Arnold Lagémi

On est habitué, concernant la nature et le contenu de l’apport d’Israël au monde à limiter cette contribution à des valeurs spirituelles, constituées pour la majorité d’entre elles par les vertus, caractères et aptitudes, telles que définies par les prophètes. Ce sont surtout les antisémites qui prétendirent que les valeurs juives reposaient d’abord sur le matérialisme. L’une et l’autre conception prises dans leur exclusivité sont inexactes.

Il ne semble pas, que les rabbins aient insisté sur la valeur en soi, de l’environnement matériel. L’influence chrétienne n’est pas loin.

Or, cette dimension rejoint l’essentiel, parce qu’elle a pour vocation, précisément de faciliter l’accès aux préoccupations progressistes en détournant l’homme de l’obsessionnelle obligation de rechercher des moyens de subsistance.

Un monde rongé par la misère, appauvri par l’insuffisance en tout domaine et, néanmoins illuminé par l’enseignement des prophètes, n’est pas l’ambition juive. Ce « monde meilleur » n’est pas celui des Juifs, parce que faire réussir l’histoire, c’est faire la preuve d’abord qu’on peut en diminuer la souffrance…

Une telle dimension écarterait l’aspect scientifique et technologique. Or, si l’histoire des hommes n’est pas absurde, il serait incohérent d’imaginer un monde vivifié seulement par un apport spirituel sans que celui ne s’accompagnât de la maîtrise de la matière, garantissant ainsi un cadre de vie où, la diversité et l’importance des découvertes scientifiques et technologiques permettraient à l’homme qui émergerait de ce nouveau monde, de connaître des conditions matérielles d’existence que ses parents n’auraient pas imaginé.

Bill Gates a dit : « Israël est, de différentes façons et proportionnellement à sa population, le pays qui a le plus contribué à la révolution technologique. » (CYBERSION 21/032012)

Cette révolution est inséparable de la vocation humaniste du peuple juif, pour ne pas dire messianique, car on ne peut prétendre à enseigner la justice au monde dans une perspective qui, pour des raisons à préciser, refuserait d’assumer la connaissance des lois du monde.

La formidable poussée des avancées technologiques et scientifiques en Israël qui place ce pays de huit millions d’habitants, âgé de 60 ans, dans le peloton de tête des nations à fort potentiel scientifique, doit amener à reconsidérer les connaissances objectives, non plus sous l’angle du dualisme hérité de l’Occident mais par la lunette d’un regard virginisé par l’unité et apaisé par la convergence de tous les vecteurs d’enrichissement. Séparément chacun est un risque d’idolâtrie, ensemble, ils définissent la messianité juive.

Aussi « Mi Tsion tétsé Thora oudvar Hachem mirouchalaym », pourrait se lire :

D’Israël naîtra la connaissance du monde et de ses secrets. La maîtrise en permettra la neutralisation de diverses incuries, handicaps, maladies, morts précoces etc… et la parole de D.ieu qui donne un sens à ces connaissances viendra de Jérusalem, enclave sacrée du monde, où l’homme prend conscience de ses limites, mais en même temps de sa grandeur, c’est-à-dire, en fin de compte de sa…messianité !

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