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DEUXIÈME CITATION COMMENTÉE D’ELIE FAURE                                                                                                                                                                                                                                      

Il est pour le moins agréable et sympathique d’entendre,  en ces temps d’obscurité,   où l’antisémitisme revient non à grands pas, mais à  sauts de géant,   déguisé sous l’hypocrite vêtement de l’opposition au sionisme, le point de vue d’Elie Faure, déjà cité dans ces colonnes.


A l’époque où le sionisme était déjà une trahison envers la terre d’accueil, ce grand historien de l’art n’hésite pas, dans une approche visionnaire du monde qui l’entoure, à dépasser les pièges de la fidélité à une seule patrie pour reconnaître les mérites du sionisme, patrie spirituelle  incontournable du peuple juif.

Certains antisémites de notre temps, anti juifs de vocation et antisionistes par opportunité devraient méditer ce texte noble et généreux  où déjà en 1932, celles et ceux qui savaient comprendre le présent et déchiffrer l’avenir avaient très vite identifié le sionisme comme une donnée historique,  génératrice de Salut pour Israël et d’exemplarité pour le reste du monde.

La fin du passage cité interpelle pour plus d’une raison. Elie Faure, en effet, personnifie, comme dans la tradition kabbalistique, la terre. Quant à l’énergie humaine, Elie Faure lui reconnaît le redoutable pouvoir « d’obtenir » si elle veut vraiment et de laisser sous-entendre que le droit de posséder est lié au mérite de l’homme, caractéristique essentielle  du récit biblique, relatif aux droits exercés par l’homme


Qu’Elie Faure, éloigné de la Tradition d’Israël puisse avoir une intuition quasi prophétique à ce point, témoigne de l’implication morale de toute son œuvre.

Elie Faure, Mon périple p 174 – Paris, Ed  Malfère – 1932.

ELIE  FAURE:

« Je ne pense pas que le peuple juif ait jamais donné au monde, même aux jours les plus sombres d’une histoire qui en compte plus qu’aucune autre, un tel exemple de cette éternelle énergie à entreprendre, à persévérer, à vaincre,  de cette volonté frénétique et fanatique de traverser comme un boulet de fonte les ruines qui obstruent sa route, les édifices qui croulent sur sa tête, les cendres et le sang où il doit patauger – déclins des civilisations, des religions, des cultures, des histoires, de toutes les vanités. »


« L’homme de bonne volonté crée ici, en dix ans, des villes de toute pièce, construit des caves, des citernes, des usines, des bibliothèques, des écoles, électrifie les campagnes. Il a fait jaillir l’eau du rocher, fleurir le désert de manne, tué l’ennui, secoué l’inertie, galvanisé les nomades d’alentour qui commencent, eux aussi, à labourer et à construire. »


« Les pleurs ne devraient plus mouiller le formidable mur du temple et les mélopées murmurantes qui soudain, s’enflent en un choeur de lamentations psalmodiées devraient prendre l’accent d’un cantique d’actions de grâces. Le Peuple Elu montre, une fois de plus, aux pauvres hommes écartelés entre les paradis abstraits et les appétits vulgaires, que l’énergie spirituelle ne livre la Terre Promise que si d’abord elle consent à en faire pousser le pain qui les nourrit et le vin qui les désaltère. »

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