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« Les antisémites ne peuvent pas pardonner aux Juifs d’avoir de l’esprit et de l’argent. Les antisémites, c’est un nom que se donnent les  déshérités.

« La volonté de puissance » tome II, p 194, N° 389. Traduit par Henri Albert. Paris, Mercure de France, 1903.

Commentaire

Nous avons déjà été confrontés à cette vérité,   selon laquelle il est souvent accordé aux « hommes et femmes d’envergure » cette grâce de pouvoir dire,  par un sens aigu  de la synthèse qui souvent signe leur génie,  en quelques mots, l’essentiel d’une vérité que d’autres penseurs  ne pourraient développer qu’après un pénible labeur, sans la certitude de parvenir à cette fulgurance du jugement, tel celui du grand philosophe Allemand.


Tout d’abord, en évoquant l’impossibilité de « pardonner » Nietzche, place le fait « d’avoir de l’esprit » et de « l’argent » au même niveau d’appréciation morale que la « faute. » Comme si, « l’esprit et l’argent », relevaient d’une dépravation relative seulement aux Juifs, en raison de leur esprit corrompu et pervers. On retrouve là, et de façon partielle,  l’aversion si particulière du Christianisme pour tout ce qui relève de la finance et de son lien supposé avec les Juifs que, dans le passé on condamnait sans réserve.  D’où le jugement sans concession  sur la difficulté, voire de l’impossibilité pour les riches d’accéder au Ciel.



La signification « d’esprit » on l’aura bien compris devra s’entendre par « intelligence ». Et, sans la deuxième phrase qui éblouira la première par le génie du philosophe, le sens et la portée de ce début de citation présenteraient une bien regrettable connotation raciale. D’emblée, l’antisémite, selon Nietzche, sait qu’il ne peut rivaliser avec  Israël, notamment par les qualités acquises (et non innées) ainsi que,  par les duretés de l’oppression et des exactions.


Transformer les vertus et qualités d’Israël en fautes, dispense,  l’antisémite du devoir de citer les Juifs  en référence,  mais le prive, surtout, de s’inspirer de l’exemple d’Israël. C’est donc là, au regard de Nietzche l’aveu du « déshérité » qui, implicitement reste  un auto-jugement   un auto dénigrement, un aveu d’inaptitude et d’incompétence.


Somme toute, dans cette optique nietzschéenne, l’antisémitisme loin d’être une évaluation négative des aptitudes et compétences des Juifs et d’Israël, serait plutôt la reconnaissance  de qualités, qui, au temps de Jésus se couvrirent de l’alibi de « peuple déicide » pour ne garder aujourd’hui que les reliquats de haine et de  jalousie dévastatrices.


En effet, ne pas être capable de se soustraire à la  jalousie, situe,  pour l’antisémite, le bénéfice de « l’avoir de l’autre » au niveau de l’inaccessible,  transformant le jaloux en « déshérité. »


L’antisémitisme est la voie royale permettant par le recours au mensonge et à l’alibi d’échapper à l’obligation de désigner Israël, tel qu’on sait qu’il est en vérité. Par son « esprit » il comprend et humanise. Par « l’argent » il est le vecteur du progrès social.


Et, pour dire les choses plus clairement.  Qui n’a pas senti l’essoufflement des causes et raisons supposées rationnelles prétendant expliquer les crimes du sionisme. Chaque jour  apporte son lot d’arguments puisés dans le panier de sorcières. Paraphrasant Nietzche, il n’est pas illégitime de dire :


Si les antisémites d’Occident n’ont pas pardonné aux Juifs « d’avoir de l’esprit et de l’argent » qu’ils se rappellent les tourments que leurs pères  imposèrent aux fils de Jacob et qui  expliquent  « leur esprit et leur argent » pour certains.  Le temps presse parce que, sans le pardon d’Israël,   l’Occident court vers un néant prévisible.


Il est grand temps pour le « fils prodigue » de demander le pardon et la bénédiction du père en acceptant enfin  « qu’Israël seul porte la Promesse. » Le Maître n’a-t-il pas prévenu :


« Le salut vient des Juifs ! » Evangile de St Jean 4  –  22.

2 Réponses à “« Les antisémites, c’est un nom que se donnent les déshérités. » Frédéric NIETZSCHE (1844 – 1900)”

  1. Je vous ai laissé un mot, mais pas de réponse sur ce sujet à première vue il ne vous convient pas ???
    ML

    • Cher Monsieur,
      Bien au contraire! Mais j’attendais pour vous répondre!
      Votre analyse est juste parce que vos arguments sont bons. Je ne retiendrai, pour l’heure que la relation qu’à votre tour vous établissez entre la « non reconnaissance d’Israël » et la haine éprouvée à son égard. On peut y voir là, le fiasco de l’ONU, dont c’était l’élémentaire obligation, !
      Recevez, de cette terre d’Israël, mon très cordial Chalom.

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