Ecoutons le grand philosophe Allemand :
« Respect à l’Ancien Testament ! Chez lui, je trouve de grands hommes, un décor héroïque et, chose rare, entre toutes, en ce monde, l’inestimable naïveté du cœur fort ; bien plus, j’y trouve un peuple. »
« La généalogie de la morale p 253 Traduit par Henri Albert-Paris-Mercure de France 1900.
COMMENTAIRE/EXPLICATIONS.
L’idéal Occidental est, pour Nietzche, inséparable de l’esclavage qu’encourage, suscite : « Mon royaume n’est pas de ce monde. » Cet aveu d’inaptitude est la conséquence de la renonciation.
Ainsi est établi le constat d’inaptitude de la doctrine chrétienne au regard de la maîtrise des forces susceptibles de changer le monde. S’opère surtout une « dévaluation » de l’homme et du monde, qui découle de cet aveu d’incapacité.
L’occident se fonde sur des valeurs nées du ressentiment. L’aveu que rien d’essentiel ne se joue sur terre, écarte l’homme des objectifs qui le grandiraient. L’incapacité, l’inaptitude deviennent des vertus et « l’échec » se transforme en idéal. De là, l’idéal esclavagiste dénoncé par un des philosophes les plus essentiels des temps modernes, dont l’essence même de la réflexion, reste de dresser l’acte d’accusation de l’Occident.
Dès lors, on comprend les raisons du bannissement du philosophe et de son œuvre dans certains milieux. L’apport de Nietzche fut, cependant, essentiel à la naissance et au rayonnement de l’existentialisme.
Dans les quelques citées plus haut , d’une densité inouïe, Nietzche, est conduit à définir l’identité hébraïque, telle qu’elle lui apparaît à la lecture de la Bible : « héroïque, forte, mais…naïve ! » La force de l’esprit, la profondeur de l’âme, n’empêcheront jamais la fréquentation de la « naïveté qui reste une des expressions juives » les plus préjudiciables, parce qu’admettre que la jalousie morbide des peuples à son égard reste une donnée constante, est le « prononcé » d’une condamnation définitive et insupportable.