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Pour la France, la réponse est négative. En effet, l’article 16 de la Constitution autorise, en cas de « péril intérieur ou extérieur » le Président de la République, à dissoudre les Chambres et à concentrer entre ses seules mains, les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires, devenant ainsi un « tyran » ou un « dictateur » au pouvoir absolu. La suspension des prérogatives démocratiques permet ainsi des initiatives immédiates, sans avoir à en référer  au parlement et perdre ainsi un temps précieux qui, toute affaire cessante,  doit être exclusivement consacré à la défense de la Nation déclarée en danger.

Or, une telle disposition adoptée par un pays initiateur des libertés démocratiques est inconnu en Israël qui maintient les pouvoirs du parlement,  alors que pour la majorité des pays arabes, Autorité Palestinienne, comprise au premier rang, la guerre est toujours invoquée pour définir l’état des relations avec l’Etat d’Israël, né pourtant d’une décision des Nations Unies. Le bon sens interdit d’aller au-delà de ce constat, parce que, obliger Israël à négocier avec des pays qui nient son existence juridique et, ne pas contraindre ces pays à accomplir l’étape préalable de la reconnaissance, avant les pourparlers,   c’est déjà prendre le parti de ces Etats contre Israël. En démocratie, les organes d’où émane l’autorité sont multiples. En paix, ils sont des garanties contre l’arbitraire. En guerre, ils sont source de désordre, car de la même manière que les armées sont dirigées par un généralissime, les organes politiques doivent être menés par un chef suprême.

Ne pas envisager de renforcer l’exécutif dans ces conditions, c’est reconnaître la pérennité de l’état de belligérance israélo arabe. C’est avouer que l’état de conflit ayant pour vocation de prendre ses quartiers pour une durée indéterminée, il ne convient pas d’en appréhender le caractère temporaire et, par conséquent, de s’y adapter par des mesures provisoires de renforcement de l’autorité gouvernementale, seules susceptibles d’y mettre un terme.

Aussi, libertés et bénéfices divers émanant de la pratique de la démocratie devront-ils être regardés,  comme l’origine et la raison exclusives, empêchant Israël d’atteindre la paix. C’est lutter contre le sens commun que de ne pas vouloir admettre que le maintien de ces privilèges en période de conflit ou de guerre,   sont une gêne pour  le gouvernement   et  définissent implicitement l’état de guerre, comme normalisateur des relations israélo arabes et plus particulièrement israélo palestiniennes.

La désignation d’un homme, initialement désigné par référendum, pour une durée très courte : douze mois, par exemple, nanti de tous les pouvoirs et qui, sa mission accomplie, rendrait compte à la Knesset, de son « travail » et de ses résultats est une perspective, vers laquelle, les vrais amis de la paix et de la Démocratie ne pourront éviter de s’engager. Quand bien même cela ferait penser à Rome, qui oserait dire que tout ce qui vient du Mont Palatin est ennemi du progrès ! Sénèque fut aussi sage que Néron fut dément.

Churchill avait dit : « La démocratie ne vaut pas grand-chose mais je ne connais rien de mieux » Il oubliait seulement de préciser que lors de la dernière guerre,  quand il ordonna ce qui relèverait aujourd’hui de crimes contre l’humanité, il ne demanda pas l’avis du…Parlement !

La démocratie est en politique ce que le dessert est à la gastronomie !

Une Réponse à “GUERRE ET DEMOCRATIE SONT-ELLES COMPATIBLES ?”

  1. elyane dit :

    Juste pour vous dire que je suis en vacances…et que vous nous donner de sacrés devoirs…de réflexions…!!!

    Mais j’adhère complètement à votre dernière phrase…
    La démocratie…belle idée…mauvaise pioche parfois…
    Mais où va le monde????
    Le monde n’a rien appris…
    Bon….ON EN REPARLE???
    Amitiés,
    Elyane

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