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Ce sujet inévitablement récurrent doit être traité chaque fois avec innovation et originalité.  La riche variété de ses facettes multiples s’y prêtant, il doit être abordé sans état d’âme car il traduit un vice d’esprit, héritage inévitable d’une galouth (exil) millénaire.

Oui, vraiment, c’est une façon de parler que d’évoquer la religion juive qui est inconcevable au sein de la Tradition Juive. Religion renvoie à « l’ensemble des relations que l’homme établit avec le sacré » Et, dans la conception religieuse, le sacré renvoie au culte et à la prière. Or, la conception du sacré, chez les Juifs,  consacre, sacralise  tous les actes de l’existence sans se limiter au culte. Voyons les causes et origines de cette erreur d’appréciation.


Le mot Judaïsme n’existe pas en hébreu ! Il a été « façonné » par l’Eglise pour désigner la religion juive, la relation des Juifs avec la prière et le culte, seuls vestiges de leur gloire passée. La racine du mot renverra à Judas, le traître Juif des Evangiles, ou à Judée, la terre des Juifs, ou les deux. Pour ceux-ci, c’est l’histoire d’Esther, la reine, qui fournira le terme précis désignant le Juif. A propos de Mardoché, il est écrit « Ich Yéhoudi » qu’on traduira par « un homme de Judée.


L’Eglise n’a pas retenu ce terme qui renverrait à un nationalisme dangereux mais l’a remplacé par Judaïsme qui désigne essentiellement le COMPORTEMENT CULTUEL  des Juifs. LA  RELIGION JUIVE EST DONC D’ESSENCE CHRETIENNE ; Bref, limiter le Judaïsme à une définition religieuse est donc d’inspiration et de volonté chrétiennes. L’Eglise avait un intérêt évident à ce que les Juifs ne soient que  « religion » : cela les privait de donner un sens à leur exil, un sens du Retour surtout !


Si le mot, Judaïsme, terme étranger à  la langue hébraïque, n’est pas une religion, qu’est-il en vérité ? Je répondrai  en signalant,  que donner pour définition, une identité religieuse au terme, signifierait que celui ou celle qui ne « pratiquerait »  pas, ne saurait, ne pourrait être Juif. Ce seul élément détruit la signification exclusivement religieuse du terme. Or, nous savons que la non-observance n’entraînant pas la disqualification identitaire,  le Juif non concerné par le rituel, quand bien même serait-il athée, ne cesse pas d’être Juif, pour autant.



Être Juif, n’entraîne donc aucune conséquence ou obligation religieuses.  On le voit, l’identité juive ne renvoie pas à la religion, terme également intraduisible en hébreu, mais à quelque chose de plus précis, géographiquement parlant :   la Judée, terre et pays des Juifs.


Être Juif, c’est appartenir non à une religion, car, je le redis, dans cette perspective, celui qui ne pratiquerait pas, ne serait plus Juif mais à une civilisation. C’est-à-dire à  une globalisation des différentes façons  d’être Juif, parmi lesquelles de nombreuses variantes sont envisagées. Cela étant, cette civilisation implique une orientation indiscutable vers la certitude que l’histoire se déroule devant un t.rône, face auquel, il faudra rendre compte. La langue hébraïque reste, toutefois, dépositaire de cette orientation juive de la tradition.


Essayez de dire en hébreu : « Il n’y a qu’une vie. » Vous ne le pourrez pas : Haïm, la vie, est un pluriel !!! Idem pour Chamayim qu’on traduit souvent par le Ciel alors que Cieux conviendrait mieux. Idem pour Maïm qu’on traduit par l’eau alors que la seule lecture nous confirme le pluriel : l’eau du robinet et l’eau de purification. Etc…


En redevenant Nation, les Juifs ont retrouvé les racines terrestres que le Christianisme avait occultées,  parce qu’il craignait que, renouant avec la terre, Israël ne retrouvât  sa dimension messianique et, redevenir  Maître de la Judée, serait le premier pas, vers les retrouvailles avec sa vocation rédemptrice  universelle qui obligeant  l’Eglise à s’écarter  des chemins du Salut lui ferait perdre sa suprématie.

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