partie du vocabulaire. Pour ma part je préfère utiliser à leur propos le mot qui fait une relative unanimité parmi les chercheurs (religieux ou non-religieux) qui se sont intéressés à eux et qui parlent ici de courants « pré-sionistes ».

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