En hommage à la famille COHEN-SCALI D’ORAN.
S’il fallait rajouter une référence de poids qui confirmerait la validité du sionisme depuis l’aube de l’histoire, nous nous rapprocherions de la signification de deux noms propres usités chez les juifs et qui interpellent en premier lieu des fonctions sacerdotales et aristocratiques. Le mot hébreu COHEN signifie « prêtre » et Lévy « assistant ». Prêtre étant pris dans le sens de sacrificateur. La volonté rabbinique de maintenir la transmissibilité de ces noms démontre que le peuple juif n’a jamais brisé le lien avec l’espoir que le Temple de Jérusalem soit reconstruit afin que le peuple puisse de nouveau disposer de la seule stratégie efficace à l’effacement des fautes : la pratique du sacrifice ou Korban réalisée par les COHANIM dans le temple de Jérusalem.
Depuis des siècles, ces aristocrates et privilégiés de l’identité juive bénéficient encore de certaines prérogatives liées à leur nom. C’est ainsi qu’un COHEN, quand bien même ignorant ou analphabète, sera désigné à la tête de ceux qui seront appelés à la lecture publique de la Loi. Un Cohen ne pourra se marier avec une femme divorcée ou pénétrer dans un cimetière sauf s’il s’agit de l’enterrement d’un proche. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive, et d’autres particularités singularisent encore les COHANIM en bien des domaines.
Le sens et l’esprit d’une distinction acquise à la naissance par transmission héréditaire sera difficilement tolérée si l’on s’aventure à des comparaisons. Disons-le d’emblée, le maintien des différences comportementales, le respect renforcé à l’égard des COHANIM accompagnés d’avantages et bénéfices particuliers ne présente aucune similitude avec, par exemple, les privilèges accordés à la noblesse sous l’Ancien Régime, privilèges qui furent abolis durant la nuit du 4 Août 1789. Car, si tel un nom, dans la noblesse, précisait un niveau d’élévation sociale, il n’engageait pas son bénéficiaire à la pratique d’un comportement hiérarchisé dans le domaine sacral. De plus, marquis, baron ou duc gardaient le titre de noblesse jusqu’à leur mort.
Les domaines d’intervention du COHEN, relèvent d’une particularité acquise à la naissance qui désigne le prêtre, comme un « technicien » de l’effacement de la faute. Cette spécialisation dans la stratégie récupératrice de l’homme avant la faute entraîne l’exclusivité et empêche le COHEN de toute autre activité de nature distrayante à sa vocation. D’où certaines obligations du peuple à leur égard, comme pourvoir à leur entretien d’une manière générale.
Des familles sont destinées à certaines vocations dont les retombées ne sont que les conséquences de ces orientations. Ces familles, les COHANIM, en l’occurrence, ne sauraient s’identifier, même de très loin, à des privilégiés qui restent parasites d’une société dont ils se nourrissent en ne lui apportant pour justificatif que les hauts faits passés d’un glorieux ancêtre. Référence méritante dont on ne distingue pas, cependant, les motifs qui conduisent à l’extension du bénéfice pour les générations futures.
Prêtre et sacrificateur du D.ieu vivant, le porteur d’une telle responsabilité ne peut exercer la plénitude de sa mission que s’il est dégagé des autres devoirs ou obligations, à l’exercice desquels les autres hommes n’échappent pas.