Ministre des Finances (Intendant Général) du roi Louis XVI, auteur de très importantes réformes économiques et fiscales.
« Etrange tableau que celui de l’univers avant le Christianisme ! Toutes les nations plongées dans les superstitions les plus extravagantes ; les ouvrages de l’art, les plus vils animaux, les passions même et les vices déifiés ; les plus affreuses dissolutions des mœurs autorisées par l’exemple des dieux et souvent même par les lois civiles.
Quelques philosophes en petit nombre n’avaient appris de leur raison qu’à mépriser le peuple et non à l’éclairer. Indifférents sur les erreurs grossières de la multitude, égarés eux-mêmes par les leurs qui n’avaient que le frivole avantage de la subtilité ; leurs travaux s’étaient bornés à partager le monde entier entre l’idolâtrie et l’irréligion.
Au milieu de la contagion universelle, les seuls Juifs s’étaient conservés purs. Ils avaient traversé l’étendue des siècles environnés de toutes parts de l’impiété et de la superstition qui couvraient la terre et dont les progrès s’étaient arrêtés autour d’eux. »
Discours en Sorbonne, œuvres, tome II P 587. Paris Guillaumin 1844.
Ministre du roi Louis XVI qui était sur le point de rendre effectif un projet de refonte du statut des Juifs de France, mais qui en fut empêché par le déroulement précipité des diverses étapes de la Révolution, Turgot, grand Commis de l’Etat, insiste dans ce texte sur l’originalité de la civilisation hébraïque qui, au milieu de l’impiété et de l’insécurité a su maintenir le cap d’un monothéisme exigeant.
Nous observerons que le monothéisme ne s’est révélé à l’homme que, lorsqu’Abraham, dans la solitude de sa conscience, fut le premier à affirmer qu’il ne savait pas où était le « bon chemin » mais qu’il connaissait les impasses et les voies sans issue. Commença alors pour lui le voyage initiatique. Abraham fit le premier pas et le C.iel le rattrapa après !
Arnold Lagémi