Oui, il est licite de soutenir que cette forme particulière de connaissance, parfois confirmée par l’expérience, relève d’un secteur de l’activité cérébrale dont on ne sait pratiquement rien et, vis-à-vis duquel, les spécialistes supposés ne font qu’émettre hypothèses et supputations.
Toutefois, personne ne niera l’effectivité de l’intuition qui, quand bien même désignée par le terme de « coïncidence » n’en pose, pas moins de nombreuses interrogations, sur la nature rationnelle ou irrationnelle du phénomène. Loin d’avoir « réuni » les spécialistes de la question, le problème posé reste l’intrusion dans notre perception d’une donnée venue bouleverser le rationalisme et qui inscrit l’intuition dans une des formes supérieures de la connaissance.
On ne prendrait pas de gros risques en affirmant que l’intuition est une « séquelle » de l’art divinatoire pratiqué par les prophètes, mais dont il ne resterait que la « pratique » séparée de la dimension morale qui l’accompagne et la justifie !
Dans la tradition juive, on affirme que la prophétie, entendez l’art divinatoire, ne subsiste que chez les « fous » et chez les parents, au moment où ils donnent un nom à leur enfant. Ces deux états, ont en commun, l’extraction aux contingences afin d’établir une liaison avec une dimension extra-temporelle. Il arrive parfois que des « pollutions spirituelles » laissent ce mode opératoire en fonction sans justification apparente.
Est-ce par déduction logique et démonstration rationnelle qu’Abraham détruisit les idoles de son père ? Certainement pas. La certitude que la vérité ne pouvait passer par le paganisme ambiant, quand bien même ignorait-on le parcours qu’elle retiendrait, relève de cette connaissance qui devenue conviction deviendra l’intuition !