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Démolir l’argumentation anti sioniste. (3ème partie)

Le messianisme antisioniste est inséparable d’une conception de l’histoire,  violatrice de la raison humaine  en se fondant sur l’attente du miracle. Cet espoir de l’irrationnel dans la messianité se retrouvera dans l’assurance  que  le Renouveau de la Nation Juive  sera,  tout comme la venue du messie, un fait merveilleux, surnaturel,  sur lequel l’insignifiance des hommes ne sera d’aucune influence. Ces deux principes confirment l’orientation schismatique du Judaïsme anti sioniste que je vais tenter de décrire par le biais de l’idée qu’il se fait de la messianité.

Trois clefs facilitent l’accès aux définitions  juives  du messianisme.

A)   L’attente messianique présentée comme la « substantifique moelle  du « comportement juif traditionnel »  n’est pas une des… 613 mitsvots !

B)    L’espérance messianique de « type magique » telle qu’adoptée par les anti sionistes traduit  l’incapacité de l’homme à  pouvoir édifier un « monde meilleur » Elle se confond avec l’échec de l’humanité. Attendre le messie confirme qu’on n’attend plus rien de l’homme.

Reste la croyance de l’irruption unilatérale du divin dans l’histoire humaine qui se matérialise par le « parachutage » du messie. L’histoire cesse d’être l’histoire de l’homme. Commence alors une ère nouvelle, établie sur l’homme disqualifié. C’est le messianisme des antisionistes, pour qui le sionisme de Hertzl est schismatique, parce que conçu hors de la voie du « parachutage ! »

En d’autres termes, le messianisme antisioniste relèvant du miracle, il n’échappera pas aux réserves que  la civilisation hébraïque nourit pour toute édification établie sur l’irrationnel.

C)    Et, enfin, la « voie royale » le  messianisme,   entendu comme « généré » par la volonté de l’homme. Il peut être réduit à l’identité d’un seul homme,  mais aussi se confondre avec le peuple juif (chap 53 d’Isaïe) Phénomène historique pouvant être répétitif. L’homme devient simultanément objet et sujet de la messianité. Sa filiation nécessaire avec la lignée royale davidique s’établit en couronnement de son œuvre et non sur le un privilège aristocratique.

Une génération peut être de nature messianique !

Celle qui, sortit de l’enfer nazi, exceptionnel  point d’ancrage paroxysmal de la souffrance juive,  trouvera, cependant assez de force pour édifier un Etat en se rapprochant ainsi  de ce qu’on entend par « génération messianique. »

Le monde rabbinique du XIXème siècle, plutôt frileux à cet égard,  n’ayant pas les « moyens d’afficher un sionisme flamboyant,    tout en plaçant la grandeur humaine au centre du débat,  n’excluait pas, pour autant, « l’œil et la main » de la P.rovidence, combattit le sionisme d’Herzl. Aujourd’hui, dans sa plus grande majorité, le corps rabbinique affiche un sionisme tel que défini à B) quand bien même,  il est souvent hanté par la magie du parachutage !!! On n’efface pas facilement presque deux millénaires de fréquentation  du « merveilleux chrétien. »

Pour en terminer avec la magie, la conception en relevant, est un thème multiplicateur. Je veux dire par là, qu’elle implique inévitablement, d’autres thèmes complémentaires qu’on ne peut éviter d’aborder,   parce que la « conception magique » du sionisme est l’aboutissement d’un processus de régression  de la pensée juive. L’espérance surnaturelle du messie, seule attente légitimée par certains courants mystiques sera, seule, estimée comme croyance recevable…

On l’aura bien compris, cette vision se situe dans la différence d’appréciation existant au sein de ce qu’il est convenu d’appeler « le Judaïsme religieux, quand bien même le sens des mots imposerait une remise à zéro, une « virginisation » des techniques identitaires et  l’évacuation d’un « flot » d’idées reçues, étrangères à la culture juive et bien plus rapprochées de la philosophie grecque que de la réalité talmudique.

Disons d’abord que le « thème » messianique devenu le support fondamental de l’édifice judaïque,  est en lui-même porteur d’une  influence étrangère qui ne peut être niée. Son  essence, dessaisissant l’homme de sa vocation historique, est désignée comme un substitut  à la capacité humaine défaillante. « L’attente magique, » traduira en approche préliminaire,  une libération de la condition humaine, celle-ci faisant la preuve de son incapacité à devenir messianique.   L’attente messianique n’est pas, par ailleurs,  légitimée par le corpus des mitsvots et certaines époques ignorèrent cet engouement pour cette espérance miraculeuse.

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