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« Les antisémites parlent des Juifs. Je préviens que je vais dire une énormité. Les antisémites ne connaissent point les Juifs. Ils en parlent mais ils ne les connaissent point. Ils en souffrent, évidemment beaucoup mais ils ne les connaissent point. Les antisémites riches connaissent peut être les Juifs riches. Les antisémites capitalistes connaissent peut être les Juifs capitalistes. Les antisémites d’affaires connaissent peut être les Juifs d’affaires. Pour la même raison je ne connais guère que des Juifs pauvres et des Juifs misérables. Il y en a. Il y en a tant que l’on n’en sait pas le nombre. J’en vois partout.

Il ne sera pas dit qu’un Chrétien n’aura pas porté témoignage pour eux…Il ne sera pas dit que je n’aurai pas témoigné pour eux. Depuis vingt ans je les ai éprouvés, nous nous sommées éprouvés mutuellement. Je les ai toujours trouvés solides au poste, autant que personne , affectueux, solides, d’une tendresse  propre, autant que personne, d’un attachement, d’un dévouement, d’une piété inébranlable, d’une fidélité à toute épreuve, d’une amitié réellement  mystique, d’un attachement, d’une fidélité inébranlable à la mystique de l’amitié. »

CHARLES PEGUY Notre jeunesse p 183 Paris Gallimard 1933                                                                                                                                

Ce texte court porte témoignage sur deux éléments. L’un concerne le niveau socio-économique, des Juifs et   la description sociale des Juifs à la fin du XIXème siècle en France. L’autre, plus personnel confirme la « qualité » des Juifs que Péguy connut. Pour l’aspect social, Charles Péguy confirme qu’il y avait beaucoup de Juifs pauvres dans une époque où on les croyait… banquiers.

Quant aux qualités, aux vertus des Juifs que Charles Péguy rencontra, il suffira de relire juste… au-dessus.

Arnold Lagémi

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