Extrait de : « Les causes inavouables de la haine des Juifs en chrétienté » par Arnold Lagémi. » A paraître prochainement.
L’identité Occidentale est inséparable de la « haine du Juif ! » Les circonstances qui la firent naître échappent au caractère religieux des faits circonscrits. Essentiellement « émotive » pour être transmissible, cette haine se dotera du formidable pouvoir d’adaptation à des cultures diverses, voire agnostiques. Elle trouve son origine dans la crucifixion de Jésus, traumatisme majeur et dévastateur de l’identité Occidentale. La constante historique par laquelle elle se manifeste, quels que soient les principes et les attendus de la culture dominante, est la démonstration de la permanence du mal antisémite! Cette profonde aversion reste donnée patrimoniale, transmissible par atavisme et changeante par nécessité. Elle peut revêtir selon les époques et les circonstances un caractère religieux ou laïque, celui-ci subtilement libéré de l’hypothèque théologique des origines.
Bien qu’il est établi que les Juifs ne sont pas « partie prenante » dans la mise à mort de Jésus et que les arguments en renfort de cette thèse sont nombreux, je n’en citerai toutefois qu’un seul : la crucifixion n’est pas un supplice Judéen mais une pratique romaine. Le Golgotha est un fait désignant exclusivement Rome ès qualité de puissance occupante. Il n’en demeure pas moins qu’on ne peut effacer les Juifs de toute implication dans la passion du Christ sans bousculer la volonté de cohérence théologique de la filiation nécessaire avec la Tradition d’Israël !
L’accusation de « peuple déicide » ayant constitué durant des siècles le principal argument de l’antisémitisme chrétien (ou antijudaïsme) il importe d’en cerner les contours essentiels et, notamment les résonances psychologiques désastreuses afin de bien comprendre que la « haine du Golgotha »dépassera le contexte qui l’a généré en s’inscrivant dans une blessure de la conscience affective, seule atteinte susceptible d’échapper au déterminisme historique.
Le Golgotha inaugure la légitimité (au regard de ses pourvoyeurs) des pulsions meurtrières manifestées envers les Juifs. C’est en ce sens que les répercussions psychologiques sont calamiteuses.
Rendre les Juifs acteurs de la crucifixion justifiera les voies de fait à leur encontre dans des cultures qui, même éloignées de la morale évangélique n’en restent pas moins attachées à leur patrimoine.
La « mise à mort » de Jésus n’est pas appréhendée par la Nouvelle Alliance (pour des raisons stratégiques et tactiques) sous le biais de la « conscience objective ou contemplative » mais essentiellement perçue sous l’angle critique de la réaction au ravage psychologique causé par la crucifixion et sa dévalorisation inhérente.
L’Evangile selon Mathieu désigne les Juifs en commanditaires de la mise à mort de Jésus. Et Vatican II n’hésite pas à proclamer que les Juifs sont innocents de ce crime. Cette innocence reconnue bien tardivement malmène cependant jusqu’à rendre incohérents les fondements même de l’Eglise dans sa relation avec Israël L’interprétation du chapitre 53 d’Isaïe évoque « le messager souffrant ». Cette notion va loin, très loin ! Elle sous tend la punition d’Israël : « Que son sang retombe sur nos têtes. »
L’accusation de peuple déicide oblige à intégrer des données vengeresses dans la transmission patrimoniale.
Dotée d’une capacité sans égal aux adaptations historiques, si tant est que cette réalité ait un précédent similaire, ce qui n’est pas sûr, cette résurgence puise sa vigueur renaissante dans le traumatisme apocalyptique qu’a été la mise à mort du « sauveur ». Elle impose d’être appréhendée sur les désastres individuels causées chez le Chrétien par « l’exécution de Dieu. » Délibérément ignorées par l’Eglise, pour des motifs évoqués plus avant, ses conséquences s’imposent cependant par le caractère permanent de leur renaissance.
Cette donnée reconnue sinon admise, imprègne la conscience d’un fardeau qui, prenant des allures novatrices donne illusion qu’il apparaît, de façon originale, alors qu’il se réduit, en vérité, à une renaissance incessante! Vouloir isoler toute forme d’antisémitisme de l’environnement patrimonial qui l’a suscité, c’est tenter d’accréditer l’erreur mensongère et diffamatoire selon laquelle le « mal judaïque » renaît nécessairement.
Le prétendre c’est occulter la spécificité atavique du mal qui n’a pu être éradiqué par toutes les mutations de société dont la Révolution Française. La « haine du Juif » atteint l’Occident dans ses fondements les plus intimes y retrouvant l’humiliation qu’a été l’adoration du sauveur dont l’image est altérée par la faute des Juifs. Reconnaître en Jésus le Rédempteur c’est accepter un Messie loqueteux sur lequel on peut frapper. Il était impératif de délivrer un argument libéré des contingences de la conjoncture, un motif intemporel en quelque sorte.
Il fallait atteindre « l’identification » à Jésus et celui-ci fait « homme » ouvre la possibilité quasi illimitée de la soumission aux aléas de la condition humaine. La messianité contestée est une donnée conjoncturelle qui soumet au débat contradictoire. La crucifixion est la foudre qui s’éloigne de « la dispute théologique » pour rejoindre l’émotion intemporelle. Elle touche la conscience d’une atteinte de nature émotive seule susceptible d’être offerte aux générations suivantes.
Dieu fait homme ! Le Chrétien, en s’identifiant au sauveur est appelé à partager l’idéal fait homme ! La « mort de Dieu » va permettre à l’homme de la Nouvelle Alliance d’offrir le Juif en sacrifice expiatoire, seul châtiment recevable à l’assassinat de dieu !
« Dieu frappé, battu, humilié transporte le Juif vers le gouffre de l’identité meurtrière. Et quand surgira l’humanité des positivistes, l’identification au sauveur sera remplacée par la compassion envers le « messie souffrant. . Dieu devient objet de pitié, là est le signe patent du « génie du Christianisme »
Cette compassion permettra la sauvegarde d’un atavisme identitaire qui saura s’adapter à tous les changements. L’anti judaïsme s’éteindra et deviendra antisémitisme ou antisionisme. En dépit de la présentation de la « mort du sauveur » comme consécutive aux pêchés de l’homme, celle-ci est d’abord l’aveu d’un malaise annonçant la vengeance inquisitoriale.
Il était nécessaire que les Juifs se rendissent coupables d’une faute gravissime telle « l’Assassinat de Dieu » et dépassant ainsi la limite du tolérable pour justifier d’un antisémitisme à outrance. Cette faute irrémissible occupe une place centrale dans les griefs séculaires contre le Judaïsme, bien plus que les données théologiques. L’essentiel du rapport judéo-chrétien a reposé des siècles durant sur les conséquences de l’exaltation Chrétienne de faire payer les Juiveries pour avoir osé !
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Non, « les Juifs » n’ont pas tué Jesus ! C’est, du moins, ce qu’affirment et pensent les chretiens qui aiment Israël et les Juifs. Jésus devait mourir Il est venu pour cela parmi Son Peuple et être le Sauveur de l’humanité. Sa mort n’est dûe qu’à une élite. Le peuple d’Israël est innocent et nous, les chrétiens évangéliques, nous prions pour vous que Dieu a choisi entre tous les peuples. Shalom. Soyez bénis