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par Arnold Lagémi

L’acuité du peuple juif, l’a souvent sorti de bien fâcheuses impasses. Gageons que cette fois encore, elle le préservera d’une périlleuse tentation : celle de s’identifier au président déchu, au motif qu’il est l’élu du peuple,  en dépit de l’élection du Président israélien  au suffrage universel indirect.

Pour répondre à la question posée, il est encore nécessaire d’évacuer ce que l’on sait sur la conception occidentale du Chef, toujours imprégnée de l’héritage monarchique, dont subsistent encore quelques reliquats. Le Droit de Grâce, par exemple, prérogative du droit régalien, est un des éléments accordant à tout Chef d’Etat, le bénéfice d’une bénédiction par quiconque s’en approche.

Durant l’exercice de son mandat, le Président, Français,  bénéficie d’une immunité garantie par la Constitution. (Article 68, de la Constitution de 1958.) Tout se passe comme si, durant l’exercice de la fonction présidentielle, le Premier des Français n’avait de compte à rendre qu’à sa conscience et à D.ieu, si tant est qu’il crût en Lui. Le Garant des lois resterait donc, au dessus de celles-ci.

Et ce, quand bien même, certaines dispositions pourraient permettre de le juger pour Haute Trahison. Il est établi que, dès sa désignation à la magistrature suprême, tout Chef, bénéficiant du Droit de Grâce, s’élève au dessus du commun, par l’usage d’un privilège, permettant de punir ou de pardonner sans avoir à justifier sa décision.

Cette approche quasi irrationnelle dans la République laïque du rôle et de la fonction du Chef de l’Etat doit être déposée au placard, si l’on veut cerner cette même réalité, pratiquée du côté israélien.

Nous observerons, tout d’abord, qu’il y a,  dans l’histoire d’Israël, une habitude de réserves parfois farouches, voire véhémentes à l’égard du Pouvoir, dont l’usage remonte aux injonctions prophétiques qui ne ménagèrent pas les Rois. Cette condamnation de tout abus de pouvoir, a tôt fait, d’empêcher  les similitudes entre les avancées Juives et Occidentales de l’exercice du pouvoir politique.

En Israël, le Président est garant d’une mission de représentation, pas d’identification. En France, c’est le contraire. Le Président s’exprimant, emploie souvent une formule inconcevable en Israël : « L’intérêt de la France, est de… » Ou bien « Je suis venu vous dire que la France… »

Dans ces conditions, la « salissure » de l’ex président Katsav n’atteint que son auteur et ne saurait, sous quelque manière que ce soit, s’appliquer au peuple victime de l’arbitraire.

En Occident, le Chef incarne la Nation. En Israël, il n’est que son envoyé ! Le peuple d’Israël n’est donc pas « sali » par le crime de Katsav

4 Réponses à “LE PEUPLE EST-IL « SALI » PAR LE CRIME DE KATSAV ?”

  1. Michael dit :

    Pourtant quand il y a hiloul hashem, c’est tout le peuple qui est touche justement et sali. Encore plus qand c’est le président meme si il n’a qu un rôle d’envoye, le hiloul hashem est la évident car l’état d’Israel se doit d’etre irréprochable puisque nous sommes « mamlehet cohanim vegoy kadosh », donc oui l’ex président Katsav nous sali tous au contraire et d’ailleurs « kol israel arevim ze baze ».

    • Arnold Lagémi dit :

      Boker tov Michael,
      La notion de « Président »est importée. Vous auriez raison s’il s’agissait d’un Roi. Et quand bien même… Le roi David a fauté. Et c’est lui, lui seul que le prophète Nathan a puni. Voyez maintenant l’autre côté, le revers. Voyez une justice qui n’hésite pas à mettre en accusation le Président de l’Etat. Même dans la faute, Israël donne des leçons.
      Excellente journée Michael et bien cordial Chalom
      Arnold

      • Michael dit :

        Oui, la Justice a fait son travail et nous avons montré que personne n’est au dessus de la loi, mais je trouve quand même qu’avoir une personne de ce rang qui se conduit de la sorte, laisse une tache. D’ailleurs si je suis le raisonnement que seul une personne qui représente la nation peut la salir, alors pourquoi lors du meurtre de Rabin Z »L, il me semble en tout cas, la nation entière s’est senti salie ?
        Ça montre bien que les actes, même d’un particulier, peuvent entachés une nation entière.
        Bonne journée à vous aussi.

  2. Arnold Lagémi dit :

    Cher Michael,
    Il est manifeste que la flétrissure de l’un rejaillit sur les autres. Mais ce que vous évoquez à propos de Rabin est totalement différent. Lors de cet assassinat, c’est la nation qui s’est identifiée à Rabin par un mouvement spontané. Il n’a jamais été question du contraire!
    Celui ci ne s’est jamais identifié à l’Etat d’Israël.
    Le Président de la République Française est autorisé à parler au nom de la France, parce qu’il est la France! Les décorations en France sont remises au nom du Président.
    Quant à la reine d’Angleterre, l’identification est totale et sans réserves.
    J’insiste sur les notions de « représentation » et « d’identification » et vous confirme que si la première n’implique pas forcément la seconde, cette dernière est inséparable de la première.
    Cordial Chalom

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