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La facilité avec laquelle on s’enferme, aujourd’hui,  dans les slogans, privilégiant,  l’impression à la réflexion   le spectaculaire à l’analyse, et l’imaginaire au patent, confirme que la négligence de ces     deux remparts à l’arbitraire, l’objectivité et la preuve est désormais un fait accompli. La préoccupation du « droit et du juste » savait entretenir ces qualités de l’esprit  et les  projeter à l’avant scène de l’histoire, quand la bête rôdant devenait menaçante.


Leur « oubli »   pulvérise les dernières résistances.  Rien ne semble s’opposer au triomphe des ténèbres, opportunités   habituelles de la malveillance,  quand la volonté du « juste » s’est éclipsée  Mais ces  forces,   dans la tentative de mise à mort du Juif, apprentissage  séculairement meurtrier, font semblant de méconnaître   l’affrontement inévitable avec d’autres adversaires, dont la sauvegarde  protégeait le bourreau,  d’abord de lui-même, mais que l’identité  juive incitait  à « jeter » par-dessus bord !


« L’Objectivité » comme aliment premier de l’esprit  et la nécessité de la « preuve » comme assise,  vont de pair avec  la validité de la l’accusation. Le mépris d’une seule de ces vertus dans l’exercice du jugement ou de l’appréciation  entraînera  l’inévitable participation du co-équipier.  La pollution de l’esprit est l’éclaireur, signe premier et avant coureur  de la déliquescence des civilisations.


Tout comme certaines pathologies, Parkinson notamment, quand la maladie livre des indices, c’est le signe que la bataille est déjà bien engagée.  Il en est  de même pour l’humanisme. Que les penseurs d’Occident ne sachent plus voir, d’abord, parce que l’objectivité ou la preuve, conditions nécessaires au « fonctionnement de l’esprit » ne sont plus requises  pour revêtir le mensonge de l’artifice devenu vrai.


Que ces « travailleurs de l’esprit » n’aient pu oser discerner et dénoncer que la « haine du Juif » n’est pas, n’est plus, ou, de moins en moins, accompagnée d’un réquisitoire, ainsi que Pie XII en a confirmé l’approche : « Sur la croix, par conséquent, la Loi Ancienne est morte. » (1943) indique que les éclairs salvateurs de l’humanisme, en 1789, par exemple, n’étant pas une donnée constante de l’Occident, rien n’autorise à déduire que la bête n’est pas sur le chemin du retour.


Mais si les Juifs sont, par vocation, en première ligne, leurs  bagages sont, liberté,  droit et Justice. Leur porter atteinte réveille et révèle l’antidote. C’est aussi faire revivre cette nausée cyclique et mortifère aux singuliers accents suicidaires  qu’est  le fanatisme !


Car si l’homme n’imagine pas sans effort ce qu’est l’honneur, il ne met pas bien longtemps à prendre toute la mesure du déshonneur.

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