Il y a peu encore, toute allusion, évocation péjorative ou accusatoire du Juif, par crainte d’ennuis judiciaires et, afin de s’y soustraire précisément, empruntaient le passage obligé de l’antisionisme. Et chacun, avec ou sans décodeur, comprenait les intentions antisémites que le masque de la perversion cachait sous des allures faussement progressistes et humanistes.
La subtilité et l’habileté sont encore les références tutélaires du débordement antisémite qui, s’il est plus direct dans l’expression de l’insulte, n’en ménage, pas moins, la pluralité des interprétations, dans le souci exclusif d’empêcher les procès. L’Etat d’Israël tient toujours la place centrale sur le banc des accusés.
Mais la nature, la mélodie, et l’environnement accompagnant le discours, impliquent moins que précédemment l’Etat Juif. Les propos antisémites ne s’enferment presque plus dans les contraintes du fantasme palestinien, confirmant ainsi que l’idéologie antisémite tient toujours en France ses quartiers, ses places fortes et son influence.
« Sales Juifs ! »
Cette insulte sans âge, dont l’attribut de « sales » renvoie moins à la malpropreté ou au manque d’hygiène, qu’à l’impureté, donnée caractéristique de nature religieuse, confirme les origines théologiques de l’anti-Judaïsme devenu l’antisémitisme.
Dans la quasi-totalité des manifestations de rues où l’objectif reste « la protestation contre les abus de l’Etat Sioniste. » s’infiltrent des insultes anti juives, s’inscrivant dans l’antisémitisme « traditionnel » et ne présentant aucun rapport direct avec le sionisme.
Les accusations historiques de « sournoiserie » « voleurs », trafiquants », « comploteurs » etc…réapparaissent tels des édifices sans fondation, vomissant cet « antisémitisme à la Française » qui a su profiter de l’opportunité palestinienne, devenue un prétexte crédible par le masque de l’honorabilité que confère l’engagement dans les « justes causes. »
Cet antisémitisme n’hésite plus ! La peur des procès, la similitude fascisto-nazie n’effraient plus. On ressort de leurs cages où n’ont pas eu le temps de rouiller, les vieux monstres de la haine, en les nourrissant d’une pourriture aussi vieille que l’histoire de l’Europe, cette flétrissure de l’âme qui alimente la haine des Juifs et, maintenant, de leur Etat !