La plupart des théories pratiquant le isme à la fin se sont illustrées, pour les Juifs, dans un bain de sang, christianisme, nazisme, communisme, fascisme, etc. Basculons l’accusation dans le camp adverse en espérant que les anti Juifs, antisionistes et Cie aient le courage de lire jusqu’au bout :
Antiquité gréco-romaine : Où, quand, comment et qui d’Israël a commis un seul crime de sang envers un non juif, parce qu’il était non-Juif ? (L’arrestation de Jésus, jugé et condamné par Rome est une affaire intérieure juive…)
Moyen âge : Même question…
Renaissance : Même question…
Temps modernes : XVIIIème siècle : Même question…
XIXème siècle : Même question…
Dans les annales judiciaires françaises, où sont les Juifs comploteurs contre la Monarchie, le Consulat, le Directoire, l’Empire ou la République ?
Sans même évoquer la culpabilité pour quelque crime, fruit de l’imaginaire antisémite, quels sont les noms des Juifs inquiétés pour des motifs menaçant la paix intérieure ou extérieure, qui pourraient expliquer la haine anti-juive ?
Le statut des Juifs de Pétain, publié en 1940, précisait par le détail les rétorsions, les sanctions, les punitions, et les tourments imposés aux Juifs. Pour quels crimes ? Les griefs sont inexistants, la raison est donc ailleurs.
Vous pouvez chercher et chercher encore. Vous trouverez d’abord Meïn Kampf, que seul Pie XII a condamné. Vous y dénicherez parmi les vomissures antisémites, la « France Juive » du sinistre Drumont, pamphlet plus facile à rédiger que réquisitoire à construire. Des livres trouvés parmi les immondices de consciences polluées, prompts à l’insulte, diligents et empressés à inoculer le poison, mais sachant se taire, dès qu’on entre dans le domaine de la preuve. Le « Protocole des Sages de Sion » ou les torchons révisionnistes de Garaudy, publiés avec l’aval de l’abbé Pierre sont du même acabit.
Insultes : sans limite, diffamation, sans frontière, humiliation, sans modération ! Mais de preuve, nenni ! C’est l’âme juive qu’il faut atteindre. La preuve est inutile, elle démontre, explique et fait perdre la bataille. Tandis que tous ces coups se dispensent du rationnel, parce qu’ils peuvent faire douter le Juif ! Il faut donc frapper et frapper encore !
Toute cette pourriture, outre l’insulte et l’offense, sur quelle accusation s’étaye-t-elle ? La culture transpire le rejet Juif. Même la langue française n’a pas encore banni certaines définitions qui vont dans le sens : « Antisémitisme, valeur patrimoniale ! » Savez-vous, par quel terme, on désigne l’ouverture, dans le centre d’une porte permettant de savoir qui se trouve derrière : un Judas !
Nous sommes retournés à l’invective qui couvre le plaidoyer. Prêts à sacrifier un pays, un Etat, rebelle certes, mais seul porteur de la Promesse.
Revenons, le temps d’un flash, sur la pluie de missiles et autres engins de mort qui, au moment où ces lignes sont écrites pleuvent sur le Sud d’Israël ; faisons un détour par le statut des Juifs publié en 1940 sous la plume de Pétain et faisons un pas vers les enfants, qui sont capables parfois d’aller à l’essentiel, bien plus vite que l’adulte. Après que j’eus évoqué devant un groupe de jeunes, Vichy et Sdérot, sans bien me rendre compte, que j’entrais chez Satan, sans même frapper à sa porte, une jeune fille, le regard triste sur un visage bouillonnant de colère lança : « Mais pourquoi ? »
Cette question, nous la jetons à la mer, nous la lançons dans le ciel, nous l’écrivons dans nos livres, dans nos journaux, nous la murmurons dans nos prières. Mais sa réponse nous sera cachée, tant que nous n’aurons pas, chacun et chacune, la fierté audacieuse, de demander au monde les raisons de sa haine sans motif. Etant entendu que Vatican II, en dépit de son impact, n’a pas convaincu encore de l’innocence du peuple déicide…
Lisons entre les lignes des discours. Les mensonges n’ont, somme toute, guère évolué depuis le moyen-âge. Alors, ils commencent à lasser les plus exigeants qui finissent par susurrer quelques bribes de réponse, qui satisfont probablement la vérité mais nous glacent d’un effroi bien singulier, de la tête aux pieds :
Nous vous haïssons, parce que vous êtes Juifs, tout simplement !