Une rumeur alimentée par une proclamation de l’Empereur à la Grande Armée (dont la certitude n’est pas établie) a transformé le vainqueur de Marengo en allié du sionisme politique, voulant même rétablir le rite des Sacrifices dans le temple !
Il faut d’abord comprendre qu’une telle déformation de l’histoire refuse de prendre en considération que le « Retour à Sion » idéal des Juifs qui avaient gardé la mémoire des textes, prières notamment, restait une pratique réduite à des cercles « religieux » très restreints. Mais pour les non-Juifs, l’idéal devait se résumer à s’intégrer dans la France impériale, bénissant la générosité de l’Empereur qui, par l’analyse des conclusions de l’Assemblée des Notable et la réunion du Grand Sanhédrin, confirma aux Juifs leur nationalité.
La Nation Juive était une manière de parler. Cette Nation, détruite par les Romains était souvenir de la gloire passée et il n’était pas dans l’intention des Rois de la ressusciter en la restituant aux Judéens. C’eût été erreur politique, historique et faute religieuse. Erreur politique, car la Renaissance de la Nation Juive pourrait s’accompagner de la résurrection de son idéal messianique, erreur historique, car cette Nation avait péri sous le glaive et ne subsistaient que certains rescapés.
L’erreur de jugement est liée à deux conceptions divergentes de la Justice. Pour les Juifs, c’est par là où ils ont été blessés qu’ils doivent être rétablis. Sauf erreur, la question ne se posait même pas lors des réunions des Notables ou du Grand Sanhédrin… Pour les non Juifs, la nature et l’ampleur d’une « réparation » n’obligeait pas forcément à intervenir sur le domaine spécifique où le crime s’est déroulé. Le souverain décidait « selon son bon plaisir » et non, selon le droit !
Les « sauver » individuellement en leur accordant l’Emancipation que conférait la citoyenneté entrait dans l’intention des Révolutionnaires, mais aucun député de la Convention n’évoqua la reconstitution de la Nation Juive qui fut détruite et que personne n’avait l’intention de rétablir, ne serait ce, parce qu’en premier l’Eglise s’y serait opposée, la « Nation Juive » devant expier jusqu’à la fin des temps son crime de déicide.
« Nation Juive » peut être, mais sous la botte impériale exclusivement !
L’aversion pour le sionisme, n’est pas née avec Herzl. Elle est née quand fut révélée la mission universelle de Rédemption confiée aux Juifs. Il fallut donc nier cette mission. Napoléon 1er s’y est employé !