Arnold Lagémi

Cette référence de la pensée universelle ignore les crédos comme tous les renvois d’ordre religieux. Mais alors, comment définir le terme, une fois éloignées les images folkloriques ou caricaturales. L’inquiétude inhérente à tout ce qui est nouveau aura tendance à négliger « l’hypnose » (Faisons comme si, la définition était acquise) en la réduisant l’image D’Epinal.

D’où vient « cette connaissance ?»  Question importante pour les spécialistes de haut niveau, elle demeure sans incidence pour les néophytes. Peut-on, au moins, savoir si elle vise au bien, celui-ci reçu dans son acceptation biblique ? Rien n’est moins sûr !

Mais alors de quoi s’agit-il et pourquoi le titre évoque-t-il une philosophie ? Qui, de surcroît serait la première ? Les références au religieux sont quasi inexistantes. L’hypnose nie-t-elle la transcendance ? Ce type de questionnement inquisitorial ne peut s’appliquer ici, car il procède d’un principe étranger à l’hypnose. A savoir que les questions viseraient à vérifier l’adéquation avec la Vérité connue. Or, l’hypnose paraît hermétique, parce que, précisément son objet n’est pas universel  et ne fait référence à aucun système, mais seulement à celui qui parle !

Parlons simple.  Si la philosophie estime Socrate, c’est parce qu’il définit l’objet de la philosophie : « Connais-toi, toi-même » Les professionnels de la philosophie insisteront sur la première partie de la phrase mais négligeront la seconde. Car « toi-même » renvoie l’homme à lui-même, écarte les intermédiaires, fustige l’homme qui « connaît » par procuration ou allusion à des principes établis.

L’objet de l’hypnose, c’est faire accéder l’homme à un domaine de connaissances, le concernant exclusivement : Lui-même ! Cette étape franchie, il fera son choix au bazar des religions ou des idéologies. Mais, atteindre l’objet, dans la méconnaissance du sujet, écarte l’homme de SA VERITE, qui lui appartient, en propre, parce que, seule, est en mesure de lui révéler son identité ! L’hypnose sert à connaître les moyens dont je dispose et non à faciliter mon intégration dans telle ou telle typologie. L’hypnose est à la connaissance de soi ce que la CP est pour le bachelier : Une maîtrise des moyens !

On entrevoit que si,  « Connais toi » est l’intuition du vrai, TOI –MÊME, renvoie à la solitude (pas l’esseulement) par le voyage initiatique vers ces rivages de moi-même, où mon histoire, ma vie, (pas la tienne !) échappant au nivellement inévitable des humanités, me permettront d’effectuer la « réparation » ou TIKOUNE, cher aux kabbalistes. L’impact retro-actif, de cette procédure, permettant de prendre en compte les erreurs du passé, fait penser à cet aspect de la mystique juive considérant que le pouvoir de l’homme peut transformer une faute en mitsva.

Pratiquer l’hypnose c’est vouloir réparer. N’est ce pas une des approches de la métempsychose ? L’homme ne peut vivre en compagnie de la faute. S’il meurt sans Tikoune, il reviendra autant de fois que nécessaire.

St Exupéry a peut être donné une des meilleures définitions de l’hypnose quand il a diagnostique l’origine de ses angoisses : « Ce qui me tourmente, c’est de voir, en chacun de ces hommes « Mozart assassiné ! »

L’homme d’hypnose est grand, parce qu’ils est  seul et transformant sa solitude en noblesse, il est capable de « descendre » en lui, jusqu’à s’y retrouver au moment où il a « failli »

Imagine t-on le pouvoir du regret, devenu jugement de soi ?La main qui a failli peut guérir parce qu’elle peut tuer. Connaître sa main, aristocratie du savoir ? Oui, si je sais !