Le premier sentiment que doit venir frôler la conscience de tout homme, de toute femme né d’Occident, doit être le rappel farouche de l’impérieux devoir d’arracher les racines toujours vivaces du mal absolu. Mais cette invitation, fût elle revêtue de l’uniforme sans concession du « devoir » ne serait que vent soufflant sur le sable, si elle n’était accompagnée des deux princesses, filles de Satan, garantes des aveux de vérité et divinités tutélaires aptes à concevoir le mal, à faire le mal, mais à le nier aussi, en reconnaissant qu’il est le MAL !
Hors la présence de ces deux détentrices des bienfaits du diable, qui surent ce que fut le mal, parce qu’elles refusèrent leur connaissance du bien, personne n’a le pouvoir de faire vivre cette vertu capable de redonner au criminel qui s’en est dessaisi, ce quelque chose de la « condition humaine » qui est la souillure de la honte ! Les manifestations de regret ne seront qu’offenses, parce qu’en l’occurrence regretter est aussi une défense. Avoir le courage et l’audace de condamner ses pères, c’est garder une des vertus de la conscience d’être homme!
Les fils et petits fils de ceux qui participèrent à l’anéantissement, en envoyant dans les tourments de l’enfer et au supplice suprême, parce que Juifs, celles et ceux qui maudirent le ventre qui les fit naître, ne peuvent être quittes des crimes perpétrés au nom de leur absence ou de leur présence !
Ce n’est ni la présence ni l’absence qui sont condamnables mais la qualité , éventuellement subsistante, de la filiation, surtout quand elle est accompagnée du cortège de ses fatalités.
Si l’absence atténue le crime, elle n’en suspend les effets que par la réprobation, la malédiction et le bannissement de tout sentiment filial, quand bien même ce lien est indéniable ! L’avant Auschwitz et l’après Auschwitz affirment deux entités inconciliables, deux procédés menant à la naissance de deux mondes, dont il importe de s’assurer que, pour l’un, le souvenir ne subit pas la salissure de la seule contrariété.
Les descendants doivent proclamer la rupture filiale, quand bien même, le lien juridique demeure.
« Mon père était mon père » est la vérité. Mais une vérité plus grande encore m’autorise, pour consommer la déchirure à soutenir « qu’il fut aussi un salaud !’ Une authenticité plus abrupte me permet de dire, d’assurer, que l’héritage laissé en pâture aux monstres dévoreurs d’identité, est d’abord une insupportable honte d’avoir eu une bête pour père.
Alors et alors seulement, les descendants de ces hideuses monstruosités pourront exprimer l’espoir que pas un de leurs propres enfants ne puisse connaître le reniement.
Aussi s’efforcera t-on de montrer la puissance rédemptrice de la honte filiale ! Dans ces seules conditions, les deux princesses, filles de Satan pourraient réapparaître, vaincues parce que contraintes de susciter l’insupportable souillure, qu’aura entraîné la honte de l’indicible. Elles traîneront derrière elles, parmi la foule des honteux, le conducteur des « fourgons à bestiaux » à qui la grâce de la …honte aura donné le mérite de supplier le pardon !
ça c’est certain, le bon abbé, ne manque pas d’air!!! et de souffle!!
C’est toujours comme ça avec ceux qui ont troqués la Ménorah contre la croix…