Arnold Lagémi

Après avoir tenté d’entraîner les Juifs sur la voie du renoncement à leur vocation, par une succession de philosophies diverses, voire de théologies, le monde occidental est en train, lentement mais sûrement, d’abandonner la place d’interlocuteur  privilégié qu’il entretenait avec les Juifs,  pour la laisser à un partenaire aussi lointain qu’inconnu,  et délesté de tout sentiment ou ressentiment à l’égard des Juifs : la Chine !

Le Président de l’Université de Pékin, très impressionné par Israël,  tant par les percées technologiques que par son économie dynamique, au regard des situations souvent désastreuses de certains pays Européens a créé un département d’études Israéliennes, spécialisé précisément dans la capacité de la nation juive à surmonter les difficultés économiques. Il en a confié la responsabilité au professeur Zaho Shu, lequel faisant suite à son voyage en Israël où il accompagnait le président de l’Université de Pékin, déclara :

« Les chinois sont très impressionnés par les résultats de  l’économie israélienne. Israël est pour nous un modèle ! »

Quand bien même, « l’économie » renvoie à une culture, une civilisation dont elle est une des manifestations et que,  l’observateur ne peut manquer d’évoquer l’intérêt pour « la chose juive » que  transpire cette attirance et reconnaissance pour l’économie Israélienne, il est singulier, original et très réconfortant de constater  que,  si le sionisme est persona non grata pour l’Europe, ceux qui, en Israël, le pratiquent au quotidien sont des « modèles » pour les Chinois !

Les places offertes aux étudiants sont toutes réservées et le département d’études israéliennes, de l’Université de Pékin, dont le programme comporte des cours d’hébreu ainsi que des séminaires sur le Judaïsme, a fait le plein d’étudiants intéressés.

Il est prévisible que cette perspective laisse entendre un renforcement plus que probable des liens israélo-chinois,  au moment où les nations Européennes dans leur grande majorité sont de moins en moins gênées  pour affirmer leur antipathie à « l’entité sioniste. »

L’Extrême Orient, longtemps méprisé par l’Europe et les Etats Unis,  n’est-il pas en train de s’apercevoir des raisons et des motifs pour lesquels les Juifs et Israël sont objets de dédain et de dépréciation ? La finesse asiatique n’a-t-elle pas dépassé l’antisémitisme primaire pour en arriver à la certitude que, tant de haine sous tend une jalousie viscérale ? Or, n’étant pas jaloux de moins bien nanti que soi, les Chinois, amorcèrent un parcours initiatique à la recherche de cet objet de haine patrimoniale qui, les conduisit tout naturellement vers le peuple chargé de la Promesse.

L’assurance « qu’Israël est un modèle » quand ailleurs, c’est un rival, voir un « voleur de terres » ou un « usurpateur » aux yeux bandés,   est le signe avant coureur de l’annonce simultanée des…promesses d’avenir pour certains  et de déclin pour les autres !

Marqueurs:La Chine