Pour le Larousse, méditer serait « l’Action de réfléchir, de penser profondément à un sujet. » Or, pour l’Asie, Thibet et Chine notamment, c’est l’inverse !
Les lignes qui vont suivre n’ont d’autre prétention que de relater une expérience, physique de prime abord, mais dont les répercussions sur le plan psychique sont telles que « les conseils professés » peuvent s’identifier à une technique, voire à une sagesse et, dans ses prolongements exceptionnels, une philosophie.
Pour que vous compreniez visons le simple, le simplifié même. La définition du Larousse ne fait pas de différence entre la méditation et la réflexion, parce qu’en Occident, l’activité intellectuelle est toujours réflexion, puisqu’elle est manifestation cérébrale ! Dans ces conditions de mutilation extrême, si, par exemple, vous êtes surpris à « méditer » vous serez qualifié, pour le moins, de « rêveur » et, le plus souvent de « distrait » ou « d’étourdi ! »
Confirmation que l’Occidental n’a pas des possibilités considérables de son cerveau, une idée similaire à celle que s’en fait l’Asiatique. Initialement la méditation était au Thibet, une thérapeutique permettant de lutter, par exemple, contre la fièvre. Comment, nous verrons cela plus tard. Puis, les objectifs ont changé et sont devenus accessibles aux Occidentaux, car le préalable religieux, incontournable jadis, est devenu technique, permettant de modifier son humeur, de changer son état d’esprit, bref, de repousser le néant, le mal être, dirait-on de nos jours !
Or, les causes de dysfonctionnement du corps, sauf, lorsqu’il s’agit d’un coup ou d’une blessure, échappent à la conscience Européenne qui ne dispose que du « laboratoire d’analyses » pour en rechercher l’origine.
C’est là qu’intervient la méditation qui va se substituer à ces modes opératoires en conduisant l’homme vers ces domaines qui, inconnus génèrent d’abord la peur. L’initiation à la méditation sera précisément d’aider l’homme à ne plus penser à lui, à sortir de son corps, sans le recours à la réflexion et sans l’avoir voulu.
Nous sommes là au cœur de la question. L’esprit de « l’homme méditant » deviendra l’art de cultiver l’indifférence aux choses qui l’entourent. Le dérisoire, l’insignifiant, s’empareront de sa conscience qui, devenant inhumaine, l’extraira le temps de sa méditation vers cette région de l’âme où le négligeable et l’anodin régnant en maîtres absolus, il sera surpris de la transformation de l’angoisse en sérénité et de l’inquiétude en apaisement.
Cet état proche de la somnolence mais de nature spirituelle et non neuronal, virginisera, le « sachant », par l’oubli de soi, c’est-à-dire de son corps. Dégagé de ce fardeau, le « méditant » aura une puissance de mutation telle, qu’hormis l’effet immédiat que produiraient anxyolithiques ou un anti dépresseur, le seul recours à son cerveau le dotera d’une lucidité qui, entre autres, nommera Bouddha Sakyamouni, l’illuminé !
Mais, connaissant ces brèves (ou longues) plages horaires, au cours desquelles, il pourra mesurer le temps nécessaire à l’oubli de lui même, cet homme aura acquis par la maîtrise des mécanismes identitaires, la connaissance des temps de rattrapage indispensable pour se perdre et se retrouver. Mais n’est ce pas là toute la différence en celui ou celle restée en bonne santé et celui ou celle qui n’y est plus!