Quelque chose de nouveau apparaît dans le discours du Premier Ministre Israélien à l’ONU, c’est la dimension personnelle de l’intéressé. La gravité du ton, l’insistance de la paix avant la naissance de l’Etat Palestinien, le danger que constituerait cet Etat avant la signature d’un accord de Paix définitive, bref, aller à l’essentiel en insistant sur les références culturelles et bibliques classe cette allocution dans l’anthologie des moments historiques de l’Etat d’Israël et hissent leur auteur à l’éminente dignité d’homme d’Etat.
En effet, Benjamin Netanyahou a montré le danger que constituerait un Etat Palestinien à qui Israël accorderait la Judée Samarie sans assurance de paix réelle. La largeur restante serait de onze kilomètres. La défense d’Israël deviendrait impossible à assurer sans le préalable d’une paix authentique.
Mr Netanyahou a insisté sur le geste unilatéral qu’a été la restitution de Gaza à la suite duquel on pouvait espérer la paix. C’est une pluie de missiles et roquettes qui en ont été les réponses. Qui garantira qu’il n’en sera pas de même avec la Judée Samarie ?
Le Premier Ministre a longuement développé le droit du peuple juif à occuper cette terre dont il a été chassé. Ce droit n’étant pas, pour autant, une porte fermée aux Palestiniens. Le Premier Ministre n’a pas oublié de rappeler l’injure faite à son peuple, lorsqu’en 1975, l’ONU assimilait le sionisme au racisme. Puis il a insisté sur un fait significatif et évocateur : sur les 27 résolutions de l’ONU, 21 concernent la condamnation de la seule démocratie de la région.
Mr Netanyaou en a profité pour rappeler les tourments imposés à Guilat Chalitt à qui est refusé l’application des dispositions internationales concernant les détenus. Le premier Ministre Israélien a ensuite proposé au président Abbas de ne pas différer le début des négociations, mais de les commencer là, à New York, immédiatement et sans condition.
Un grand, un généreux discours, comme les prononcent les Grands du Peuple aux heures ultimes. Un de ces discours qui confirment la radicale transformation du politicien en homme d’Etat.