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Au regard de la Tradition Juive, la nuit du 4 Août 1789 au cours de laquelle les privilèges furent abolis en France,  apparaît comme une incongruité, voire une triviale obscénité de corriger une carence qui n’aurait pas du voir le jour dans une société se réclamant de la Bible, quand bien même perçue comme un héritage…

Qu’il ait fallu, en effet,  attendre le XVIIIème siècle, pour comprendre que la transmission héréditaire des fonctions, distinctions et prérogatives diverses,  était inacceptable au regard du droit et de la morale,    traduit une des naïvetés  les plus significatives  de la pensée Occidentale.

Certes, on m’opposera les « avantages et privilèges » consentis aux Cohanim et Léviim, prêtres consacrés au culte sacrificiel au temple de Jérusalem. Il faut donc préciser que  la transmission par filiation ne concerne que la  « possibilité » offerte de poursuivre,  mais  dont le récipiendaire peut refuser le bénéfice.

Une attitude sacrilège ou blasphématoire annulerait, par exemple,  les bénéfices liés à la fonction. Rien de comparable avec la « Vénalité des Offices » ou la transmission héréditaire des quartiers de noblesse dans la France ou l’Europe monarchique.

Comprenons bien ! Etre Juif n’est ni une garantie, ni une chance, ni un privilège, encore moins une supériorité quelconque. Il y a, par contre, risque majeur à ce « qu’être Juif, devienne une vanité ! » précisément parce qu’on aura confondu  morale et hérédité. Etre Juif est d’abord un « état » pouvant se transformer en mérite, mais exposer aussi à la déchéance du démérite par la disqualification.


D’abord si ma mère est juive,  et si je suis à la hauteur du projet, je conserverai le droit au dépassement.  Mériter, veut dire d’abord « accepter » Et, ensuite, « se comporter en fonction de cette acceptation. » Si tel n’est pas le cas,  aucune garantie ne  mettra à l’abri de la dissolution de l’identité.

Parmi les règles de procédure visant à la conversion, il y a une disposition qui va dans le sens ou « être Juif » est étroitement lié au mérite de le devenir. C’est lorsque les candidats se voient  questionnés sur l’abandon des leurs que sera, d’une certaine façon  leur nouvelle identité. Plus que l’abandon, le questionnement vise à vérifier si les « nouveaux venus » sont conscients qu’en devenant Juifs, c’est le destin d’Israël qu’ils acceptent. Et celui-ci n’est pas toujours vu avec bienveillance !

Aller consulter un rabbin à Varsovie en 1942 en vue d’une conversion au Judaïsme, est le signe d’une adhésion qui place le « mérite » loin, très loin devant toute  autre considération.

Article mis en ligne chabbat par minuterie programmée à cet effet.

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