Flux pour
Articles
Commentaires

Insidieusement, la pédagogie juive a perdu un de ses murs porteurs, un des fondements qui renforçaient  la capacité à faire face aux épreuves : «l’esprit haloutsique »  ou « mentalité des pionniers ! »


Comment en est-on arrivé à se priver d’un soutien logistique incomparable? La Communauté des Juifs de France avait,  dès la Libération « laissé faire » l’Agence Juive quant à la réorganisation des mouvements de jeunesse juive dont les anciennes  structures avaient volé en éclats,  suite à la tempête meurtrière de la Shoah. Il en fut de même pour la jeunesse juive d’Algérie,  placée sous la houlette du sionisme pionnier et militant.


Qu’ils soient religieux avec le « Bné Akiva, socialistes avec le Dror ou communistes avec l’Hachomer Atsaïr et rattachés aux partis politiques Israéliens,  sous l’autorité desquels ils évoluaient, tous les mouvements de jeunesse à vocation sioniste entretenaient l’esprit haloutsique, l’idéal pionnier, par une orientation, une éducation et un comportement qui plaçaient  l’intérêt d’Israël comme idéal et l’esprit pionnier au rang prioritaire des moyens requis pour y parvenir. Les shélihims (envoyés) par Israël et qui dirigeaient ces mouvements, veillaient  au maintien d’une discipline quasi militaire et ces groupements  s’appuyaient sur une solide formation,  impliquant la connaissance de l’hébreu et la formation idéologique qui, religieuse ou pas, annonçait une forte connotation de gauche.



Les jeunes ainsi formés étaient orientés,  vers la Alyah, plus précisément vers le kibboutz, religieux ou non, selon la tendance et, l’- aboutissement logique d’une  formation militante, exigeante et, idéologiquement très structurée par le socialisme.  Les impératifs de comportement étaient tels, que garçons et filles adoptaient certains critères qui excluaient, par exemple, de prendre en compte les impératifs de la mode. Le vendredi soir, religieux et non religieux, célébraient le Shabbat dans un environnement strict. Les garçons étaient autorisés à porter chemise blanche et pantalon bleus et les filles, chemisier blanc et jupe bleue.


Durant la période de la Guerre des Six jours, les dirigeants communautaires manifestèrent un mouvement de repli, qui, tout en accordant à l’idéal sioniste, la priorité dans leurs préoccupations, revendiquaient une organisation des mouvements de jeunesse, plus proche de la communauté nationale française, et donc, éloignée de l’idéal pionnier.


Le mouvement Tikvaténou, sous l’autorité du Consistoire Central naquit et, ainsi,  fut importé,  par l’esprit et la culture ambiante,  un embourgeoisement de cette jeunesse,  qui fut conduite naturellement à s’éloigner,  jusqu’à la rupture de l’idéal pionnier.  La vocation du mouvement créé restant  « française » et « nationale » le maintien de l’esprit haloutsique, et socialiste n’avait plus de raison d’être. On n’a pas pris la mesure que,  se débarrasser, sans préparation,  de l’idéal haloutsique imposait de le remplacer par « quelque chose » d’aussi fort. Sinon, à risquer l’implosion !


Il faut aussi remarquer que les distances prises avec « l’idéal pionnier »  correspondaient avec une attitude similaire de la jeunesse israélienne, probablement influencée par l’arrivée  au pouvoir en 1977  de Menahem Begin et de la droite qui manifestèrent une tendance assez nette à

l’exaltation du nationalisme, plutôt qu’au renforcement de l’idéal des pionniers, structuré de telle façon qu’il restait, jusqu’à son effacement, la chasse gardée de la gauche, voire  de l’extrême gauche.


Que le mouvement haloutsique ait connu l’obligation de l’adaptation était dans « l’ordre des choses » mais qu’il disparût au bénéfice d’un embourgeoisement de la jeunesse, et d’un éloignement du sionisme militant, indiquent  un manquement grave des gouvernements israéliens  sur lequel venait se greffer un « laissez aller » des dirigeants communautaires Français. Les conséquences sont là. La jeunesse juive n’apprend pratiquement plus l’histoire d’Israël et l’esprit haloutsique reste la préoccupation des… historiens!


Le mouvement haloutsique  a été détourné de sa vocation initiale,  puisque  la « mentalité pionnière » n’est plus « l’épouse préférée du Sionisme engagé ! » C’était, pourtant à ses côtés que le Sionisme s’éloigna de l’utopie ! C’est sa méconnaissance qui conduit, aujourd’hui à confondre « esprit pionnier » et « mentalité de colons ! »


L’esprit pionnier est l’expression première de l’idéal sioniste, parce que la mise en valeur de la terre d’Israël n’est ni de droite, ni de gauche. Elle est inséparable de l’identité juive !

Une Réponse à “Une lourde faille : la renonciation à l’idéal pionnier !”

  1. Martine dit :

    Je viens de recevoir ce lien et je suis sidérée de ce qu’ils partagent sur le sionisme, qu’en pensez vous?

    http://blogs.mediapart.fr/blog/fxavier/240912/les-juifs-antisionistes

Laisser un commentaire