Ne pas prendre les mesures immédiates envers ceux qui bafouent la légalité républicaine et tolérer la banalisation des appels au crime raciste, antisémite en l’occurrence, c’est encourager le désordre civil, c’est inciter à la violence intérieure et exposer aux dangers d’inévitables guerres intestines. C’est prendre le risque implicite de « redonner » droit de cité à des idées maudites génératrices de honte et d’indignité qu’on croyait à jamais « évacuées » par le sacrifice de Jean Moulin.
Les récentes explosions haineuses dont les rues de la capitale furent récemment le cadre, indiquent, bien au contraire, qu’au-delà de l’antisémitisme, existent en France des forces aux diverses connotations discriminatoires, dont l’objectif anti-juif, est l’indice avant-coureur, que le passage de la violence raciste à la brutalité prosélyte est prévisible, parce que ces forces hostiles s’opposent à la République moins par la confrontation des idées que par le recours à l’irrationnel. Si Descartes est maudit, tout est permis !
La France ne croit pas à la réalité de ce danger. Elle considère le risque potentiellement non porteur parce qu’essentiellement virtuel et superficiel. Là est l’erreur d’appréciation qui pourra couter cher !
D’abord, parce qu’il confirme la faiblesse de l’autorité de l’Etat, terrain favorable au renforcement des extrémismes et, surtout, parce que les références culturelles des auteurs de ces violations, fréquentes désormais, encouragent la propagation religieuse, objectif prioritaire et essentiel, non par la conviction, mais par toute forme de subordination, l’essentiel étant de parvenir à la soumission.
Ces conditions, incompatibles avec « l’intelligence française » rendent l’affrontement incontournable, à l’heure du réveil !
Le comportement à l’égard des Juifs a, souvent été, l’indice révélateur de la force ou de la faiblesse des principes fondant l’Ethique de ces pays. Nous n’avons pas oublié que la France était dans la rue pour dire « non » à l’antisémitisme barbare, quand Carpentras fut le cadre à la…profanation d’une tombe et que, cette même France, celle qui salua Vichy avec la même ardeur qu’elle accueillit de Gaulle à Notre Dame, pour le Te Deum de la Victoire, préféra « rester à la maison » quand l’avertissement s’adressait à la Communauté Juive !
Cette fois ci, le danger n’est ni politique, ni militaire. Il vise cette région de l’âme qui attachant l’homme à sa terre, pousse des forces irrationnelles à entrer en scène. Ces forces, entreront nécessairement dans la confrontation, parce que, « dire non ! » est une vieille idée française !
