A la demande de lecteurs, je laisse quelques jours à la une, l’article ci-après avec un titre qui lui convient mieux.
Il est vrai que le Judaïsme est secoué par une crise susceptible de l’atteindre, alors que l’objet du malaise ne le concerne pas.
Régine Lehman (Zaoui) avait l’habitude de dire : « L’homme n’est pas une machine à faire des mitsvots ! » A y regarder de plus près, le comportement de certains aurait cette tendance de type idolâtre, à accorder aux « gestes » une importance d’une nature telle, que le « rituel » devenant prioritaire, il s’éloignerait des raisons et motifs pour lesquels il a été institué. S’il est certes, essentiel de faire, il importe de ne pas laisser à l’incompréhension, plus de « crédit » plus qu’on ne devrait.
On s’exposerait alors à accomplir des attitudes inexplicables qui laisseraient dans l’obscurité une part de nous-mêmes, abandonnée au destin, c’est-à-dire estimée incapable et inapte de grandir l’homme. Car celui-ci ne devient responsable que par son pouvoir d’arracher à la fatalité tout ce qu’elle nous a ravi !
Les gestes rituels restant incompréhensibles mais devant être réalisés au nom de cette règle, (ré) entendue hier et qui m’a inspiré ce petit billet. L’essentiel de ce principe, ainsi formulé, en commentaire du célèbre verset « Nous ferons et, ensuite, nous comprendrons. » Naassé Vé Nichma, commentaire inacceptable, transformant la Loi Morale en automatisme : Nichma, du verbe entendre, comprendre, employée au futur est le mot néchama inversé. Ce qui revient à dire que ce verset de la Thora semblerait nous faire injonction d’accorder à la V.érité un crédit tel que, quand bien même, nous ne comprendrions pas le sens de nos actions, la partie sur-naturelle de notre identité y trouverait son compte, par notre Néchama qui, par delà la raison comprendrait.
Le peu que j’ai appris m’autorise à dire que nous avons, par ce pseudo raisonnement, troqué la Loi de Moïse pour une superstition et une magie, facilement identifiables en déjections de l’esprit, par leur refus d’impliquer la loi morale dans le processus de sauvetage de l’homme.L’aspect formel ayant ici une incidence qui, replaçant le fond à sa juste place, indique l’obligation d’en ébaucher, au moins, l’identité du contour.
Nous n’avons jamais dit « Naasé Vénichma !!! Une génération l’a affirmé, cependant. Pas la nôtre ! Celle qui fut contemporaine du « merveilleux biblique » et pouvait accorder un crédit illimité sans dépasser le raisonnable. Cette génération qui vit les voix (roïm ète hakolots) pouvait, sans ridicule, renoncer « à comprendre avant de faire ! »
Mais lorsque Moïse, dans la paracha Vaethanane « répètera » la Thora à ceux qui ne furent pas témoins de « l’extraordinaire » il indiquera l’évidence de « comprendre » avant la nécessité de « faire. » On comprend mieux, cette obligation de l’Etude, qui fait de la mitsva du Talmud Thora, mitsva kénégued koulam (qui comprend toutes les autres) Un indication utile pour déterminer les priorités !
Pour conclure sur cette hypertrophie du sentiment magique, source de toutes les hérésies, je voudrais relever l’impudicité dans le langage familier, impudicité juive, d’importation étrangère assurée, qui nous conduit à la pire des menaces : transformer la Loi Morale en bondieuseries. En effet, dans certaines approches d’essence schismatique, le M.aître des mondes est si proche qu’on s’adresse à L.ui, sans respecter la procédure d’approche.
« Prions pour lui, qu’H.achem (je n’ai jamais entendu Manitou ou l’un de mes Maîtres, le rav Khalifa employer le terme H.achem) vous bénisse ! D.ieu n’est pas un être familier, même si « Kol haarets kévodo » (le monde est rempli de sa gloire.)
S’il est Avinou, notre père, il est aussi Malkénou, notre Roi ! La pratique des Téhilim perd son aspect, « clé de l’Etude » pour s’ouvrir sur un univers où « la transformation n’étant plus liée au mérite » on a abandonné la Loi des Juifs pour l’exotisme ! On changera le nom d’un homme gravement malade pour détourner de lui, l’ange de la mort. Il y a du vrai cependant dans de telles proclamations. Mais seule l’étude, a pouvoir sur la mort, parce qu’elle seule transforme et éloigne la fatalité de l’ignorance !!! Cette perspective prend en compte que tous les fils et filles d’Israël n’ont pas les mêmes sensibilités et capacités ouvrant au « domaine de l’ultime. »
Mais ériger la carence en vertu traduit que le « spirituel d’Israël » est encore d’essence étrangère et qu’il convient à l’occasion de Pessah, période propice aux grands nettoyages,de commencer par vérifier l’impact et les dégâts réalisés par le crédit illimité consenti à l’irrationnel. Alors là et là seulement, nous donnerons tout son sens à la question « Ma Nichtana… » Quel est le sens de la soirée pascale ?
Nous persuader que la Loi de Moïse véhicule bien des vérités, hormis la faiblesse fautive de réduire le Judaïsme à une…religion !!!