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Contrairement  aux conventions consensuelles, la démocratie, n’affirme ni ne soutient que l’homme est la source de tout pouvoir. Une telle grossièreté placerait celui-ci, au sein d’une conception de l’homme et de l’univers, où le décisionnaire devenant l’homme, défini en élément singulier, établirait l’égoïsme, en formule de gouvernement, le particularisme en quête exclusive et l’individualisme couronnerait le tout dans une vision de l’histoire où la loi, définissant la nature et les limites de l’exercice des libertés, s’appliquerait à l’individu et non plus à la société. Autant de lois que d’hommes ! Nous serions dans le merveilleux, le chimérique et l’illusoire !


Or, la démocratie ne confirme pas le pouvoir de l’homme mais celui du peuple, devenu entité quasi irrationnelle. Car, l’individu reste personne physique, identifiable, à l’opposé du peuple devenu  abstraction par la réunion de ses composantes. Il en est ainsi de toute association ou Société commerciale qui par la réunion de ses associés, personnes physiques, pourra  même perdre  son nom en devenant Société Anonyme!



Dans ces conditions d’appréciation, la démocratie s’éloigne assurément de la théocratie, mais conserve de celle-ci une définition spirituelle, sinon religieuse de l’origine du Pouvoir, qui, en raison de l’impossibilité de l’assimiler à la « personne physique » lui concède un caractère métaphysique  indéniable. Certes, l’adhésion de plusieurs entités physiques à un projet quelconque  nuance le caractère métaphysique de la démocratie. Il ne le supprime  pas, pour autant.



«  VOX POPULI, VOX DEI » (La voix du peuple est la voix de D…) est une des expressions latines,  restant tout à la fois aussi  mystérieuses qu’obscures. Apparue au Moyen Âge, elle semblerait signifier que lors d’un procès en béatification, la popularité du futur « béatifié » doit être établie et confirmée. Cette sentence oblige, cependant, à la convergence de ce qu’on entend aujourd’hui par démocratie avec son contraire ! D’ailleurs, cette locution a été évacuée de tout discours politique et l’on n’imagine pas, un politicien,  de droite ou de gauche,  en faire usage !



Aussi retrouve t-on là une des concrétisations les plus répandues, dans bien des cultures et, au sein de peuples nombreux : Dès qu’un pouvoir quelconque, réel mais restant entité, insaisissable physiquement,  est objet d’estimation ou d’appréhension, on utilisera  un vocabulaire relevant de la réalité physique, reliquat de la  façon de parler propres aux religions !


Soutenir que le « peuple détient le pouvoir » fait référence à la puissance  des abstractions, avec connotations  métaphysiques, sinon théologiques.


Peut être que la notion de « miniane » présence minimale requise de dix hommes, chez les Juifs pour la prière publique présenterait quelque similitude avec l’objet de cette réflexion. De un à dix, nous avons partie commune avec des entités physiques. Après, c’est l’aveu que la multiplicité, loin de générer le désordre, transforme en loi, ce qui n’était qu’intuition !

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