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Frédéric NIETZCHE « Par delà le bien et le mal » Collection 10/18. Union Générale d’Editions- 1951 by Aubier-Editions Montaigne. P 77 et 78.

« Dans l’Ancien Testament Juif, le livre de la justice divine, on trouve des hommes, des choses et des paroles d’un si grand style que les textes sacrés des Grecs et des Hindous n’ont rien à mettre en regard.

On est saisi de crainte et de respect en présence de ces vestiges prodigieux de ce que l’homme a été jadis et c’est l’occasion de faire de tristes réflexions au sujet de l’antique Asie et de son petit promontoire avancé, l’Europe, qui s’obstine à croire qu’elle signifie, par comparaison, le « progrès de l’humanité. »


Sans doute, si l’on n’est soi-même qu’un frêle et docile animal domestique, ne connaissant que les besoins de l’animal domestique (comme nos gens cultivés d’aujourd’hui, y compris les Chrétiens éclairés,) on ne trouve dans ces ruines ni à s’émerveiller, ni surtout à s’affliger ; le goût pour l’Ancien Testament, est une pierre de touche de la grandeur ou de la médiocrité des âmes ; beaucoup trouveront plus à leur goût le Nouveau Testament, le Livre de la Grâce, (il y règne une odeur douceâtre et renfermée de bigots et de petites âmes)


Avoir relié ensemble sous une même couverture, l’Ancien Testament et le Nouveau, qui est le triomphe du goût rococo à tous égards, pour n’en faire qu’un seul et même Livre, la Bible,le Livre, par excellence, c’est peut-être la plus grande impudence et le pire pêché contre l’Esprit, dont l’Europe littéraire se soit rendue coupable » FIN DE CITATION.

COMMENTAIRE/EXPLICATION

Le grand philosophe Allemand commence son analyse par son « jeu » favori : jeter à terre les idées reçues et (re) considérer les évidences sous un regard nouveau.

Il est établi que le « Nouveau Testament » serait la suite de l’Ancien.

Nietzche, n’hésite pas à pulvériser cette chimère, pure convention,  témoignant de la volonté de se rattacher à l’illustre et indiscutable grandeur des personnages bibliques,  en affirmant d’emblée que « l’Europe s’obstine à croire qu’elle signifie, par comparaison le « progrès de l’humanité »

Et le philosophe d’aller plus loin dans l’audace,  en développant une thèse selon laquelle la référence au type d’homme évoluant dans l’Ancien Testament,  concerne une réalité absente du  Nouveau. L’homme de la Bible est grand et fort. L’homme du Nouveau Testament vit dans un monde « à l’odeur douceâtre et renfermée de bigots et de petites âmes » soutiendra Nietzche.

Ce texte révolutionnaire, à bien des égards, sape une des bases sur lesquelles l’Occident Chrétien s’était confortablement installé. Prenant la place d’Israël, il devenait porteur de la Promesse.

Pour Nietzche, loin d’avoir remplacé Israël, l’Occident en tentant de détrôner le peuple Juif, anéantissait, du même coup, la conception et l’idée de l’homme, telles que définies par la Bible. Il faisait naître ainsi un type d’homme qui n’avait pas seulement « accompli » la Loi d’Israël mais qui, de plus, ne présentait aucune similitude avec l’homme de la Bible.

Une Réponse à “« Faire croire que « L’Ancien et le Nouveau Testament ont la même idée de l’homme, est la pire faute contre l’Esprit » Frédéric NIETZCHE”

  1. Guila Iman dit :

    Monsieur, je vous admire et respecte ! je lis avec attention tous vos articles qui demontrent votre sagesse clairvoyance et Foi ! je vous souhaite de Boinnes Fetes de Pessah depuis Tel Aviv !

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