Les appareils d’Etat ne sauraient nous dissimuler l’héroïsme, le courage ou l’audace des hommes préposés à les servir et qui, dans certaines circonstances par les libertés qu’ils prennent, témoignent par de singuliers et sympathiques raccourcis de leur attachement, voire de leur affection pour Israël.
Ils retrouvent là, une de ces vieilles traditions françaises, plus sioniste qu’il y paraît et plus française qu’on l’imagine.
On n’avait, en effet, jamais vu un ambassadeur de France pleurer et s’interrompre à l’évocation des martyrs Juifs ou un Consul Général de France, rendre visite aux francophones de Sdérot, alors sous les bombardements du Hamas.
Ces gages de fraternité, comme dirait Malraux, Christophe Bigot, Ambassadeur de France et Patrice Matton, Consul Général de France à Tel Aviv les ont offerts à Israël, avec l’exaltation du destin partagé. La conduite de ces deux diplomates me fait penser à la lettre que Bernanos écrivit à ses amis en 1942 et, dans laquelle, ces deux Représentants de la République, tiennent place avec anticipation « La France a inventé St Just, elle a inventé Jeanne d’Arc, elle en inventera d’autres, c’est son affaire ! »
Les actions de ces deux grands commis de la République Française, témoins tangibles de l’exemplarité et de « l’invention » françaises, devraient aux heures de doute et d’incompréhension, contribuer à maintenir vivace et à rapprocher la référence à cette France rebelle, révolutionnaire et républicaine, chère à Israël, et aux hommes libres, que Christophe Bigot et Patrice Matton représentent ici avec une « certaine allure » en attendant de » l’exercer » à Jérusalem, capitale indivisible de l’Etat d’Israël.
Arnold Lagémi