La prise en considération du grief «crime contre l’humanité » a été le dernier motif retenu par le Tribunal de Nuremberg, sans référence à l’histoire, comme s’il s’agissait d’une considération secondaire, voire d’une « question de détail. » On ne reconnaît pas à la Shoah la spécificité qui fut la sienne en la confondant avec d’autres crimes. Ne pas avoir donné priorité à aborder les étapes du processus historique ayant conduit à la Shoah, est d’une part, l’indication que l’Europe ne considère pas indispensable d’envisager sa responsabilité engagée dans le déroulement des évènements ayant conduit à la tragédie. Le grief de « crime contre l’humanité » ne désignant pas les Juifs, la Shoah n’est pas l’abomination référencée, mais une des spécificités meurtrières possibles. Qu’elle soit la conséquence « oubliée » de l’antisémitisme Européen démontre la volonté du tribunal de situer le démarrage du « crime contre l’humanité »en 1933 ! et de dissocier antisémitisme et Shoah !
4 chefs d’inculpation retenus contre les dirigeants du IIIème Reich par le Tribunal International de Nuremberg :
Le complot, les crimes contre la paix, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. L’antisémitisme reste le grand absent !
Ce grief « crimes contre l’humanité » « inauguré » pour la première fois exigeait la place la plus honorée, parce que l’antisémitisme étant reconnu comme source menant au meurtre Il permettait de transformer le délit en tentative d’homicide. La culture Européenne montrée, façonnant antisémite et anti judaïsme, obligeait le tribunal à étendre son champ accusatoire vers d’autres pays. Ayons l’audace de dissiper un artifice qui n’a d’assise que le prétexte et l’alibi ! Si, dans l’abjection antisémite, l’Allemagne est leader, par l’amplitude démesurément disproportionnée que lui impose la perspective de la Solution Finale, les autres pays d’Europe n’ignorent pas la pratique de l’extermination des Juifs.
Pourquoi le tribunal éloigne t-il délibérément la connaissance des causes ? Pour éviter quoi ? Pour renforcer qui ?
La Shoah est née dans un pays dont la culture s’inscrit dans ce qu’il est convenu de nommer « la civilisation Occidentale. » Or cette civilisation ne saurait se soustraire à une culpabilité collective, parce que les crimes nazis qu’elle condamne, elle les a pratiqués, sur une période plus étalée, certes, sans pour autant, avoir associé à ses génuflexions et regrets de façade, une politique « réparatrice » qui, seule pouvait donner crédit à ses regrets.
Pratiqué avec fébrilité par l’Allemagne de 1933 à 1945, l’antisémitisme meurtrier ne fut pas ignoré par l’Europe Chrétienne depuis la conversion de Constantin jusqu’à la Révolution Française !
Alors la tenue d’un Nuremberg qui jugerait l’antisémitisme Européen et les crimes qu’il a générés serait justice !
La responsabilité exclusive de l’Allemagne nazie désignée dans les meurtres perpétrés à l’encontre des Juifs est inexacte, arbitraire et dangereuse. Elle sous entend que l’Allemagne participe d’une civilisation autre que la judeo chrétienne sur laquelle l’Europe et l’Amérique sont assises. Cette civilisation de l’Europe pratiqua, des siècles durant un antisémitisme et un antijudaïsme féroces.
L’implication du mythe du sang dans l’idéologie nazie pourrait s’inscrire dans l’approche novatrice du régime nazi, quoique certains antisémites Français du XIXème en aient soulevé l’éventualité.
Certes le procès de Nuremberg a été impitoyable. Mais visait-il d’abord les déclencheurs du conflit et les criminels associés ? Comment juger les effets sans comprendre les causes ? Pétain, et avant, Déroulède, Maurras et bien d’autres engagent une responsabilité qui oblige à chercher en amont la cause aux malheurs dont la désignation est indispensable à l’impartialité du tribunal.
Le nazisme est le bras d’un corps et d’une pensée qui se construisirent durant près de deux millénaires en Europe. La solidarité Européenne ne pouvant être mise hors de cause, attendu que l’Europe pratiquait l’antisémitisme qu’elle condamne en Allemagne, et qu’une amplitude inférieure au regard de la Shoah, n’en diminue pas l’horreur pour autant.
Comment comprendre que les pays participant d’une civilisation commune à tous et, dont un des Etats en relevant, causa tant de préjudices au peuple Juif, ne se sentent pas « indirectement responsables
L’Amérique est partie intégrante de la famille chrétienne, et, quand bien même l’Amérique n’a pas connu de persécutions anti juive, elle participe d’une civilisation assise sur le christianisme pour une part non négligeable de ses fondements. Et, c’est de cette civilisation qu’est née la plus formidable tentative d’anéantissement anti juif qui soit. Cette tentative de type génocidaire, subsiste, notamment dans les milieux néo nazis et néo fascistes donnant une vigueur nouvelle à ce vieux contentieux. Churchill, Roosevelt et Hitler vivent selon les valeurs et les principes d’une même civilisation.
En s’abstenant d’attester que l’antisémitisme est la première étape conduisant au crime, les Juges de Nuremberg voulaient-ils démontrer qu’en soi l’antisémitisme, s’il ne dépasse pas un certain seuil serait toléré ? Est ce à dire qu’ils ont tenté aussi de convaincre de l’impossibilité d’en venir à bout ?
Le procès de Nuremberg, est, en l’état, un règlement de comptes entre belligérants. Il n’est pas le jugement que les hommes et l’HISTOIRE attendaient !