Arnold Lagémi

Voici des mois et des mois qu’attendant une réponse du Cardinal Archevêque de Strasbourg, je me rends  à l’évidence : Pas plus Monseigneur,  que Mr le Chancelier de la Cathédrale ne répondront  à ma requête.

Celle-ci, je le rappelle dénonçait la « statue infâme » de la Cathédrale de Strasbourg, représentant « la synagogue aveugle » sous les traits d’une jeune fille portant un bandeau sur les yeux er, se tenant aux côtés d’une jeune fille tenant une lance, l’ai martial et conquérant figurant « l’Eglise triomphante. »

Je ne demandais pas la destruction, la démolition, voire le déplacement de cette statue qui reste offense,  d’abord pour l’Eglise, Jean Paul II, Jean XXIII et Vatican II !

Je souhaitais seulement, de concert avec Mr l’Abbé Arbez, responsable des amitiés judéo chrétiennes de Suisse, qu’un panneau explicatif  justifiât la présence contradictoire de cette statue,  au regard des nouvelles orientations de l’Eglise.

La demande d’un Juif ne justifie pas de réponse de l’Archevêque de Strasbourg. Dont Acte !

Et, quand bien même, l’Eglise m’aurait opposé un refus injustifié, j’eus préféré la négation d’une réponse,  au silence du mépris, ne serait-ce,  qu’en raison de la solitude qui fut mienne quand je fus seul, en Israël,  pour défendre la mémoire outragée de Pie XII, attitude qui fut saluée par l’Osservatore Vaticano. Et  qu’en dépit du mépris de l’Archevêque de Strasbourg, je renouvellerais si nécessaire.

Comment ne pas penser à Dostoïevski qui évoqua par la « Parabole du Grand Inquisiteur » l’absence de toute ressemblance de l’Eglise d’aujourd’hui avec celle qui naquit, il y a presque deux mille ans en Judée, pays des Juifs !

Ce silence confirme néanmoins que plus « grand monde » au sein de l’Eglise romaine ne concède à  Vatican II ou Nostra Aetate de crédibilité quant au rapprochement avec « les frères aînés. »