Une nouvelle politique moyen orientale de la France, qui prendrait plus en compte les intérêts stratégiques d’Israël dépendra du test gaullien auquel le Nouveau Premier Ministre ne peut manquer d’être confronté. Un regard plus bienveillant et une écoute plus attentive aux difficultés de l’Etat Juif, dont les répercussions sur l’ordre public, voire l’état sécuritaire de la France ne manqueront pas d’en être les effets immédiats.
On observera d’abord l’attentisme vérificateur des propagateurs de la haine anti juive, dont les conclusions entraîneront, soit, la renonciation temporaire au markéting anti juif sans complexe désormais, mais devenu inopportun par une politique franche et nette qui confirmera le Premier Ministre combattant en première ligne du « fléau national ». Soit, le poids des habitudes, la pression des idéologies contraires, et le poids du tabou gaullien seront tels, que l’inflation des intentions ne dépassera pas le vestibule…
Ce qui est attendu et espéré, c’est la mise à exécution des condamnations prononcées par le Premier Ministre, quand il était le « titulaire » de la Place Beauvau. L’attaque de front des origines gaulliennes de l’antisionisme sera le signe patent et la preuve tangible qu’un « homme d’Etat » est né. Le combat sera rude car l’héritage du fondateur de la Vème République reste ces sources s indissociables de l’action d’un homme qui, dans la conscience des Français, récapitule les Croisades avec la laïcité, la Président de la République avec le Roi de France, les prérogatives régaliennes avec le principe de l’égalité des droits, etc…. Bref, il faudra oser s’attaquer à un homme dont l’histoire s’est emparée pour en faire un symbole si rayonnant que toutes les opinions politiques le considèrent comme échappant à la hiérarchisation de la droite et de la gauche.
Tabou authentique de la conscience française, c’est pourtant lui qui inaugura en France le « Temps du soupçon, » en affirmant une idée, productrice pléthorique d’innombrables démons, qu’il auréola de son aura, acquise, à l’échelon planétaire. A savoir que l’Etat d’Israël est né, à partir de terres « qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables. »
Prétendre à l’amitié avec Israël ou, plus audacieux encore, que l’antisionisme présente de nombreux dérapages possibles, sans mettre en avant la responsabilité de l’homme qui, pour providentiel qu’il fût, jouera un rôle essentiel et déterminant afin que fût substitué aux critiques d’anti chambre du sionisme, la disqualification officielle du Retour d’Israël que de Gaulle fut le premier Chef du monde libre à prononcer.
C’est par ce « sacrilège » que Manuel Valls prouvera aux yeux du monde que « quelque chose a changé en France ! » D’abord en permettant un regard nouveau sur l’auteur mandaté et le signataire du changement, le Président de la République ! Mais ne sommes nous pas en train d’alimenter un rêve ?