Petite histoire déraisonnable de Roch Hachana
Le salaire du pardon c’est la fierté d’être homme, pas l’orgueil ou la vanité, non la fierté d’être assis sur une chaise faîte de nos mains.
Il faut être grand pour effacer ! Il faut être « immense » pour voir l’auteur de malfaisance, sans vouloir « l’effacer » lui ! Il faut être un géant pour ne vouloir voir en chaque fautif qu’un humain dont les pieds se sont emmêlés et qui a chuté.
Le salaire du pardon, c’est s’appeler Israël, car seul Israël a vaincu D.ieu
Les Egyptiens, les Grecs, les Romains, connaissaient le regret, cette forme d’emprisonnement dans la faute ! Seul Israël a compris que loin d’être l’amour, le secret en qui résident la force et le courage d’être homme, c’est le Pardon.
Le salaire du pardon c’est vivre libre !
A la recherche de cette libération, je me suis enfui et j’ai marché, marché…Est-ce encore loin la Place du Pardon, demandais je à qui croisait ma route !
Le beau jeune homme que j’interpelai me répondit d’une voix si humaine, que je ne l’entendis pas qu’avec mes oreilles…mais avec tout ce qui me restait d’humain. Je ne pensais pas être si riche ! Il avait une démarche étrange qui, j’en ignore la raison me fit penser à Elie le prophète qui ne devait pas marcher autrement.
« Il faut marcher encore marcher et toujours marcher. Aller au bout, tout au bout !
Il hésita puis continua :
Après, ce n’est que simple formalité. Mais parvenir au bout, au bout de sa route, c’est comme mourir ; On est rassasié de tout. . Quand les détours ne sont plus nécessaires, quand la route est droite ! On est déjà en sursis, pas de pardon puisque pas de fautes. Seul celui qui peut fauter a besoin du pardon ; les autres… »
Et le beau jeune homme disparut, une odeur lourde, prenante, restait de sa présence. Je levais les yeux…
Alors je fais crédit à ma limite, je ne prendrai que les chemins de traverse mais je ne veux pas l’atteindre cette route qui serait la mienne, parce que je veux me battre, régler mes comptes, pardon, je veux vivre Oui, car pardonner est un art aussi subtil qu’être pardonné.
Sur les pas du jeune et beau jeune homme, il y avait, posé à même la terre, un petit livre en lambeaux, sur la première page duquel était écrit d’une main hésitante de vieillard : « Il est à toi qui l’a trouvé en premier. Ouvre le, médite le, bois le, mais avant… Roch Hachana…. »
Je me laissais tomber contre le mur, j’ouvris le livre encore tout plein de l’odeur du jeune homme. Je levai les yeux comme pour prendre de la force et je lus :
Accorder le pardon, c’est d’abord seulement, et surtout, comprendre que donner est préférable à recevoir, Pardonner, c’est devenir le temps de Roch Hachana un aristocrate, parce que l’élite ne demande rien mais accorde tout ! L’élite, c’est la grâce. Pardonner, c’est appartenir à une lignée, à un peuple capable d’élever l’ignorance en une circonstance atténuante, (Il faut savoir faire semblant de ne pas comprendre, afin d’éviter à l’autre de devoir faire des astuces pour recevoir.)
Pardonner c’est ne plus vouloir regarder l’humiliation dans les yeux de l’autre.
Pardonner c’est faire de l’oubli une vertu
Pardonner c’est être capable de se courber pour comprendre la misère de l’autre en empruntant sa place, même contre son gré.
Pardonner c’est croire que l’homme est plus grand que sa faute
Pardonner, ce n’est pas savoir dire oui, parce qu’accepter c’est faire du compromis la règle
Pardonner c’est d’abord s’opposer à devenir le hochet de la haine
Pardonner c’est donc être Juif !
Parce que le Juif n’a pas le droit de posséder, lui qu’on a accusé de prendre
Parce que le Juif n’a pas besoin de tendre l’autre joue pour savoir
Que pardonner est bien plus qu’aimer
Parce que le Juif sait qu’il y a des amours qui tuent
Le Juif préfère le pardon qui apaise
Parce qu’en pardonnant le Juif donne quitus
Et confirme que lever la dette est plus grand que la maintenir.
Effaçons et effaçons encore et nous serons inscrits sur le livre de vie, c’est-à-dire sur la page du moratoire qui transformant débit en crédit, nous donnera cette force, cette richesse de l’âme, capable de faire revenir l’instant d’avant. Retourner à cet instant magique, parce que, de nature intra utérine, où l’homme d’avant la faute retrouve celui d’après la faute…
Retrouver le fautif, le falsificateur, le menteur, l’envieux, peu importe le crime, mais gardez l’homme, ne l’abandonnez jamais parce qu’il a fauté, ne tirez pas le rideau sur l’homme méchant, au contraire, levez le rideau, asseyez le à la meilleure place et hurlez lui à l’oreille, « Chana tova », plus fort. Pas un cri, hurlez vous dis je, « Chana Tova »
Sûr, aujourd’hui un homme est né, grâce à vous !
Accorder le pardon…?? jamais je ne pourrrais pardonner la barbarie nazie, la barbarie sous toutes ses formes, sous tout les cieux…
Pardonnez à ceux qui vous ont offensés » ?
Je n’ai pas assez de sagesse, ni assez de volonté…pour accorder mon pardon.. »peu importe le crime… » NON, je ne suis pas d’accord, accorder le pardon…mais pas à n’importe quel prix!!
Jamais je ne pardonnerais pour les 6 Millions de juifs assassinés, de la plus terrible barbarie.
Plus facile à dire….le pardon??? JE TIRE LE RIDEAU SUR TOUS LES ASSASSINS, LES ANTISEMITES, etc….. je tire et je n’en n’éprouve aucune honte, JAMAIS, le pardon pour ces pourris!
Désolée, Arnold, la sagesse me sera refusée, mais…LE HAIM DE TOUT COEUR!!!!!!!
Ma chère Elyane,
Vous attirez mon attention sur un « oubli » de taille. J’évoquais le pardon de l’un pour l’autre!
Il y a des fautes, des crimes qui échappent au pardon de l’homme, lequel n’a pas le pouvoir du pardon pour des crimes de cette nature et de cette ampleur. Je dirais plutôt « guerre à Amalek de génération en génération » Malédiction sur Amalek jusqu’à la fin de l’histoire. Oui guerre et malédiction parce que la Shoah a fait sortir leurs auteurs de la condition humaine. Le pardon est pour les hommes, pas pour les bêtes féroces »
Pardonnez cet oubli grossier que je rectifierai.
En attendant Chana tovissima pour vous Elyane, et ceux que vous aimez!
Vous etes pardonné de tout coeur…pour ce petit oubli!!!
Chana Tovissima!!!pour vous aussi et ceux que vous aimez!