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Un de mes petits enfants me voyant rédiger un article pour mon Blog, me questionna avec cette façon directe des enfants qui ne s’encombrent pas des formes :

« Tu crois que ça sert à quelque chose ? »

Je m’écartais de mon clavier et ne pus empêcher un souvenir délicieux de monter à ma mémoire.

Un de mes maîtres en écriture, Philippe Tesson m’avait confié, sous ses conseils élégants, adroits,  mais non, dépourvus de ferme autorité,  à l’époque où il dirigeait la rédaction du quotidien COMBAT et où j’ai eu l’honneur de noircir mes premières feuilles à l’usage des lecteurs,   qu’une des principales raisons qui poussaient à écrire, était, bien souvent, le besoin de compenser l’appréhension du dialogue.


On écrit parce qu’on n’est pas assuré de pouvoir dire, de pouvoir discourir. Les conditions de la conversation  exposent  à la réaction éventuelle et non prévisible de l’interlocuteur à un moment qui n’est pas souvent opportun à la perception de la cohérence. Souvent  interrompu, et parfois, désarçonné, le « parleur » préfèrera  la solitude, manifestant une certaine hauteur, quand elle n’est pas mépris, estimant, que son point de vue ne peut ni ne doit s’encombrer de la réception de l’avis de l’autre, dont il affirmera qu’il ne peut qu’alourdir l’échange en l’exposant à une probable digression.

Toujours dans cet entretien, l’ancien rédacteur en Chef de Combat insista beaucoup sur la « magie » de ce qui est imprimé, par rapport à ce qui n’est que dit. Il est vrai,  que lorsque j’ai vu mon nom imprimé suite à mon premier article sur « L’inauguration de la maison de la culture de Bourges par André Malraux » (et, détail délicieux, cette vision s’opérait  par-dessus le bras d’un voyageur dans le métro qui lisait son journal, et, par conséquent « s’entretenait avec moi! »)   une foule de détails confirmait, à mes yeux,  cette vérité, caduque désormais,  que ce qui est « écrit » détient un pouvoir de vérité et d’absolu que peut toujours tenter de lui ravir l’expression orale.

Pour ma part, je n’écris pas pour exalter ces vérités, procédé qui,  avec la maturité m’apparaît comme un caprice. Expliquer cela à un gamin de dix ans ne fut pas aisé. Peu m’importe, en effet,  d’être contredit. Si j’écris,  ce n’est pas,  parce que le fait d’interrompre et de contredire empêchent  d’exercer son droit à l’expression;  c’est surtout que seule l’écriture permet d’exposer une pensée dans le fil conducteur de sa cohérence. Voyez presque tous les débats télévisés. Foire d’empoigne oui, débat ???


Par ailleurs, aux époques troublées où la sécurité peut être compromise, où la vérité est sans cesse malmenée par la manipulation et le mensonge, écrire est préférable à parler. Peut-on sérieusement débattre du sionisme, c’est-à-dire du droit des juifs de vivre chez eux ? On débat sur des subtilités, pas sur des principes acquis par le labeur souvent, et le sacrifice parfois,  des pionniers de la Liberté.

2 Réponses à “Pourquoi j’écris !”

  1. yan dit :

    Shalom, vous écrivez pour être lu, les paroles s’envolent et il faut être présent et les entendre pour les percevoir, tandis que les écritures restent et elles peuvent êtres lues plusieurs heures ou jours après leur rédactions. Mettre ses pensées et émotions ou sentiments en écriture est un « art » que vous maîtrisez très bien de mon point de vue; il me plait de trouver le temps de venir pour lire vos écris. Ne doutez pas de vos talents. Cordialement. Yan.

  2. ELYANE dit :

    oui…..LES PAROLES S’ENVOLENT ET LES ECRITS RESTENT…ils deviennent des compagnons, que l’on consulte au gré de nos envies…
    c’est pour cela que les livres sont si précieux…un livre peut s’emmener partout…
    Alors…continuez à écrire…vos petits enfants, lorsqu’ils seront grands… pourront dire… »notre grand-père nous a laissé un bel héritage (jusqu’à 120 ans..)
    J’aime LIRE!!!!!

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