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La réponse  à cette question a directement été donnée il y a quelques jours par le Premier Ministre de l’Etat d’Israël,  ne se doutant,  probablement pas, que son propos, par voie de conséquence,  répondrait à l’interrogation séculaire, « Y a-t-il une mentalité, voire une  « psychologie juive particulière ? » Bibi Netanyaou, a donc affirmé :

« L’Etat d’Israël est le pays le plus menacé du monde ! » Définissant ainsi  la question fondamentale, particulière et originale que se pose tout Israélien à propos de n’importe quel Etat,  question qui ne se situe  pas  dans les détails d’une relation établie et stabilisée, mais dans l’approche vitale de l’enjeu qu’elle sous tend : « Est-ce que ce pays est ou peut devenir ami ? Est-ce que cet Etat veut, ou non,  notre disparition ?


Il n’est pas nécessaire, en effet, et, dans ces conditions, d’être disciple de Freud, Charcot, ou Lacan, pour conclure que, lorsque tous les habitants  d’un même pays en arrivent à des interrogations aussi ultimes, à des conclusions aussi déterminantes,  pour leur vie ou leur survie, il s’en suit, un état psychologique,  dont les données définissent en les différenciant  radicalement  des autres,  le type de relation au monde qu’entretiendront les habitants de ce pays.


Et, par extension historique inéluctable, on sera autorisé à affirmer, que la menace perpétuelle, reste une des données irréductibles de la condition juive, présente à chaque siècle. Puisque,  de la même manière,  que l’anti Judaïsme,  matrice de toutes les hostilités anti juives, donnera naissance à l’antisémitisme,  avant de se transformer en anti sionisme,  la vie sous menace constante, donnera à l’identité juive, la certitude de l’éphémère, obligera à l’accommodement du  provisoire.

Ce risque mortel de l’imminence du péril,  distillant la certitude de la proximité  du danger,   loin de susciter la passivité  que suggère l’insupportable sentiment du « temporaire » et du   « passager,  » fera naître une farouche réaction,  dont la « passion pour la vie » sera le fil conducteur qui expliquera bien des particularités de l’âme juive.



Naturellement, les bâtisseurs de l’Etat Juif et leurs descendants,  héritèrent de cette indomptable énergie qui,  les obligeant, sans cesse, à se surpasser, non par vanité,  mais par obligation vitale, les  conduira  souvent  à devenir invincibles, non par vocation mais par obligation.  Experts de la vie, quand bien même à prix très élevé, les Israéliens, restent donc, en la matière des orfèvres, témoins et acteurs hors normes !

Aussi, en confirmant la permanence de ce danger qui, du ghetto au mellah, de l’Inquisition à la Shoah, n’a jamais manqué de s’inscrire dans la destinée d’Israël, le Premier Ministre de l’Etat Juif, confirmait l’irrépressible continuité de l’histoire juive et unissait, de manière singulière, le rapprochement fraternel de toutes les manières et de toutes les formes d’être Juif !

6 Réponses à “Pourquoi les Israéliens sont hors normes ?”

  1. Pat Quartier dit :

    C’est tout simple, vrai et bien dit.
    Mais qui a dit que les hebreux sont un peuple a la nuque raide?

  2. Merci du compliment, mais faut-il être félicité, quand on trempe sa plume, dans une encre qui, je le reconnais n’est disponible que dans les « boutiques spécialisées », et qui s’appelle « l’évidence! » ?

  3. Hanna dit :

    Heureusement qu’on a la nuque raide!
    Merci pour cet article clair et simple

    • Merci pour votre avis relatif à la « forme ». Toutefois, et, en raison de l’importance du thème, connaître votre sentiment sur le fond eût été appréciable! Mais, peut-être, n’est-il pas trop tard?
      Bien cordial Chalom

  4. olivier dit :

    Don Arnold,
    Merci pour ce beau texte. L’histoire du peuple juif, de l’Israël antique et moderne, c’est aussi l’histoire de irréductible village gaulois cerné par Rome. On oublie que le père d’Astérix, Obélix et Cie , René Goscinny, était juif… et juif polonais… A ce propos, je viens d’apprendre le décès de Boruch Spiegel.

  5. Danilette dit :

    Cette évidence me donne à penser que finalement, la ligne de partage c’est sans doute cela pour les Juifs de diaspora, ceux qui vivent dans l’éphémère, prêts à plier bagage, gardent mieux l’héritage alors que ceux qui sont déjà installés dans la perennité ont tendance à s’assimiler et oublier leur racines (Juifs américains). En pensant à mes aieux, le fait que pour plusieurs branches familiales, ils ne soient pas restés plus de 2/3 générations installés dans le même pays, m’a toujours semblé incroyable. En Israël, les seuls Israéliens que je connais et qui ont affirmé dans une discussion que personne ne cherche à détruire Israël, que c’était une idée parano, étaient un couple vraiment gauchiste vivant comme n’importe quel couple non-juif dans « le grand village planétaire » (bon c’était il y a 8 ans, qui sait ils ont peut-être changé d’avis)
    C’est anecdotique et pas assez sur le fond, merci Don Arnold comme vous appelle l’amigo Olivier !
    Boruch Spiegel, zal, que sa mémoire soit une bénédiction à ceux qui la rappelle.

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