Plus que l’étude de nombreux ouvrages ou l’aveu tardif et gratuit de fraternité, l’affaire de l’EXODUS, à elle seule, récapitule la « substantifique moelle » de la nature meurtrière de la relation Occident/Israël. Et qu’on ne vienne pas opposer aux faits, les fantasmes de la névrose obsessionnelle, on y rajouterait ce qui y manquait assurément pour compléter déchéance et disqualification : le ridicule grossier et la bouffonnerie outrancière !
Avant d’observer éventuellement les faits expliquant le refus anglais de laisser débarquer en « Palestine » les rescapés des camps de la mort, disons, sans ménagement, que, par avance, nous entendons refuser d’entendre l’Angleterre ergoter sur la validité de ses motifs.
Pourquoi ?
Parce qu’aucun argument ne tient au regard des tourments endurés par les Juifs de 1938 à 1944.
Parce que le débarquement des survivants sur la terre du futur « Etat d’Israël » dont la prochaine édification était dans l’intention des Nations, ne faisait qu’anticiper une échéance inéluctable.
Parce que, refuser à ces rescapés de l’enfer, de mettre un terme à leurs souffrances, c’est apporter un soutien indirect à la « solution finale. »
Parce que renvoyer ces « morts vivants » sur les lieux de leur supplice, c’est refuser d’entrevoir l’humiliation de l’initiative indigne !
En effet, expédier les victimes de la bestialité nazie à …Hambourg, c’est « redonner » vie de façon diabolique et inhumaine aux atrocités que ces malheureux voyaient s’éloigner au fur et à mesure que se rapprochaient des camps, soldats Américains ou Russes.
Parce que, « matraquer » « refouler avec des lances à incendie » sous l’uniforme de sa Gracieuse Majesté, celles et ceux qui, il y a peu, subirent les « voies de fait » des SS, c’est le signe d’une haine tenace à durée indéterminée envers les Juifs. C’est la négation de l’enseignement de l’horreur qu’aurait pu dispenser le monde concentrationnaire.
Après pareille évocation, qu’attendre des Nations, qu’espérer de l’ONU ? Ce n’est pas manifester les syndromes de la névrose obsessionnelle que de lire l’histoire, telle que les Nations l’écrivent. Or, dans cette histoire, très peu de place pour Israël !
Si on n’a pas su en trouver pour les rescapés de l’enfer, si le seul endroit débusqué, c’était de retourner en Allemagne, alors,
Regardons bien ces lettres de feu prendre leur place parmi les illustres pierres du Kotel, comme l’antidote perpétuel à notre faiblesse, et, inscrire sur ce Mur, blason de notre âme, et gardien de nous-mêmes, cette vérité qui, devenue celle de tout Israël aura valeur de dévoilement pour le monde : IM EIN ANY LI, MI LI ? (si je ne suis pas pour moi, qui le sera ?)
Dans l’illusion de l’alliance avec les Nations, Israël se fourvoie. Dans la rigueur de la solitude, Israël se révèle ! « Il ne dort ni ne sommeille le G.ardien d’Israël » Psaume 121.
NB : Pour le détail de l’affaire, voir Wikipédia : Exodus 1947